dimanche 26 octobre 2008

Vanzac inaugure la randonnée historique !


Faire de la randonnée en remontant le temps : c’est possible à Vanzac où Judith Rapet, romancière, a présenté aux marcheurs de l’association « par Monts et par Vaux » les principaux villages de cette commune dont elle a recherché les origines. Une découverte passionnante !


« Judith s’est arrêtée au XVIIIe siècle » plaisantent ses amis. Sa chevelure brune, ses jupes longues et ses corsages du temps d’avant font effectivement penser à l’époque des Lumières, quand Diderot et d’Alembert planchaient sur l’Encyclopédie. Le déclic se serait-il produit quand elle a découvert l’existence de Michèle Garnier, l’une de ses ancêtres enterrée dans l’église de Vanzac ? Pourquoi pas ? Professeur de piano, elle s’est alors plongée dans les arcanes du temps. Cette Michèle l’a tout de suite intéressée : libre, indépendante, n’hésitant pas à demander le divorce sous Louis XIV ! Elle quitta le foyer conjugal et parvint à démontrer, devant le tribunal ecclésiastique de l’époque, que son mari n’assurait pas ses fonctions d’époux. Si l’on fait abstraction de sa vie privée qui fut heureuse puisqu’elle rencontra Bertrand Coustolle dont elle eut trois enfants « après 40 ans », c’était une femme d’affaires avisée qui géra pleinement ses propriétés.
Judith a donc écrit sur son aïeule, et comme un bonheur n’arrive jamais seul, un spectacle est né de ce roman, porté par toute la commune. Depuis, Vanzac propose chaque année des animations qui font ressurgir son passé. Judith s’est pris au jeu. Elle consulte régulièrement les Archives départementales et trouve de nouveaux éléments : la source de Vanzac n’est jamais tarie !

Logis disparus et histoire de villages

Dimanche, l’association par Monts et par Vaux avait précisément choisi Vanzac pour sa journée “randonnée”. Tôt le matin, les nombreux participants s’étaient groupés devant la salle des fêtes où ils furent reçus par le maire, Annie Blais. Malgré la fraîcheur automnale, la perspective d’une découverte originale en motivait plus d’un ! Marcher en s’instruisant : la formule mérite d’être expérimentée... et exportée !



La première étape était l’église. Restaurée, elle est placée sous la protection de Quitterie, princesse wisighote qui prit la religion chrétienne et fut décapitée. Depuis sa construction, à la fin du XIe siècle, elle a été victime de mutilations. Elle a connu, entre autres, les assauts des frères de la Rochefoucauld, protestants qui vivaient au château de Montendre. Bien que blessée dans ses pierres, elle a survécu. Les hommes ont pansé ses blessures et son clocher a été reconstruit en 1897.
Suivait un parcours dans la campagne et le bourg. Il permit d’apercevoir la maison de Rose Delage, l’une des premières institutrices de Vanzac, ainsi que les paysages environnants. Sur les lignes de crête, les collines accueillaient de nombreux moulins à vent. Les moulins à eau étaient également légion. Le plus ancien, Chambellon, est mentionné dans le cartulaire de Baignes au XIe siècle.


Judith, qui rêvait, petite fille, d’habiter un château, évoqua le souvenir du logis de Monsoreau, aujourd’hui disparu. Au début du XVIe, il était habité par des vassaux du seigneur de Montausier, Jean Guerry et Guillemine Acquinson, dont les ancêtres Ecossais avaient rejoint les Français au moment de la Guerre de cent ans. Le château de Puyrigaud, quant à lui, se trouve sur Léoville. Il a été vendu à fin du XVIIIe siècle à Jean Baptiste de la Molère, conseiller au Parlement de Bordeaux. On aperçoit ses tourelles à l’horizon.
Une autre maison forte existait au lieu-dit la Nouhe. Par contre, l’ancien pavillon de chasse des Montausier, au Logis noble, est toujours debout (bien que modifié) ainsi que le Logis de la Botte où s’installa Jean Frouin, notaire. À une époque, cette vaste bâtisse abritait le Café des amis réunis.
La visite aurait été incomplète sans la présentation de la maison où naquit Michèle Garnier au village de chez Vigné, et celle qu’habitait son amoureux, au village de chez Louassier.
Enfin, comment ne pas faire halte au lavoir restauré par les Chantiers Jeunesse qui doit son nom à Pierre Bertin, habitant de Vanzac au XVIe siècle. Judith est intarissable sur la bughée : elle donnait une conférence sur ce thème l’après-midi même à Thénac et un livre est en préparation avec Jean-Marie Grasset.


Cette randonnée historique s’acheva par le verre de l’amitié. Son principe serait à reprendre. En effet, retrouver l’histoire des villages, c’est aussi raviver la mémoire collective !

Photo 1 : Les deux groupes étaient conduits par Judith et Nelly. Sur cette photo, on reconnaît Annie Blais, maire.

Photos 2 et 3 : De nombreuses personnes étaient présentes pour cette randonnée.
Au début du XIXe siècle, Vanzac a eu jusqu’à 712 habitants. Aujourd’hui, elle en compte 180.

Photo 4 : Les randonneurs ont eu l'occasion de mieux connaître l'histoire de certains monuments (ici, l'église de Vanzac)

Photo 5 : Le lavoir de Vanzac.

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