vendredi 8 février 2008

Pierre-Jean Ravet, adjoint à l'environnement : "Après Gérard Masson, j'ai remis ma lettre de démission au maire"

Conseiller municipal depuis 1983, Pierre-Jean Ravet est devenu adjoint de Claude Belot en septembre 92, après le décès de Gilbert Cessac. Ayant grandi près de la Seugne qui n’a plus aucun secret pour lui, cet « enfant de Jonzac » a quitté les rangs de la gauche, dont il était issu, pour suivre Claude Belot qui lui a confié la commission de l’environnement. Aujourd’hui, il fait partie des adjoints qui rencontrent des problèmes avec leur chef de file. Il répond à nos questions avec la franchise qui le caractérise !


Pierre-Jean Ravet, vous êtes chargé de la commission Environnement depuis de nombreuses années. Quelles actions avez-vous conduites ?

Au départ, j’ai travaillé sur la nouvelle station d’épuration en binôme avec Gilbert Cessac. Ensuite, mon éventail d’activités s’est élargi. J’ai participé à différentes commissions et siégé dans les syndicats de rivières, Seugne amont et Seugne moyenne, sans oublier la gestion de l’eau dans la commune, le pluvial en centre ville, la gestion des inondations, les forages, le suivi du travail des fermiers, Régie des eaux, assainissement, nouveaux contrats d’affermage. J’ai fait partie de la commission qui a porté le casino sur ses fonts baptismaux et accompagné Claude Belot dans les démarches. En ce qui concerne les berges de rivières, j’ai contribué à la création de brigades d’entretien.
Durant mon premier mandat d’adjoint, j’étais délégué de la ville de Jonzac à la CDCHS, chargé du patrimoine naturel. Avec les chargés de mission, nous avons créé le plan d’eau de Soubran et le coteau aux orchidées de Saint-Maurice de Tavernole avec M. Fouquet et Gilles Guéral.
La création du moulin de chez Bret, qui a nécessité l’organisation d’une cinquantaine de réunions, m’a beaucoup intéressé, de même que la réalisation du centre de loisirs et de la halte-garderie. Deux cents mètres de berges ont vu le jour au plan d’eau d’Heurtebise en utilisant une méthode écologique, le génie végétal. Il s’agit de conforter les berges avec des végétaux. La réfection des berges entre le moulin de chez Bret et le centre ville a été faite. Au sein d’une commission, nous avons planché sur le projet d’aménagement allant du moulin de chez Bret au centre ville avec le cabinet Artline. Nous avons enfin résolu le problème de pollution à la distillerie du Cluzelet. Tout le monde disait qu’il n’y avait pas de problème, mais cette pollution perdurait. On s’est finalement aperçu que les réseaux pluviaux étaient défectueux. Le propriétaire, qui en est responsable, a déclaré qu’il allait faire le nécessaire.
J’ai aussi participé au SPANC (Service pour l’assainissement non collectif). La régie nouvellement créée consiste à conseiller, contrôler et gérer les assainissements non collectifs.
Enfin, être adjoint à l’environnement, c’est une diversité de tâches à effectuer : entretien des espaces verts par la brigade verte municipale, piégeage des ragondins sur les berges de la ville avec création d’un emploi à cet effet, ramassage des excréments canins, volonté d’enterrer les bacs à ordures sur la place de la République pour un meilleur environnement, gestion sanitaire des arbres en bordure de rues, renégociation à la baisse des nouveaux tarifs de l’assainissement avec la CGE. Vous voyez, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer !

Vous êtes également président de la Gaule Jonzacaise...

En effet, étant pour la défense des milieux aquatiques, je préside cette association et je suis vice-président de la Fédération départementale de la pêche où nous veillons à la gestion de l’eau et à la protection de l’environnement. En 2007, une pluviométrie correcte nous a permis de passer les caps difficiles, même si nous avons eu vingt kilomètres d’assec sur les cours d’eau. Ces jours derniers, nous avons eu beaucoup de pluie, mais les nappes souterraines ne sont pas encore remplies. Dans la globalité, nous n’avons pas plus d’eau qu’avant. Il faut donc être vigilant quant à la gestion de l’eau.

Puisque nous parlons d’élément liquide, il est difficile de ne pas évoquer le grand jet d’eau de Jonzac !

Cette idée a vu le jour aux Antilles, un soir de 2006 entre Noël et le jour de l’An. Claude Belot m’a présenté ce projet et j’ai tout de suite répondu que c’était génial ! A ce moment-là, il a demandé à des techniciens de travailler sur la question et il a tout encadré, pratiquement sans aucune concertation, pendant de longues semaines. Le sujet m’intéressant, j’ai suivi son évolution et participé à des réunions.
Aujourd’hui, ce plan d’eau existe et j’en partage la paternité “philosophique“. Il a été réalisé en quelques mois, ce qui constitue un véritable défi. Toutefois, un point a été occulté : le jet d’eau est grand consommateur d’eau car il y a beaucoup de gaspillage en cas de vent ou de forte chaleur. Cette structure, qui nécessite 4500 m3, est donc à encadrer avec la plus grande précaution. L’eau vient du forage du Roquet qui a été déclassé. Elle sert à remplir les Antilles, à arroser les pelouses et à alimenter le jet d’eau.
La perte en eau du jet retourne à la rivière par le fief du Moulin de chez Bret. Pour preuve, il n’était pas asséché l’été dernier. Dans le secteur, il reste un projet important à concrétiser qui ne soit pas porté par un seul homme, mais par une équipe. La gestion de cette eau doit être la plus rigoureuse possible !

Le Moulin de chez Bret est un bel outil !

En effet, c’est à la fois un lieu touristique et pédagogique sur la vie de la rivière qu’il faut continuer à faire vivre avec des personnes spécialisées. En effet, un moulin à eau n’est pas un moulin à vent ! La gestion en est assurée par Aline la meunière, Jacques Mailloux et moi-même en partenariat avec l’Office de Tourisme.

Qu’en est-il du sentier-promenade en bordure de Seugne et de la valorisation des galeries noires ?

La promenade en bordure de Seugne est un projet qui me tient à cœur et l’objectif est d’acquérir tous les terrains situés en bordure de rivière, de Saint-Germain à Champagnac. On y est presque ! Il y a des points de blocage en centre ville, à négocier avec les propriétaires. Un autre projet de cheminement est à l’étude, des Thermes au Centre Leclerc. Il serait mi-automobile, mi-piéton, avec la forte volonté de créer des trottoirs assez larges pour accueillir des parents avec une poussette.
Quant à la valorisation des galeries noires, elle dépend d’une volonté politique. Bien que restaurée, la rue de Champagnac n’est guère mise en valeur. La mairie pourrait sans doute aider les riverains à s’investir davantage.

À Jonzac, le sort des pigeons, dont les fientes sont fort gênantes, est très débattu. Où en êtes-vous dans ce domaine ?

Avec les membres de la commission, nous sommes allés voir le piégeur professionnel de la ville de Saintes. Nous sommes revenus avec des certitudes et des moyens mis en application à Jonzac. Un jeune piégeur assermenté, Cyrille a été recruté. Des cages « spécial pigeons » ont été placées dans les endroits stratégiques après inventaire. Des effaroucheurs seront installés à certains endroits. Plus tard, des pigeonniers seront créés pour réguler la population. Le nombre actuel de pigeons est d’environ 1 500. Nous demandons à la population de ne plus les nourrir et de les empêcher de nidifier. Je suis moi-même piégeur agréé. J’ai passé l’examen voici dix ans environ à la Fédération de Chasse.

Venons en maintenant aux municipales. Un malentendu semble vous opposer à Claude Belot. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Gérard Masson, adjoint aux affaires sociales, vient de donner sa démission. Louis Chalier, Christiane Proux et moi-même avons préparé notre lettre à remettre à Isabelle Duhamel Costes, sous préfet et à Jean-Claude Texier. J’ai donné la mienne.
Pourquoi démissionner ? Parce que, mercredi dernier, en dehors de toute procédure habituelle de convocation de la majorité municipale, Claude Belot a réuni tous les élus en dehors de nous trois. Cette attitude prouve qu’il n’a plus besoin de nous...
On parle de trahison. Personne n’y comprend rien. Où se situerait-elle ?

Je ne vais pas refaire l’historique de la composition de la liste, il a déjà été exposé dans ces colonnes. Nous n’avons rien fait dans le dos de Claude Belot. Le souhait de Jean-Paul Tornier de revenir aux affaires n’était pas un secret. Il a été clair : il ne démissionnera pas de ses fonctions de maire s’il est élu. Claude Belot est au courant de sa position. D’ailleurs, ils se sont vus en plusieurs occasions et Jean-Paul Tornier lui a remis la liste. Aujourd’hui, il se dit tout et n’importe quoi en ville. Il y a forcément des gens qui mentent ! Il faut savoir que lors d’une réunion, Jean-Claude Texier a déclaré qu’il ne voulait pas de Jean-Paul Tornier comme tête de liste...

On a l’impression d’halluciner dans cette affaire. Pourquoi ne pas exposer les problèmes autour d’une table ?

Effectivement. Il y a huit jours, alors que j’étais à la pêche, Claude Belot et Jean-Claude Texier se sont arrêtés pour me parler, de même que Pierre Jacques Rambeaud. Depuis, j’ai appris qu’une place d’adjoint pourrait être proposée à ce membre du parti communiste sur la liste Belot...

Sommes-nous face à une crise majeure ?

C’est possible, mais nous ferons tout pour éviter cette situation préjudiciable à l’entente de la ville et au gain des élections.
Nous voulons travailler dans le pluralisme, le respect des autres et non dans la pensée unique.

Vous avez été sur la liste de gauche avait de rejoindre Claude Belot qui a vous « offert » un premier poste d’adjoint. Avez-vous un jour regretté d’avoir changé de bord ?

Pas du tout ! Je voulais être acteur plutôt que spectateur. J’ai l’impression d’avoir fait avancer le côté environnemental de la ville de Jonzac. Aujourd’hui, on pense que je suis acerbe et acide parce que j’ai perdu ou que je m’apprête à perdre quelque chose. Ma décision aura forcément une grosse influence sur ma vie personnelle et professionnelle parce je gère une petite société...

Photo 1 : Pierre-Jean Ravet

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