samedi 28 février 2009

Quelle horreur !
Les Australiens sont gais…


Si vous n’aimez pas la ville, si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la campagne, eh bien vivez en France !

Lundi soir, la télévision diffusait un excellent reportage sur l’Australie. Pays des kangourous et des koalas, mais aussi terre de liberté où tous les rêves sont permis. Au point qu’un couple de Français, ex parisiens, disait d’une même voix : « Nous ne reviendrons pas dans l’hexagone, c’est ici que nous avons choisi de vivre ». Certes, pour y rester, il faut montrer patte blanche et entrer dans un créneau d’activité utile. Ainsi en a décidé le Gouvernement dont la sélection ferait hurler les Tricolores, eux qui ont failli arracher les cheveux de Brice Hortefeux, accusé de renvoyer en leurs foyers de malheureux déracinés. Le flamboyant auvergnat a donc changé de ministère, laissant à Eric Besson - l’homme qui mue - la tâche délicate de traiter la question de l’immigration.
Qu’ont-ils donc en plus, ces Australiens costauds et musclés, qui se partagent entre leur boulot et le sport, la plage n’étant jamais bien loin ? Vous n’allez pas le croire. Ils sont gais et, toujours de la bouche d’un autochtone, « Ils ne sont pas jaloux de la réussite des autres. Au contraire, ils se réjouissent quand une personne tire son épingle du jeu ». Quelle horreur !
Par ailleurs, il n’y a pas d’âge pour se distinguer et changer de profession. De quoi faire blêmir ces Français pour qui la vie doit être grave, sérieuse, inscrite sur des tablettes en écriture “cucunéiforme”, fichée dans le tiroir avec la boîte d’antidépresseurs et une notice interdisant la consommation de frites qui donnerait le cancer du rein, formatée dès la naissance pour appartenir à ce monde magistral, que dis-je, envié par l’humanité entière de la pensée unique.

Les grands manipulateurs de cette stratégie de la morosité ne sont autres que nos chères élites qui ont subi la crise de plein fouet. Leur moral en est affecté. Les fins stratèges bancaires n’en croient pas leurs yeux et certains observateurs comparent la situation à la chute d’un astéroïde sur les places boursières, victimes de la mondialisation. Traders indélicats et spéculateurs enrichis au bon grain seraient-ils des dinosaures, dont l’espèce, projetée au fond d’un cratère béant, serait promise à l’ivraie ? Il n’est pas interdit d’annoncer leur disparition. Selon l’ordre naturel établi, des espèces plus petites, réactives et tout aussi motivées devraient leur succéder.

En l’attente d’une nouvelle ère géologique, la gauche révolutionnaire (NPA) renforce sa strate politique. Elle lui tient la queue à cette révolution, quelques poils pour l’instant, mais le ton monte en Guadeloupe. Et s’il se durcit par une bonne “intox”, la France suivra. Pour preuve, on y prépare une grande manifestation le 19 Mars, en même temps que les cérémonies des anciens d’Algérie. L’objectif, mon général, est de descendre Sarkozy, cet arriviste qui se prend pour Napoléon.
Besancenot a trouvé un appui de choix en “la femme debout” qu’est Ségolène Royal. Elle a fait sien le langage du Front Populaire, traitant les patrons antillais de « néocolonialistes » et pressentant la rébellion si le gouvernement n’entre pas en action. Sinon, elle enfourchera son cheval, telle une Jeanne d’Arc au milieu des champs de cannes, pour aller délivrer les Caraïbes ! L’éternelle repentance. Bientôt, la présidente de la Région Poitou-Charentes s’en prendra-t-elle aux Romains italiens, ces affreux colonisateurs qui envahirent la Gaule et Poitiers en trucidant ses habitants en 51 avant J.C ?
De « son palais doré », Fillon a réagi vivement à ses propos qu’il estime exagérés. En effet, il appartient aux employeurs de trouver un accord avec les représentants des salariés et non à l’Etat providence d’être sempiternellement juge et partie.
La Guadeloupe peut aussi demander son indépendance: pourquoi ne pas y organiser un référendum ?
Bref, la France vit toujours sur ses vieux schémas, détestation des patrons, exploitation des ouvriers, lutte des classes. La situation risque d’empirer avec l’augmentation du chômage. Quand se décidera-t-elle à évoluer, à avoir des syndicats modernes et constructifs, pour enfin être connectée au XXIe siècle et retrouver le sourire ?...


Photo : Le bonheur sur la terre, Voltaire y a longuement réfléchi. Sur cette gravure, il se trouve avec des amis au village de Ferney. Il y séjourna à partir de 1759. L’originalité de cette petite commune est qu’elle se trouve à la frontière suisse : il pouvait donc gagner ce pays rapidement en cas de problème avec l’administration royale française.

Commission Balladur :

• Vers la fin du cumul des mandats ?
• La Région Poitou-Charentes va-t-elle exploser ?

En effet, selon certaines indiscrétions, le nombre de régions françaises devrait être ramené de 22 à 15. En ce qui concerne la Région Poitou Charentes, les Deux Sèvres pourraient rejoindre les Pays de Loire, la Vienne la Région Limousin, la Charente Maritime et la Charente la grande Région Aquitaine. Voilà qui créerait un véritable bouleversement. Le socialiste Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, a exprimé son mécontentement, estimant que c’était une manipulation de l’UMP. Si cette redistribution des départements a effectivement lieu, la grande perdante sera Ségolène Royal qui n’aura plus de région à gouverner. A moins qu’elle ne brigue la présidence de la future région Aquitaine contre Alain Rousset, situation qui serait forcément conflictuelle. Jean Pierre Raffarin pourrait alors applaudir des deux mains...
Parmi les autres mesures préconisées par la commission Balladur : la possibilité pour le Président de la République d’intervenir devant le Parlement ; l’interdiction de cumuler des mandats (entre une fonction ministérielle et un mandat électif et entre un mandat parlementaire et une fonction exécutive locale) ; l’introduction d’une dose de proportionnelle pour l’élection des députés (vingt à trente sièges) ; le redécoupage tous les dix ans des circonscriptions ; permettre aux ministres de retrouver leur siège au Parlement lorsqu’ils cessent d’exercer leur fonction ; mettre fin à la présidence du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par le Président de la République, remplacé par une personnalité indépendante remplacer le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la commission des sondages par un «conseil du pluralisme».



Photo : Les propositions de la Commission Balladur (carte Libération)

Chaniers, village gaulois de Saintonge ?


Xavier de Roux : « Une communauté d’agglomération de Saintes Cognac pèserait près de 100.000 habitants »

Alors que la commission Balladur rendra lundi prochain son rapport sur la réforme des collectivités territoriales, il est intéressant d’interroger Xavier de Roux, maire de Chaniers, dont la commune n’appartient, ô bizarrerie par les temps qui courent, à aucune intercommunalité. Peut-on vivre sans CDC ? Chaniers, qui s’est développée autant que les autres communes, démontre que c’est parfaitement possible. Mieux, les impôts locaux y sont moins élevés. Néanmoins, le premier magistrat imagine l’avenir de la région Saintes et Cognac par la constitution d’une grande communauté d’agglomération à laquelle Chaniers pourrait bien adhérer...


Pensez-vous que la commission Balladur puisse faire avancer la réflexion sur l’organisation territoriale du pays ?

Je pense qu’à la suite d’une décentralisation ratée, il était nécessaire que des personnes compétentes se penchent sur l’organisation administrative et territoriale du pays. Edouard Balladur est évidemment un homme très expérimenté et il est entouré de personnalités qui me semblent être celles de la situation.

Aujourd’hui, il est donc question de réduire le nombre de strates. La tâche est difficile...

Dans notre pays, tout le monde dit que les niveaux d’administration se sont empilés. Les compétences se sont enchevêtrées, le coût fiscal a augmenté avec, pour l’ensemble, une efficacité médiocre. Il faut donc réagir impérativement à cette situation.

En Charente Maritime, Chaniers est l’une des rares communes à ne pas appartenir à une communauté de communes. Comment vous en sortez-vous ?

Il y a un certain nombre d’années, Chaniers a effectivement quitté le Sivom de Saintes et n’a pas rejoint la Communauté de Communes de Saintes. Les raisons en sont tout à fait fondamentales. Michel Baron et Philippe Marchand me reprochaient de faire du juridisme parce que je demandais des transferts de compétences clairement définis et chiffrés des communes vers la communauté. Il faut se rappeler qu’à l’époque, pour faire entrer les communes dans ces systèmes, on pratiquait le flou artistique quant au pouvoir qui restait aux maires, en même temps qu’on agitait la carotte des subventions d’Etat.
Cette approche ne me semblait pas sérieuse, mais j’ai peut être eu tort. Quoi qu’il en soit, Chaniers a mené sa vie et s’est développée sans heurt, me semble-t-il, avec une fiscalité locale inférieure à celle de la Communauté de Communes du Pays santon. En effet, les Chagnolais n’ont pas à payer la part communautaire dans leurs taxes. Les services publics et les services aux personnes sont correctement assurés. Je ne vois pas de différence de développement entre la commune de Chaniers et les communes environnantes. Nous continuons d’investir environ 2 millions d’euros par an pour une commune de 3.400 habitants.

Comment avez-vous fait en ce qui concerne les grands services publics comme l’eau, les ordures ménagères, la voirie ou les écoles ?

Dans ce département, il existe heureusement de grands syndicats qui apportent des services publics absolument nécessaires aux communes dans les meilleures conditions.
Je pense que le ramassage et le traitement des ordures ménagères ne correspondent pas à la taille de la plupart des CDC. Pour sa part, Chaniers adhère au SMITCOM de Surgères, à la satisfaction générale. Il faudrait d’ailleurs une organisation départementale du traitement des ordures ménagères. Jusque-là le Conseil Général a toujours refusé de se pencher sur cette question, mais on peut espérer qu’il s’en préoccupera enfin avec la nouvelle présidence.
L’eau et l’assainissement sont assurés à Chaniers par le Syndicat départemental des eaux et par un contrat d’affermage avec Véolia. Il n’y a donc aucun problème à cet égard. Les chemins communaux ont fait l’objet d’une concession pour leur création, réparation et entretien avec une entreprise privée pour une durée de huit ans. Les deux groupes scolaires sont chagnolais. Le groupe Pasteur est d’ailleurs en RPI avec la commune de la Chapelle des Pots. Nous assurons les services périscolaires, garderies, etc.
La CDC du Pays santon est d’ailleurs dans une situation bancale à cet égard puisque la loi prévoit que les compétences sont transférées par blocs. Or, les communes lui ont transféré les personnels scolaires sans transférer les écoles proprement dites. C’est évidemment une bizarrerie au regard de la législation.
Enfin, Chaniers adhère au Syndicat de Pays de Saintonge Romane, actuellement chargé notamment du Schéma d’Organisation Territoriale et du SIG, c’est-à-dire de l’informatisation des cadastres communaux. Le Pays aide à la création, à l’animation culturelle, à l’entretien et à la mise en scène du patrimoine. C’est ainsi que l’église de Chaniers et la mairie ont été mises en lumière et que sont aidés les différents spectacles qui peuvent se produire sur la commune. Bref, l’histoire du village gaulois qu’on raconte sur Chaniers ne me semble pas très fondée puisque cette commune, sans appartenir à une CDC, pratique l’intercommunalité.

Si vous apparteniez à la CDC du Pays santon, de combien seraient majorées les taxes locales de Chaniers ?

Il faudrait que les Chagnolais paient un différentiel d’impôt et de taxe de ramassage des ordures ménagères d’environ 10% en plus.

A une époque, vous avez pourtant voulu vous associer à Burie ?

L’adhésion à la Communauté de Communes de Burie n’a pas vraiment échoué puisque les discussions n’ont jamais été très loin. C’est peut-être dommage, mais je pense qu’il faut dépasser ce stade. Créer une CDC qui ferait moins de 10.000 habitants n’a plus beaucoup de sens au regard des évolutions présentes. Mes projets sont tout autres.

Aujourd’hui, les regards se tournent vers une communauté d’agglomération entre Saintes et Cognac à laquelle Chaniers adhérerait...

Cette perspective va dans le sens des réflexions de la commission Balladur qui préconise de créer, sur les bassins d’emploi et à partir des bassins d’emploi, des entités de plein exercice capables de mener les investissements nécessaires à l’équipement et surtout au développement de ces territoires. A Chaniers, il est évident que le bassin d’emplois, comme le souligne d’ailleurs l’INSEE, est la zone urbaine de Saintes Cognac. Il suffit de s’arrêter au feu rouge de Chaniers le soir entre 17 h et 18 h pour constater le trafic dans les deux sens puisqu’une partie de la population travaille à Saintes et l’autre à Cognac ! Saintes, comme Cognac, a une forte base économique commune, c’est tout simplement la production du cognac. Rappelons que le cognac s’exporte à 90% et représente plus de 3 milliards d’euros de CA. Or, entre l’industrie de cognac, la viticulture, les commerces et les services du carrefour de Saintes, il y a une complémentarité évidente qu’il faut renforcer.
L’agglomération Saintes Cognac se fait tranquillement, naturellement et curieusement sans que l’administration, ni les élus ne cherchent à la favoriser. Les Chambres de Commerce de Cognac et de Saintes ne s’y sont pas trompées en décidant de fusionner. Il est tout de même paradoxal que la principale opposition à cette fusion nécessaire soit venue des préfectures. Il me semble que la Charente et la Charente-Maritime sont dans la même région et que les tracas administratifs entre les départements n’ont plus beaucoup de sens.
Une communauté d’agglomération de Saintes Cognac pèserait près de 100.000 habitants. A la hauteur des pôles de la région, elle serait capable d’avoir enfin un vrai plan de développement centré à la fois géographiquement sur le fleuve Charente et économiquement sur les industries fortes. Je pense que le Maire de Saintes n’est pas loin de partager mon sentiment à cet égard. Il faudrait une volonté affirmée pour mener à bien ce projet.


Jean Rouger a effectivement évoqué un futur passage en CDA en janvier dernier ...

Jean Rouger se penche effectivement sur la création d’une CDA qui succéderait à l’actuelle CDC. Je pense qu’il faut profiter de cette initiative pour nouer dès à présent avec Cognac les nécessaires conversations. J’ai le sentiment que toutes les communes situées sur l’axe Cognac Saintes partagent ces préoccupations.

Avant Jean Rouger, Bernadette Schmitt, alors présidente de la CDC du Pays Santon, avait tenté de créer un CDA avec le secteur de Gémozac. Pourquoi n’y est-elle pas parvenue ?

Il faut être un peu sérieux ! Lorsqu’on envisage une CDA, donc un rapprochement, on parle de zones urbaines bien définies sur les cartes type INSEE. Cognac et Saintes sont dans la même zone urbaine parce que cet axe est effectivement urbanisé. Saintes et Gémozac ne sont pas dans la même aire urbaine et, à titre d’exemple, la création de transports en commun réguliers, qui sont l’apanage des CDA, ne pourrait pas exister entre Saintes et Gémozac. L’erreur faite par Bernadette Schmitt, à l’époque, était de chercher une population minimum pour constituer une CDA. Or, pour y parvenir, il ne s’agit pas de rassembler une population minimum, mais d’avoir une configuration géographique et économique, c’est-à-dire une réalité.

En Haute Saintonge, nous avons la CDC qui possède le plus grand nombre de communes de France. Quel regard portez-vous sur elle ?

Je pense effectivement que les communes de Haute Saintonge, qui sont dans un territoire en déclin démographique, ont besoin d’une communauté pour mener à bien leurs projets. Il suffit de regarder le nombre d’habitants de chaque chef-lieu de canton. Apparemment, la CDCHS donne satisfaction à ses membres. C’est tout au moins l’impression que l’on a, mais cette organisation d’un territoire rural me semble n’avoir rien à voir avec la création d’un noyau économique fort et puissant dans la zone économique que constituent Saintes et Cognac. La réforme découlant des propositions de la commission Balladur devrait permettre de transformer cette utopie en réalité.

Photo 1 : L’époque où Chaniers appartenait encore au SIVOM de Saintes.

Photo 2 : Jean Rouger, maire de Saintes.

Jonzac, un bourg de voleurs ! Une auberge louche près de Saintes


L’historien Marc Seguin, à qui nous devons de nombreux ouvrages dont le (magnifique) troisième tome de L’histoire de l’Aunis et de la Saintonge, étudie avec une attention particulière les XVIe et XVIIe siècles. Aux archives, il a trouvé des affaires dignes d’être contées, se déroulant au temps de François 1er. Alors que la Renaissance italienne inspirait l’architecture française, les mœurs étaient brutales (brigandage, insécurité) et la justice expéditive...

Marc Seguin est un homme patient. Depuis des années, il consulte les archives, à la recherche de documents inédits. Il a appris à décrypter l’écriture du XVIe siècle qui, pour beaucoup d’entre nous, reste énigmatique. Cette connaissance lui a permis de découvrir de nombreux détails sur la vie des Saintongeais.
Le XVIe était-il « le bon vieux temps » selon l’expression ? Il répond négativement en argumentant sur la période qu’il a retenue, située entre 1524 et 1532.
Quelle est la situation à l’époque ? François 1er, le célèbre vainqueur de Marignan, règne sur la France depuis 1515. Le royaume devient un état fortement centralisé avec la création du “Trésor de l’Epargne” en 1521.
S’il est organisé, le monarque apprécie aussi la beauté. Sous son influence, le pays se couvre de châteaux d’inspiration italienne comme Chambord et Fontenaibleau. Le palais du Louvre est construit. Peintres, artistes, écrivains expriment leur talent.
A Saintes, le céramiste Bernard Palissy, s’apprête à trouver le secret de l’émail. Des édifices aux lignes élégantes voient le jour en Saintonge : à Echebrune (qui deviendra le futur château d’Usson), à Guitinières, à Saint Just Marennes, à Lonzac ou à Archiac qui possède «onze tours» prétendent les chroniques !
Cette apparente évolution, signe de modernité, contraste avec la dureté des mœurs. « En Saintonge, le beau seizième siècle commence en 1530 pour se terminer aux alentours de 1570 » estime Marc Seguin.
A l’échelon national, les signes de la croissance économique apparaissent plus tôt, la période de prospérité allant de 1490 à 1530. Les sanglantes Guerres de Religion mettent fin à cet essor.

L’évêque de Saintes assiégé

Que se passe-t-il en février 1524 ? Les astrologues sont pessimistes. D’après leurs savants calculs, la conjonction des planètes serait défavorable.

Ils annoncent des catastrophes : séismes, inondations, bouleversements de l’Etat, sans compter des apparitions de monstres et, pourquoi pas, la fin du monde ? L’annonce de ces horreurs produit un effet certain sur les habitants. Ils tremblent à l’idée de voir leur belle terre disparaître dans le chaos !
De violents troubles sociaux, découlant de la réforme religieuse, agitent l’Allemagne en 1524 et 1525. Sentant le danger, Luther condamne les auteurs de ces horoscopes apocalyptiques et appelle la population à les ignorer ! Qu’on fasse taire les jeteurs de troubles ou qu’on leur torde le cou...


La Saintonge n’échappe pas à cette folie. Quand les astres sont en pagaille, ils agitent la planète ! « Les émeutes sont nombreuses » remarque l’historien. En 1532, les Saintais manifestent à deux reprises leur colère en assiégeant le palais épiscopal... dans un but peu chrétien. Leur mécontentement est lié à des questions d’argent.
En 1527, la première “opération” a fait un mort, un homme d’armes. Une des tours a été incendiée. En 1532, la rébellion organisée par la sénéchaussée aurait pu se terminer tragiquement. L’évêque, italien de grande famille, est accusé de conserver les revenus de l’évêché sans les partager avec les officiers de la ville. L’altercation fait une seule victime, un vieux sacristain. Sourd, il n’a pas entendu les assaillants arriver...
Qui dit meurtre, dit punition. Même partiale, la justice existe. En 1532 par exemple, Antoine de Beaumont, seigneur d’Usseau (près de Marignac) est condamné à avoir la tête tranchée. Il s’enfuit de la conciergerie de Bordeaux, prison où il a été enfermé. Gilbert de Gombaud se trouve dans le même cas pour avoir tué un prêtre. Il prend le large...

Jonzac : un bourg de voleurs

A Jonzac, l’ambiance est tendue. Alain, le fils de Jean de Sainte Maure, est mineur. Son oncle, Philippe, seigneur de Chaux, est son curateur. Jonzac appartient donc à un enfant ! En l’absence d’un homme de poigne, l’insécurité est réelle malgré le « dispositif » mis en place. Deux hommes de loi, René Gabillon et Jacques Echasseriaux (l’ancêtre du futur Baron ?) s’émeuvent de la situation. Ils adressent une requête au Parlement de Bordeaux pour que cessent les assemblées illicites, le port d’armes, les rapts d’enfants et les viols. Charmant, ce bourg qui constitue « un repère de voleurs » !
Les truands sont avertis de leur démarche. Loin de prendre peur et de quitter les lieux, ils cherchent à se venger au contraire. Après avoir maltraité et abattu les officiers chargés de la sécurité, ils se rendent chez les auteurs du courrier qu’ils tabassent et dont ils pillent les demeures : « Jonzac était au centre d’une zone de non droit ».
Heureusement pour la population, les malfrats sont arrêtés dans la majorité des cas. Toutefois, le Parlement se plaint que la justice relâche rapidement les délinquants. Sur ce chapitre, les choses sont encore d’actualité !


Taillebourg : Une auberge bien mal famée...

En 1524, le climat n’est pas meilleur aux environs de Saintes, dans la châtellenie de Taillebourg. Près de l’étang des Forges, existe la taverne de Vide Cour.
S’y réunit une bande de mauvais garçons dont le dénommé Pinson, à qui le bourreau de Saintes a déjà coupé une oreille. Ils écument la région. Tout est bon, de l’argent de l’église aux volailles des paysans, sans oublier le linge et autres effets pouvant être revendus. Les propriétaires de l’auberge ne valent pas mieux et ils ont une spécialité : ils détroussent leurs clients. « Si l’étang des Forges était drainé, on y trouverait bien trente corps jetés là par les taverniers » soulignent les voyageurs (rescapés !).
Ayant reçu des plaintes, Joumier, prévôt des maréchaux, entreprend de mettre de l’ordre «dans ce monde de brutes». On l’a averti qu’il trouverait sur place des faux monnayeurs. A l’époque, fabriquer de la fausse monnaie était un crime de lèse-majesté lourdement puni : le coupable était jeté vivant dans l’huile bouillante...
Après avoir obtenu le “feu vert” du seigneur de Bussac sur Charente, il rassemble la population au son du tocsin un dimanche de juillet.
En avant ! Ils font irruption dans la fameuse taverne. En les voyant arriver, les individus recherchés se cachent. Filous, les tenanciers indiquent au prévôt d’autres endroits de la forêt de Fontcouverte où ils pourraient les trouver. Le justicier fait semblant de les croire et rebrousse chemin. En réalité, il se cache avec ses hommes dans les buissons environnants et observe les évènements. Pas de doute, les coquins sont bien là !
Il passe à l’attaque. Loin de se rendre, les bougres résistent. L’assaut est donné. Surpris, ils se réfugient dans le grenier. Furieux, le prévôt fait apporter de l’herbe, des cosses de pois et de fèves. Enfumés, ils sortiront de leur cachette ! Craignant l’asphyxie, les faux-monnayeurs capitulent en effet. Ils sont conduits à la prison de Saintes.
Le bien a-t-il triomphé du mal ? Eh bien, non ! Les gens du château de Taillebourg viennent les chercher. Quelques jours plus tard, ils sont relâchés sans punition aucune. La bande veut alors se venger : à mort, Joumier ! L’histoire ne dit pas ce qu’il advint, mais l’intéressé connut sûrement des heures périlleuses.
« Il ne faut pas dramatiser. On sauvait déjà son honneur en jacquetant sur la personne ciblée, c’est-à-dire en se vantant de l’avoir tuée » déclare Marc Seguin.
Quant à nos taverniers, pris de panique, ils mettent le feu aux objets qu’ils ont volés. Sont-ils maladroits ? L’incendie se propage dans l’auberge, signe du destin ! Ainsi se consuma un endroit mal famé. L’étang des Forges existe toujours sur la commune du Douhet, près de la fontaine romaine.

Voici, trouvés par Marc Seguin, d’authentiques faits divers du XVIe siècle qui révèlent les comportements du moment. Pendant que les “Grands” faisaient édifier de belles demeures, la campagne profonde, éloignée du pouvoir, vivait au rythme de ses mécontentements et de ses injustices. S’il a privilégié les arts, ne dit-on pas que François 1er a gaspillé l’argent du peuple ? Un peuple qui s’est rebellé en maintes occasions et souvent pour les mêmes raisons financières...


Infos en plus

• Les prévots des maréchaux craints et souvent haïs

Comment s’organise la justice ? Les seigneurs, propriétaires de châteaux forts, rendent la haute justice. Ils possèdent un tribunal qui peut émettre une sentence de mort. Il est composé d’officiers, d’un juge châtelain, d’un juge ordinaire et d’un procureur. Il en est ainsi à Jonzac, Ozillac, Saint Maigrin, Archiac, Pons, Mirambeau, Nieul le Virouil, Plassac.
Les prévôts des maréchaux sont nommés par le roi.
Ils ont le droit de vie ou de mort, la pendaison pouvant être immédiate. Chargés de réprimer le banditisme, ils sanctionnent criminels, vagabonds et faux monnayeurs. Ils disposent d’archers. Ces hommes puissants sont objets de mépris et de scandales. Les hommes de loi les détestent : « Ils sont souvent ignorants, cruels et n’hésitent pas à se faire payer ». Dans la région, Vidaud, le seigneur de Moings assure cette fonction.
A Mirambeau, Jean Grimaux, l’un d’eux, arrête les gens pour des motifs discutables.
En cas de “coup dur”, les prévôts font appel aux villageois qui viennent en renfort (s’ils le veulent).
Ils sont organisés en compagnies commandées par un capitaine.
Par contre, la population a des obligations envers le seigneur des lieux dont le service de garde et de gué. S’y ajoutent les fameuses corvées. Au centre de la châtellenie, le château nécessite un entretien coûteux et un service de garde. Tout individu habitant dans le secteur doit participer à la défense collective. Les dangers sont réels tant de la part des Espagnols que des brigands.
Certains “futés” essaient d’échapper à cette astreinte.
Si le château fort a été détruit, ils prétendent ignorer de quelle châtellenie ils dépendent !
De jour comme de nuit, à tour de rôle et sans tenir compte des trente cinq heures (!), les hommes surveillent et signalent toute présence suspecte. Pendant qu’ils sont à l’ouvrage, ils entretiennent douves et murailles. Néanmoins, ce ne sont pas des guerriers. Leur armement est disparate. Les mieux lotis ont une arbalète ou une épée, les autres une pique, une dague ou une javeline.
Ces obligations, véritables contraintes, ne provoquent pas l’enthousiasme. Des querelles surgissent qui se terminent devant le tribunal. En 1489, à Montendre, un procès oppose Marguerite de la Roche, son capitaine et les habitants de la châtellenie (dont ceux de Vallet) qui refusent d’apporter leur contribution. Chaque paroisse a un syndic qui représente les intérêts des particuliers.
Il y a tout lieu de penser qu’ils ont donné leurs noms à des villages actuels : Etienne Augeard à Vallet, Guillaume Bouyer à Chardes, Antoine Picq à Expiremont, L. Bouc à Rouffignac, etc.

• Le supplice de la roue

Parmi les supplices les plus spectaculaires, figure celui de la roue. Les quatre membres et les côtes du condamné sont brisés avec des barres de fer. On le laisse agoniser. Selon les historiens, la roue a été inventée après la révolte de la gabelle, mais elle semble avoir existé bien avant en Saintonge. Aurions-nous un penchant pour les supplices ? La guillotine, créée par le médecin saintais Guillotin, est une invention «révolutionnaire». Plus sûre que la hache pour trancher le cou, elle ne laissait - d’après son inventeur - qu’une légère fraîcheur sur la nuque. Vu les circonstances, personne n’a pu confirmer la véracité de cette déclaration !


• Déjà les impôts…

En 1548, la révolte de la gabelle (impôt sur le sel) éclate et la colère gronde. Réunis dans un même élan de contestation, les habitants de Saintonge, d’Angoumois, de Guyenne se rebellent. Dans la région, les mécontents partent pour Blaye dans le but de massacrer les marchands responsables de leur misère.
Conséquence, les seigneurs cherchent à se protéger contre les révoltes paysannes. Ainsi, à Allas Bocage, Jean de Sousmoulins, vassal du seigneur de Mirambeau, obtient le droit exceptionnel de fortifier son château alors que sa condition ne le lui permet pas. Il a des relations, semble-t-il ! Bien que catholique, son fils est proche d’Agrippa d’Aubigné. Sa fille est dame d’honneur de la reine Catherine de Médicis. De ces travaux d’envergure, il reste un portail daté de 1526.

Photo 1 : Marc Seguin

Photo 2 : Saintes, plan de Braun 1560

Photo 3 : Le port et le château de Talmont au début du XVIIe siècle

Photo 4 : Un délinquant condamné par la justice seigneuriale

Photo 5 : Le supplice de la roue

Jacques Béneteau : de la poule de Marans à Bantam de Pékin !


Samedi prochain, Jacques Béneteau recevra la médaille d’officier du Mérite agricole. Président de la Société avicole de l’Aunis et de la Saintonge, forte d’une centaine d’adhérents, il protège des espèces qui auraient sans doute disparu sans prise de conscience. Parmi elles, la poule de Marans...


C’est à Montils, près de Pons, que Jacques Béneteau et son épouse ont installé leur arche de Noé.
Située dans l’ancienne laiterie de Mérignac, elle accueille de nombreux gallinacés qui picorent et caquettent en l’attente du printemps. Dans un enclos, des baudets folâtrent et poussent des braiements. Surpris, les chiens de la maison tendent l’oreille. Le bonheur serait il dans le pré ? On dirait une ferme et malgré l’absence de veaux, vaches et cochons, l’ambiance a quelque chose du temps d’avant, quand la campagne était grouillante d’activités.
Voici treize ans que le propriétaire des lieux, professeur dans l’enseignement agricole, est retraité. Membre de la Société avicole d’Aunis et de Saintonge depuis 25 ans, il en assure la présidence. Avec des amis, des passionnés comme lui, il protège les races que la mode ou plutôt la rentabilité alimentaire a placé dans l’oubli.
La poule de Marans par exemple n’intéresse pas les professionnels. Elle est difficile à nourrir et, sur le marché de la distribution, le prix des œufs doit être accessible à toutes les bourses.
Dans les batteries, les malheureuses pondent environ 300 œufs par an quand la Marans prend son temps. Son œuf, elle le prépare méticuleusement et le pare d’une couleur si belle, le roux fameux, que tous les amateurs le connaissent. Il est évident qu’entre un poulailler de plein air et un parc industriel où chaque poule bénéficie d’une cage équivalent à une feuille A 4 (21 x 29,7) pour s’ébattre, il existe un monde !
Sensible à l’environnement, Jacques Béneteau a vite compris la nécessité de protéger les espèces du terroir, que ce soit la Marans, la Barbezieux ou la Bresse.


C’est la Marans qu’il préfère

Et pour cause, elle est de chez nous. Il en existe huit variétés, la noir cuivré étant la plus prisée.
« Autrefois, dans les basses-cours, elles étaient mélangées et les fermières n’y portaient pas attention » explique J. Béneteau. Désormais, elles ont été répertoriées.
Il élève aussi des Sussex, blanches et noires, des Brahma, les fameuses poules d’Asie dont le plumage est fort beau (leur caractéristique est d’avoir des plumes aux pattes), des Wyandotte, spécimens venant des USA, et des Bantam de Pékin, poules naines qui conviennent parfaitement aux aires d’agrément. Il les chouchoute et, ma foi, tout ce beau monde a l’air heureux.


Ces dames et ces messieurs les coqs sortent aux expositions où ils font l’admiration du public.
Samedi et dimanche prochains, Jacques Béneteau sera à Rochefort pour la grande manifestation annuelle. Dans le gymnase de la Vieille Forme, 80 exposants sont attendus avec volailles, pigeons, palmipèdes, lapins et oiseaux d’ornement. La menace de grippe aviaire n’étant plus à l’ordre du jour, la sortie est autorisée !
« Les personnes qui viennent à notre rencontre sont intéressées par la sauvegarde des races traditionnelles. Certaines n’hésitent pas à investir pour créer des unités où les volailles seront élevées dans des conditions naturelles. Les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour avoir un produit de qualité » souligne Jacques Béneteau. Ces dernières années, il est vrai, les scandales alimentaires ont été souvent liés à une surconcentration des « effectifs » qui entraîne des maladies. Fort heureusement, l’époque du poulet aux hormones est révolue, mais échapperons-nous au poulet lavé au chlore, pratique répandue Outre Atlantique ?...


Jacques Béneteau appartient à cette génération d’hommes, proches de la nature, qui sait encore s’émerveiller devant la création. Fait chevalier du Mérite agricole en 1976, il deviendra officier, distinction amplement méritée, que lui remettra Jean Louis Frot, conseiller général de Rochefort, samedi prochain. A ses côtés, ses petits enfants viendront féliciter leur "papi".
« Mes deux petites filles sont intéressées par notre élevage »
dit-il. La relève semble assurée !


Infos en plus

• Les poules de Michel : c’est Marans !

Il y a une vingtaine d’années, Jean Harel, alors vice-président du Conseil Général avait remis officiellement des poules de Marans à Michel Doublet.
Ces deux personnalités seront à Rochefort samedi prochain quand Jacques Béneteau recevra la croix d’officier dans l’ordre du Mérite agricole.


• 1999 : Souvenirs, souvenirs

On peut être sénateur et ignorer les aspects de la vie des gallinacés. C’est pour combler cette lacune que Jean Harel, alors vice-président du Conseil Général, avait décidé d’offrir à Michel Doublet un lot de poulettes de Marans. Cette remise officielle avait eu lieu un samedi matin à Trizay, sous l’œil amusé de l’intéressé, de son épouse et de leurs petits enfants, Marie Sarah et Alexandre. A cet évènement important, on notait la présence de Jacques Maroteix, président de la Chambre d’Agriculture, Marcel Vallet, conseiller général de Gémozac et Bernard Bouchereau, conseiller général de Marans. Ce dernier, disait-on, était très soucieux de promouvoir ses poules (de Marans, bien entendu !). En effet, parmi les grands dossiers que s’apprêtait à soutenir le Département, la revalorisation de cette espèce au plumage noir cuivré et aux œufs extra roux était inscrite sur les tablettes. En 1999, il y avait même un grand projet de valorisation. Assez onéreux d’ailleurs, ce qui faisait dire au maire de Trizay : «Mes amis, ça coûte cher d’entretenir des poules !». N’ayant pas abouti, il n’a pas été abandonné et l’on se dirigerait vers « une ferme expérimentale de la poule de Marans » déclare Jean Harel.
Lors de la remise officielle des poulettes, installées dans un poulailler nouvellement construit à leur intention, Jean Harel, fervent aviculteur devant l’Eternel, donna à son ami « des conseils techniques ». Il faut savoir que la poule de Marans est excellente pondeuse avec une moyenne annuelle de 150 à 180 œufs. Nourrie au grain et vivant au grand air, sa chair est blanche, délicate et goûteuse. Michel Doublet écouta avec attention ces recommandations. Séduit, il souscrivit aussitôt une adhésion au “Marans Club de France“ dont le siège est dans l’Aisne (on pourrait peut-être le ramener en Charente-Maritime puisque le berceau de la belle s’y trouve ?). Nous ignorons s’il appartient toujours à cette société !


Cette rencontre s’acheva par le verre de l’amitié où les participants trinquèrent à la santé des nouvelles venues. A l’époque, Michel Doublet ne souhaitait pas acquérir un coq pour accompagner ses poules : «J’ai peur qu’il soit un peu trop bruyant pour mes voisins» soulignait-il. Sage attitude car on a vu certains procès liés à des Chantecler un peu trop démonstratifs !

Photo 1 : Un élevage de plein air à la laiterie de Mérignac sur la commune de Montils.

Photo 2 : Les Bantam de Pékin

Photos 3 et 4 : Poules de Marans et Sussex

Photos 5 et 6 : Jacques Bénetau, un homme proche de la nature

samedi 21 février 2009

Guadeloupe - Thierry Lacourly :
« Si on ne sort pas de la crise, c’est le clash »…


Courtier financier en entreprises aux Antilles, Thierry Lacourly a longtemps vécu à Jonzac où il revient passer ses vacances. Solidaire du mouvement “contre la vie chère en Guadeloupe”, il espère une issue favorable à cette contestation qui, si elle venait à s’amplifier, pourrait prendre une bien mauvaise tournure. Les dernières altercations, qui ont fait un mort et des blessés, le démontrent. Toutefois, et contrairement à ce qui est régulièrement écrit, il n’y a pas de problèmes de cohabitation entre les communautés pour l’instant...
Il répond à nos questions :



À quel moment cette crise a-t-elle commencé ?

Elle a commencé le 20 janvier, le jour de l’investiture de Barack Obama. Tout un symbole. Le mouvement contre « la vie chère » a été lancé par M. Domoto, directeur adjoint à l’ANPE avec l’UGTG, l’union des travailleurs de Guadeloupe. Aujourd’hui il est porté par le LKP, collectif de syndicats, associations et partis. En Guadeloupe, le prix des denrées alimentaires est exorbitant. A titre d’exemple, le prix du camembert y est multiplié par trois par rapport à la métropole. Quand le Caprice des dieux est vendu est 1,43 euros au Centre Leclerc de Jonzac, il atteint 3,50 euros ici. Idem pour l’Etorki, le fromage basque. Le petit morceau coûte 4,30 euros aux Antilles alors qu’une meule ne dépasse pas 24 euros en Saintonge. Il n’y a pas de système de contrôle.
Tous les produits importés sont hors de prix, la distribution étant aux mains des grandes familles békés qui font la pluie et le beau temps. Elles détiennent les Carrefour et les concessions automobiles en particulier. Aujourd’hui, les Antillais voyagent plus qu’autrefois. Quand ils se rendent en métropole, ils voient bien que la vie y est moins chère et ne comprennent pas pourquoi. Ils en ont marre de se faire racketter en Guadeloupe. Le mouvement a eu un premier effet bénéfique : le prix du gasoil a été ramené à 0,86 centimes d’euros alors qu’il atteignait 1,23 euros il y a deux mois. La seule raffinerie de l’île appartient à Total.
Actuellement, la nourriture commence à manquer car les grandes surfaces sont fermées. Les petites épiceries, baptisées “lolos”, sont ouvertes, mais elles ont des problèmes de ravitaillement.
Hier, j’ai voulu acheter un kilo de sucre et je n’en ai pas trouvé. C’est impensable au pays de la canne à sucre...

Quelles sont les répercussions sur la vie
courante ?


Je ne peux plus travailler depuis trois semaines car de nombreuses entreprises sont fermées, ni circuler en voiture depuis quelques jours en raison des barrages routiers. Aux manifestants, se sont malheureusement ajoutées des bandes de casseurs qui mettent la pression et font des pillages par la même occasion.
Aujourd’hui, j’ai donc passé la journée à jardiner ! Je ne me sens pas en danger. Bien sûr, il ne faut pas aller dans les points chauds, là où se trouvent des excités, c’est plus prudent. Il a d’ailleurs été recommandé aux touristes de rester sagement dans leurs hôtels.
Il y a vingt cinq ans que je vis en Guadeloupe et j’aime cette région. J’ai longtemps arbitré des matches de basket et je n’ai jamais eu de problèmes avec les jeunes. C’est un détail qui ne trompe pas !

Les problèmes liés au colonialisme sont-ils encore sous-jacents ?

Ces problèmes n’existent plus, mais dès qu’il y a un mouvement, ils ressurgissent comme de vieilles blessures. En temps normal, il n’y a aucun problème de cohabitation. Aujourd’hui, on entend tout et n’importe quoi à ce sujet. Il ne faut pas tout mélanger...


Pensez-vous que la Guadeloupe puisse sortir rapidement de cette impasse ?

Je le souhaite de tout cœur. On en saura plus en fin de semaine après les discussions avec le gouvernement. Le ministre, Yves Jego, a une mauvaise image aux Antilles et il ne tient pas parole, ce qui irrite les habitants.
Le nombre de manifestants, qui peut atteindre 60.000 personnes, est significatif. Je suis solidaire de ce mouvement sur de nombreux points. La venue des élus socialistes ainsi que celle d’Olivier Besancenot ne devrait pas changer grand chose.
D’ailleurs, quelles marges de manœuvre ont-ils ? La situation est grave car le tourisme se casse la figure et plusieurs centaines d’entreprises vont mettre la clé sous la porte faute de commandes. Il y a donc urgence à ce que des accords soient trouvés.

Infos en plus

• Un quart des jeunes est au chômage

• En Guadeloupe, les 18 à 35 ans représentent 70 % de la population. Or, 25 % d’entre eux sont au chômage. Nombreux sont titulaires du bac, mais, faute de moyens, ils ne peuvent pas se rendre en métropole pour étudier. Les békés (dont les familles sont issues de la Martinique) représentent, quant à eux, 5 % de la population. Ils détiennent principalement les richesses.

• Les prix des denrées alimentaires est d’environ + 10% par rapport à ceux de Carrefour métropole.

Photos 1 et 2 : Incendies à Pointe à Pitre.

Conseil général : Les “Royalistes“ à l’assaut de Fort Bussereau !


Augmentation des impôts de 5,5 % sur fond de crise…

Vendredi dernier au Conseil Général, la perspective d’une augmentation de la fiscalité départementale de 5,5% a suscité des échanges musclés entre majorité et opposition. En effet, à un an des Régionales, la Gauche a tout intérêt à déstabiliser l’UMP en brandissant le spectre de la crise et la grande peur de l’an 2009... Assailli par le feu des Socialistes “royalistes”, Dominique Bussereau a fait face. En “renfort”, Pierre Constant, directeur de la Banque de France, a apaisé ce foyer ardent. Il estime que la France devrait sortir la tête hors de l’eau en fin d’année. Des propos plutôt optimistes qui contrastaient avec ceux du PS...


En cette veille de Saint Valentin, les élus de Charente Maritime n’avaient pas l’âme à conter fleurette. Certes, Marianne est toujours l’objet de leur désir, mais elle est courtisée de diverses façons. Pâlichonne, la belle manquerait de vitamines. La gauche estime que la droite la délaisse tandis que l’UMP clame qu’elle ne l’a jamais autant dorlotée. Les citoyens, quant à eux, oscillent entre le catastrophisme annoncé par la télévision, la corde pour se pendre et leur bonne humeur gauloise qui les a conduits, dès le lendemain, à honorer l’amour de leur vie en emplissant joyeusement les restaurants.
Alors, où est-elle cette crise que la Gauche lance à la figure de la majorité ? Elle est bien réelle sur le plan financier puisqu’elle a allégé le portefeuille des boursicoteurs et des épargnants. Elle l’est aussi pour tous ceux qui sont ou ont été victimes d’un plan de licenciement (cependant, les délocalisations d’entreprises sont antérieures à la crise actuelle). Pris au piège de la cupidité, le matérialisme et la spéculation ont montré leurs limites. Heureusement, est-on tenté d’écrire, puisqu’on voyait s’éloigner des rivages les valeurs humanistes sur lesquelles reposent les pays européens...
En réalité, pour la classe dite moyenne, la crise actuelle se situe dans la continuité de la baisse du pouvoir d’achat provoqué par le passage à l’euro. Personne n’aime l’écrire car les conversions entre francs et euros ne sont pas le fait des politiques. Pour une fois, on ne peut donc pas les pointer du doigt ! Dans le domaine alimentaire en particulier, certaines denrées connaissent des envolées, le paroxysme des prix étant atteint aux Antilles (d’où les mouvements actuels).
Appauvris, les Français ont réalisé qu’ils ne pouvaient plus continuer à être les marionnettes d’un système qui les pousse à acheter et à s’endetter à des taux exorbitants. D’où les changements actuels, avec la volonté affichée de sélectionner des priorités.
Malheureusement, cette attitude entraîne une baisse de régime de la fameuse société de consommation. En effet, pourquoi changer de voiture tous les deux ans alors qu’on nous dit de ne pas polluer ?

Belot à 150 %...

Dans ce contexte, élaborer un budget n’est pas chose aisée. En choisissant d’augmenter les impôts départementaux de 5,5 %, Dominique Bussereau savait qu’il allait susciter de vives réactions de la part de la gauche. « Le Conseil Général augmente systématiquement les impôts l’année qui suit les élections. Ce fut le cas en 2002, 2005 et maintenant en 2009 » constatent les Radicaux de gauche. Les deux premières années, Claude Belot était aux commandes. Pourtant c’est ce même Claude Belot que la gauche - eh oui ! - a cité en exemple vendredi matin, déclarant que l’ancien président travaillait à 150 % pour le Conseil général alors que « Dominique Bussereau doit accomplir ses tâches ministérielles qui le conduisent le plus souvent hors du département ».
La remarque, volontairement blessante, fut suivie d’une ambiance quelque peu tendue.
En toile de fond, il ne faut pas oublier que l’heure est à la revanche. En effet, de tous les départements de la région Poitou-Charentes, seule la Charente-Maritime est restée à droite en confortant son nombre de sièges aux dernières cantonales. Ce fut la surprise puisqu’on prédisait haut et fort un basculement à gauche ! Chef de file du PS, Bernard Lalande a un défi à relever. Il fourbit ses armes dans la perspective de 2011, année où il devrait briguer une nouvelle fois la présidence du département des mouettes. Pour y parvenir, la réélection de Ségolène Royal à Poitiers est importante car elle lui apporterait un appui non négligeable. À Jonzac, iI devra aussi composer avec son “ami” UMP Claude Belot puisqu’un jour ou l’autre, la Communauté de Communes de Haute Saintonge, la plus grande de France par son nombre de communes, aura un nouveau successeur. D’ailleurs, la course aux prétendants est déjà ouverte !


Relancer l’économie

Contrairement aux territoires qui ont choisi de limiter leurs investissements, Dominique Bussereau veut les encourager afin de générer une nouvelle dynamique. Puisque la croissance devrait être de - 1 % en 2009, l’exemple doit venir du Conseil Général. Ainsi, l’enveloppe allouée aux fameux investissements progressera de 10 % (230 millions d’euros). Les aides sont destinées à financer, entre autres, les routes, le réseau ferré, l’agriculture, la forêt, les écoles, le haut débit, les équipements, l’industrie, le logement et toute l’aide sociale. Atteignant 753 millions d’euros, le nouveau budget sera supérieur à celui de 2008 (688 millions).
En temps ordinaire, le département n’aurait pas eu besoin d’agir de la sorte puisque le produit des droits de mutation, en particulier, lui rapporte une somme coquette. Or, signe des temps, les transactions immobilières sont moins nombreuses et, de 92 M d’euros en 2007, 69 M d’euros seulement sont attendus en 2009. Dominique Bussereau préfère donc augmenter les impôts de 5,5 % (le taux actuel n’avait pas bougé depuis 2006). Une majoration inférieure à la Somme (+ 10 %) ou au Nord.
Parmi les grands dossiers concernant la Haute Saintonge, le TGV Sud Europe Atlantique sera opérationnel en 2010. Sa construction entraînera la création d’une base de travaux à Clérac, dans le canton de Montguyon.
La portion à construire, de plus de 300 kilomètres, mobilisera une main d’oeuvre importante. Seul hic, la Communauté d’agglomération du pays rochefortais ne souhaite pas contribuer au financement de ce vaste projet alors que les CDA de la Rochelle et de Royan ont donné leur feu vert. « Rochefort n’est pas aux ordres du président ministre ! » rétorqua Jacques Boucher. Bref, cette CDA ne se sentirait pas concernée par le futur TGV. Coté UMP, on tique : peut-on tirer les marrons du feu sans bourse délier ? S’ensuivit un débat où chacun campa sur ses positions.

Un budget à contre sens ?


L’augmentation de la fiscalité est un “boulevard” pour la Gauche qui, la veille, tenait une conférence de presse sur ce point. Pour Bernard Lalande, ce budget est à « contre vents et à contre sens » pour une raison simple : augmenter la pression fiscale en période de crise est risqué. « Les comptes du Conseil Général laissent supposer que cette majoration ne serait pas nécessaire en période de récession. Jusqu’à présent, vous parliez de gestion saine et de réserves importantes. Or, aujourd’hui, selon vous, nous serions à la limite du dépôt de bilan sans cette augmentation qui va pénaliser les ménages et les entreprises » lança-t-il. Bref, les rangs “royalistes” se posent des questions, d’autant que Nicolas Sarkozy a annoncé l’éventuelle suppression de la taxe professionnelle, sans dire par quel biais elle serait compensée. Or, et même si elle est injuste, le fruit de cette taxe est utile aux collectivités qui la perçoivent. La commune de Montendre, dont Bernard Lalande est maire, est particulièrement concernée par cette annonce. ERDF envisage d’y installer une centrale photovoltaïque sur plus de vingt hectares. Si la taxe professionnelle est supprimée, la mairie n’aura plus que ses yeux pour pleurer...
Le chef de file du PS embraya sur les énergies nouvelles. Loin de l’époque où il était opposé à Natura 2000, il joue la “green economy” : « de nombreux bâtiments sont mal isolés. Des économies d’énergie peuvent être réalisées en les dotant de nouveaux équipements dont l’installation donnera du travail aux artisans ».
L’assaut se poursuivit avec J. Proust, conseiller général de la Rochelle, qui rappela « le ras le bol insupportable des habitants, au vrai sens du terme ». D’ailleurs, ajouta-t-il, « les percepteurs disent que les contribuables sont de plus en plus nombreux à demander des étalements de paiements ».
La charge la plus lourde fut donnée par un autre rochelais, Jean-Pierre Mandroux, qui apostropha Dominique Bussereau avec une certaine hardiesse. Il évoqua d’abord le manque de clarté entourant les travaux de l’autoroute 831 entre Fontenay le Comte et Rochefort, avant de reprocher à Dominique Bussereau « son manque de disponibilité ». Et de citer Belot et Crépeau « qui se donnaient à 150% pour leur territoire et étaient à la hauteur de leurs engagements » (dans ces conditions, que leur restait-il pour assumer leurs autres mandats ?). Par ailleurs, l’agenda ministériel du président entraînerait des bouleversements de l’assemblée.
Les propos étant rudes, Dominique Bussereau ne pouvait que réagir. « Il ne faut pas dire n’importe quoi. Je déteste le ton de votre intervention. Le fonctionnement du Département n’a pas changé, une seule réunion a été déplacée » précisa-t-il. Au sujet de l’A831, sa réalisation est soumise aux nouvelles dispositions du Grenelle de l’environnement et donc à Jean-Louis Borloo.
Par ailleurs, ce retard n’a rien d’exceptionnel puisque l’autoroute des oiseaux, décidée par Pierre Méhaignerie en 1987, a été inaugurée en 1997... Ceci dit, Dominique Bussereau préfère « un gouvernement qui prend de vraies dispositions en faveur de l’environnement » que des élus brassant de l’air.

Fin de crise début 2010 ?

À Droite, de nombreux élus montèrent au créneau pour soutenir Dominique Bussereau. Pour Jean-Louis Frot, conseiller général de Rochefort, il n’y a pas d’autre solution que d’augmenter la fiscalité pour garder des marges de manœuvre : « Ce budget est ambitieux et prudent à la fois ». Et de rappeler que le Conseil Général aide les communes à se développer. Comme Daniel Laurent, le sénateur Michel Doublet estime que le Conseil Général doit montrer l’exemple du dynamisme en période difficile. Si l’impulsion n’est pas donnée par les élus, on risque de sombrer dans l’immobilisme.


Cette séance continua avec l’intervention de Pierre Constant, directeur de la Banque de France : « En cette période de crise, l’économie régionale et départementale s’en est bien sortie » dit-il. Les chiffres d’affaires sont en augmentation dans l’industrie, les services, le commerce de gros (+ 10 %) et le commerce de détail. Le contexte a donc été relativement favorable en 2008. L’emploi est resté stable à part quelques secteurs (dont l’aéronautique). Par contre, l’investissement recule actuellement, ce qui pose des problèmes. Les chefs d’entreprises sont inquiets pour 2009, le secteur du bâtiment pouvant chuter de 10 points. Seule la grande distribution garde le moral avec des perspectives de + 2 à 3 %. La reprise est attendue fin 2009, début 2010, la baisse de l’inflation devant permettre une relance de la consommation. Les banques mondiales jouent le jeu (elles n’ont guère le choix) en proposant des taux très avantageux aux états, de l’ordre de 0,5 % aux USA et de 2 % dans la zone euro.
Attentif à la situation, le préfet Henri Masse estime que le plan de relance de l’économie, lancé par Nicolas Sarkozy, devrait porter ses fruits. Il comprend trois grands axes : les investissements publics, le logement et la solidarité, le maintien économique.
Reste donc à attendre et à voir. Après tout, comme dit Tony Blair, « la gestion de l’économie n’est ni de Gauche, ni de Droite. Elle est bonne ou mauvaise. Ce qui compte, c’est ce qui marche »...

Infos en plus

• Augmentation des impôts départementaux : Entre 43 et 80 euros ?

En 2009, l’effort par foyer fiscal serait de 43 euros selon l’UMP contre « 80 euros » avance la Gauche. Si les communes, les communautés de communes se mettent, elles aussi, à majorer leurs taux respectifs, la note risque d’être salée pour les contribuables acquittant taxes foncières et taxes d’habitation. On verra à l’automne prochain...

• Établissement public foncier régional : Encore un impôt supplémentaire à payer par les contribuables

Alors que la commission Balladur essaie de réduire le nombre de collectivités et de syndicats qui s’empilent, l’établissement public foncier régional, nouvellement créé et présidé par l’ancien maire de Poitiers, Jacques Santrot, va alourdir la fiscalité.
Selon Jacky Quesson qui a soulevé la question, la participation par habitant demandée était de 10 euros pour la première année d’activité (budget de 16 Millions d’euros au niveau de la Région Poitou Charentes). « Une opposition s’est constituée pour réduire ce budget à 10 millions » souligne le conseiller général de Saint Genis.
Le but premier de cet office est d’acheter du foncier pour les collectivités, avec mise en place de droit de préemption, etc.
Cette nouvelle structure à fiscalité directe (elle apparaîtra sur les prochaines impositions locales de 2009) va générer des charges de fonctionnement qui, au final, entraîneront des répercussions sur le prix des terres (+ 10 % environ). Il est évident que ces offices sont plutôt mal perçus. Celui des Pays de Loire battrait de l’aile, les Vendéens l’ayant rejeté. Pour sa part, Le Conseil Général de Charente-Maritime avait voté contre cette création. « Nous aurions dû faire notre propre office en l’incluant dans le dispositif départemental » remarque Jacky Quesson.

• Pas d’équipements informatiques aux écoles privés ?

En tout cas, Bernard Lalande, qu’on sait laïc et républicain, est hostile à la dotation, par le Conseil Général, de subventions permettant aux écoles privées d’acquérir du matériel informatique. Dominique Bussereau lui répondit qu’il pouvait présenter un amendement en ce sens. Toutefois, le président estime qu’il n’y a pas deux sortes d’élèves en Charente Maritime : « on s’aperçoit que les enfants les plus en difficulté sont précisément scolarisés dans les établissements privés ». D’où la nécessité de les faire bénéficier des dernières technologies.

• Nouvelles technologies

L’élu rochelais socialiste, Denis Leroy, s’étonne que le Département n’investisse pas davantage dans les véhicules électriques, comme le fait la Rochelle par exemple. Et pourquoi ne pas y installer un tramway ? Là est un autre sujet ! Les sites de covoiturage se développent, permettant ainsi aux automobilistes de faire des économies de carburant.

• Du bon usage des euros

Dominique Bussereau pense qu’il vaut mieux augmenter les impôts un peu tous les ans, comme il l’a fait à Saint Georges de Didonne quand il était maire. « L’important est d’utiliser l’argent du contribuable au mieux de l’intérêt public » dit-il. Le recours à l’emprunt devrait être de 73 millions d’euros environ.

• Culture

Les Sites en scène seront poursuivis, mais ils pourraient évoluer. En effet, Montguyon va perdre son festival pour ne conserver que la fête médiévale chère à Bernard Bordelais. Pour sa part, Dominique Bussereau souhaite que d’autres villes puissent bénéficier à leur tour de ces manifestations en offrant des spectacles de qualité. Malgré la crise, le Conseil Général ne réduira pas le budget culture. Les manifestations incontournables (Francofolies, etc) ne sont pas remises en cause. On ne change pas une formule qui gagne !

• Foncier non bâti

M. Quéré, conseiller général de Saintes craint qu’une augmentation de cette taxe ne pénalise les agriculteurs.

• Viticulture

Le Conseil Général a décidé d’accorder au Comité National du pineau des Charentes une subvention limitée à 15 000 euros qui sera versée dès le vote du budget ; au Syndicat des Producteurs et de Promotion des Vins de Pays Charentais une subvention de 15 000 euros ; au Centre International des Eaux de Vie une subvention de 15 000 euros ; d’accorder à l’Association “VitiBio” une subvention de 6 100 euros qui sera versée dès le vote du budget ; d’accorder au Syndicat Général des Vignerons une subvention de 18 000 euros ; soit 54 100 euros au total.

• Forum des emplois saisonniers

Il se tiendra vendredi 6 mars 2009 aux Antilles de Jonzac de 10 h 30 à 16 h.

Photo 1 : Dominique Bussereau aux côtés du préfet Henri Masse.

Photo 2 : Parmi les conseillers généraux, Jean-Claude Beaulieu succède à Claude Belot, entre Michel Lachaise, Louis-Joseph Bernard et Bernard Lalande. Parmi les intervenants, le maire de la Jarrie, David Baudon, n’apprécie pas « que le département mène en paquebot les Charentais Maritimes » (c’est mieux que sur des boat-people cependant !) : « S’il y a une cagnotte, pourquoi on ne l’utilise pas ? A quoi sert d’engranger en appauvrissant les gens ? ». Bref, l’opposition, mobilisée, entend faire entendre ses voix et participer pleinement à la vie départementale.

Photo 3 : On reconnaît, entre autres, Michel Doublet, Daniel Laurent et Loïc Girard.

Photo 4 : Pierre Constant.

Conseil général : À la santé des anciens présidents !



Le radical de Gauche Josy Moinet a été président du Conseil Général de Charente Maritime de 1976 à 1982.
Retraité du Conseil d’état, le socialiste Philippe Marchand a, quant à lui, occupé ce poste de 1982 à 1985. Aujourd’hui retraité, il se partage entre la Charente-Maritime, l’Aragon, les Pyrénées et Paris. Vendredi dernier, il évoquait l’époque où il était député de Jonzac et les campagnes législatives en Haute Saintonge (il a été élu à quatre reprises de mars 1978 à 1990, année où il a cédé son poste à son suppléant Pierre Jean Daviaud). Un vrai plaisir que de l’écouter ! Parmi ses meilleurs souvenirs, l’ancien ministre de l’Intérieur de François Mitterrand cite, en premier, l’abolition de la peine de mort.
Vendredi dernier, il ne manquait que Claude Belot parmi les présidents qui se sont succédé à la présidence du Conseil Général.

• Tempêtes : Fragilité sur les lignes électriques

Après les deux tempêtes qui ont frappé la Charente-Maritime sans faire trop de dégâts, les réseaux ont néanmoins révélé des fragilités avec de nombreuses coupures de courant. Le département ayant beaucoup moins souffert que les Landes et le Sud Ouest, les équipes d’ERDF et de téléphonie ont porté assistance aux régions sinistrées.


Photo 1 : On reconnaît Denis Petit, Gilles Gautronneau, Francis Savin, Christophe Dourthe.

Photo 2 : Philippe Marchand et Josy Moinet, anciens présidents du Conseil Général, étaient invités à déjeuner, vendredi dernier par Dominique Bussereau.

Conseil Général : Paul Bussereau à La Rochelle



Le père de Dominique Bussereau, Paul, assistait pour la première fois aux débats du Conseil Général, vendredi dernier. Chef d’études à la SNCF, cet homme sympathique a développé chez son fils le goût des transports. Détail qui ne trompe pas : au sein du gouvernement, Dominique Bussereau a précisément en charge ce vaste domaine. « Je suis très attentif à ce qu’il fait. Je n’ai qu’un regret, que sa mère Paulette ne soit plus là pour l’accompagner dans ce parcours dont nous sommes fiers » souligne-t-il. Habitant la Touraine, Paul Bussereau vient régulièrement à Saint-Georges de Didonne. Il y rencontre Martine, sa belle fille et ses petites filles, Constance et Diane. Et, par la même occasion, il profite de la côte et de ses nombreux attraits !

Photo : Dominique Bussereau avec son père, Paul, et Philippe Marchand.

vendredi 20 février 2009

Bernadette Schmitt, les raisons de sa démission : « Pour le Conseil régional, je verrai au moment opportun »



Lundi dernier, au conseil municipal, la présence de Bruno Drapron (Nouveau Centre) à la place de Bernadette Schmitt a suscité des commentaires. En effet, dans une lettre du 11 février adressée à Jean Rouger, l’ancien maire de Saintes a exprimé le souhait de se retirer.
Ses colistiers admettent son choix : « Elle nous en avait parlé et nous comprenons parfaitement sa position. Quand on a dirigé une ville, se trouver dans l’opposition est difficile » souligne Françoise Bleynie. En effet, Bernadette Schmitt, ingénieur de formation, a été élue maire en 2001, s’imposant dans une triangulaire compliquée entre Jean Moulineau (le “poulain” du maire socialiste sortant, Michel Baron) et Alain Bougeret (UDF). Un vrai succès. Son slogan “mettre du soleil sur la ville” avait été apprécié des Saintais qui avaient confiance en cette femme peu teintée politiquement.
Malheureusement, certains dossiers ne firent pas l’unanimité comme l’aménagement de la place Bassompierre.
D’autre part, la cité santone est traditionnellement ancrée à gauche et lors des élections municipales de 2008, l’équipe de Bernadette Schmitt (centre droit) n’est pas parvenue à s’imposer face au socialiste Jean Rouger. Elle n’aura donc réussi qu’une seule fois, comme ce fut le cas pour Paul Josse en d’autres temps.
Interrogée sur les raisons de sa démission, Bernadette Schmitt rappelle qu’elle a d’autres priorités et n’a pas l’intention de briguer les municipales de 2013 : « En siégeant dans l’opposition durant plusieurs mois, j’ai pu suivre les projets que nous avions votés au budget 2008. J’ai participé au choix du revêtement de la rue des Jacobins par exemple. Désormais, la nouvelle équipe municipale présente ses propres dossiers. Aujourd’hui, le rôle de l’opposition est de préparer une alternative pour les prochaines échéances. Comme je ne souhaite pas me représenter, je laisse la place aux jeunes et suis heureuse que Bruno Drapron puisse me succéder ».
En ce qui concerne le Conseil régional où elle se trouve également dans l’opposition, Bernadette Schmitt, désormais plus libre, participe activement aux commissions : « ce travail m’intéresse, mais il est trop tôt pour dire si je serai à nouveau candidate. On verra au moment opportun ».
Pour l’instant, elle se consacre avec bonheur à ses petits-enfants et cultive l’art d’être grand-mère !

Infos en plus

• Saintes : Encore plus de rues piétonnes !

Engagés en août dernier, les travaux de la rue des Jacobins sont en voie d’achèvement. La circulation, interdite depuis plus de cinq mois, a permis de conforter l’idée de rendre piétonne la rue Desiles, la rue de la Comédie et la rue des Jacobins, entre la rue Alsace Lorraine et la rue Martineau.
L’extension du secteur piéton à ces rues apparaît en effet évident au regard de leur usage, de la configuration et des conditions de circulation à l’échelle du quartier.
Mardi dernier, les riverains de ces trois rues étaient invités à une réunion publique d’information organisées par la mairie. L’évolution de ce projet leur a été présentée en présence de Michèle Carmouse, maire adjointe en charge de la voirie, des espaces publics et du stationnement et de Pierre Dietz, maire adjoint en charge du commerce.
Un dossier sur lequel nous reviendrons dans notre prochaine édition.

Photo : Bernadette Schmitt à Paban (par François des Mesnards).

Drame à Saint-Genis de Saintonge : Un bébé jeté dans une décharge sauvage


La semaine dernière, des rumeurs persistantes faisaient état de la découverte d’un corps calciné dans une maison de la route du pont de Tende, à Saint Genis.
La présence de la police scientifique ne faisait qu’accroître la curiosité et susciter des questions.
« Aux HLM, on a vu un jeune homme, menottes aux poignets, partir avec les forces de l’ordre » déclarait un habitant de cette commune habituellement tranquille et accueillante.
Bref, il se disait tout et n’importe quoi, d’où l’évidente nécessité d’apporter des informations objectives.


Dans un sac plastique...

« Une enquête judiciaire est effectivement ouverte » souligne Philippe Darphin, vice-procureur au Tribunal de Grande Instance de la Rochelle.
Cette lamentable affaire a commencé voici quelques mois quand le Parquet de Saintes a demandé à la communauté de brigades de Mirambeau d’enquêter sur une jeune femme domiciliée en Haute Saintonge.
En effet, à la suite de certains témoignages, elle aurait pu avoir, en 2007, un bébé dont elle se serait débarrassée.
Sur le terrain, les gendarmes ont alors recueilli des informations probantes qui ont conduit, le 11 février dernier, à l’arrestation de deux personnes placées en garde à vue. Il s’agit d’un homme de 19 ans et d’une jeune femme âgée de 25 ans. Le pôle de l’instruction se trouvant à la Rochelle, ils y ont été interrogés. La jeune femme (qui est déjà mère d’un enfant de plusieurs années) a rapidement avoué. En 2007, elle a bien accouché seule dans son appartement situé à Saint-Genis. Ne voulant pas de ce bébé qui était vivant à sa naissance, elle a décidé de s’en séparer immédiatement. Elle l’a donc mis dans un sac plastique et déposé dans sa voiture. Le père (mineur à cette époque), peut-être dépassé par les événements, est arrivé un peu plus tard et a jeté le sac dans une décharge de la région.
Suite aux aveux, des vérifications ont été faites par la section de recherches de Poitiers afin de vérifier les faits. Dans une décharge sauvage, elle a effectivement trouvé des éléments confirmant l’existence d’un bébé. Des investigations ont également eu lieu dans la maison de la route du pont de Tende (notre photo), d’où la présence des véhicules qui ont attiré l’attention de la population.
Les deux intéressés ont été présentés devant un juge d’instruction le 13 février. La jeune femme a été mise en examen pour « meurtre sur mineur de moins de quinze ans », le père pour « recel de cadavre » puisqu’il n’est pas prouvé, pour l’instant, que le bébé était vivant au moment où il l’a “jeté”. Une instruction est en cours sur ce point.
« Le Parquet a alors requis le placement en détention de la jeune femme et une mesure de contrôle judiciaire pour le jeune homme » remarque Philippe Darphin.
Le juge des libertés n’a pas suivi ces réquisitions et a ordonné la remise en liberté du couple sous contrôle judiciaire en attendant leur jugement. Le Parquet a fait appel de cette décision en ce qui concerne la jeune femme : c’est désormais à la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Poitiers de trancher.

Comme on s’en doute, cette affaire douloureuse fait beaucoup de bruit. Elle révèle tout à la fois la brutalité, la cruauté, l’ignorance, la solitude, le désarroi et surtout le peu de respect pour la vie humaine. Une véritable horreur comme on en voit parfois et qu’on a bien du mal à comprendre. Pourquoi ont-ils agi de la sorte alors que ce bébé aurait pu être placé ? Le procès qui aura lieu dans les années à venir nous éclairera, qui sait ?

Photo : La maison où habitait la jeune femme a fait l’objet d’investigations. Cette habitation appartient à une veuve, Mme Valade, aujourd’hui installée à Londres, qui reste injoignable. Elle comptait douze logements qui ont été déclarés insalubres voici deux ans par le Préfet.

samedi 14 février 2009

Saint-Valentin :
À tous les amoureux !




Paris, la ville éternelle : vues du "Toit de la capitale".

Les journalistes du patrimoine chez Jean sans Peur


Jeudi dernier, Michel Schulman, président de l’association des journalistes du patrimoine, a présenté le nouvel annuaire de l’APJ. Pour que le moment reste inoubliable, il avait choisi comme lieu de rendez-vous le dernier vestige du palais des ducs de Bourgogne à Paris, la Tour Jean sans Peur.


Rue Étienne Marcel, elle se dresse fièrement au milieu des immeubles, témoin d’une époque où Anglais et Français se disputaient le royaume de France. Cette tour est le dernier vestige du palais que fit construire le fameux Jean sans Peur qui pensait, sans doute à tort, qu’il pouvait se réconcilier avec le futur Charles VII.
« Vaste demeure médièvale, elle s’étendait sur plus d’un hectare » souligne Rémi Rivière qui veille aux destinées de ce lieu chargé d’histoire. Abandonnée, elle connut moult occupants (commerce, industrie) et faillit tomber dans l’oubli. L’ancien archéologue s’est battu pour lui redonner une âme. Restaurée, elle accueille désormais visiteurs et expositions.


Jeudi dernier, Michel Schulman, président de l’AJP, avait choisi cet endroit stratégique pour dévoiler le nouvel annuaire des journalistes du patrimoine. En effet, quel meilleur exemple que cette haute construction - l’ancêtre de la tour Montparnasse, si l’on peut dire, puisqu’on l’apercevait de loin dans le Paris du XV siècle ! - pour célébrer cet heureux évènement.
Dans son discours, le président rappela les objectifs poursuivis par l’AJP, association de sensibilisation et d’actions en faveur du patrimoine : « Force est de constater que la plupart des rédactions ne font pas le choix d’avoir parmi leurs journalistes, des femmes ou des hommes, spécialisés, ou attachés aux questions liées aux patrimoines. Pourtant, les rédactions n’ignorent pas tout l’intérêt culturel et social qui entoure notre domaine. À l’heure où l’AJP montre sa représentativité en faisant paraître son annuaire 2009, nous encourageons vivement tous nos confrères et consœurs, intéressés par le patrimoine, sans être totalement spécialisés, à nous rejoindre ».
Et d’enchaîner « Cette version 2009, très moderne de l’annuaire de l’AJP, est remise à chaque membre de l’association et à nos confrères du réseau européen des journalistes du patrimoine. L’annuaire papier vient ainsi compléter l’annuaire consultable sur internet. Ce nouvel outil de communication devrait rendre l’AJP plus visible, non seulement de la part de ses membres, mais aussi auprès du monde du patrimoine en général ». Et de féliciter le concepteur de la maquette ainsi que les annonceurs qui ont contribué à cette publication.


Parmi les projets évoqués, un renforcement de l’AJP au Salon du Patrimoine est souhaité ainsi qu’un rapprochement avec les écoles de journalisme et d’architecture. Michel Schulman estime que la dimension européenne est importante : en effet, le patrimoine n’a pas de frontières !
Cette rencontre se termina par le verre de l’amitié sous l’œil amusé - mais ne le répétez pas - du propriétaire des lieux, le fameux Jean sans Peur dont la vie ne fut pas une longue Seine tranquille. Mais là est une autre histoire...

Tour Jean sans Peur :


• Voûte végétale du grand escalier :
Elle est unique


Rémi Rivière, directeur de la Tour Jean sans Peur, guida les “visiteurs” du patrimoine dans les différents niveaux de cette tour construite entre 1409 et 1411. Signe de la puissance et de la gloire de son propriétaire, elle était l’un des éléments déterminants de son vaste palais.


Certes, à l’époque, son apparence était plus altière qu’aujourd’hui, mais les Amis de la Tour, qui en assurent la gestion (sans l’octroi de subventions, en payant un loyer à la ville de Paris) lui ont rendu un certain cachet.

Chaque pièce a été aménagée et, malgré une restauration des combles un peu “discutable”, l’ensemble est intéressant. L’élément remarquable est une immense voûte florale, semblable à une tonnelle flamboyante qui se révèle peu à peu au visiteur gravissant le bel escalier à vis. Initialement, elle était peinte, le vert des feuillages se perdant dans le bleu du ciel. Le sculpteur flamand, Claus de Werve, y a immortalisé trois variétés: le houblon symbolise Jean sans Peur, le chêne Philippe le Hardi, son père, et l’aubépine Marguerite de Flandre, sa mère. Cette œuvre est magnifique et mérite le détour.
À voir également les chambres (dotées de latrines adossées à des cheminées, avec aération s’il vous plaît) ainsi que différents panneaux d’exposition sur la vie au Moyen Âge. La renaissance de la Tour y est également contée.
Classée monument historique en 1884, elle est devenue propriété de la ville de Paris en 1868. Rénovée entièrement, elle est ouverte au public depuis 1999.
La Tour Saint Jacques, quant à elle, devrait renaître dans quelques mois (4e arrondissement). Ancien clocher de l’église Saint Jacques de la Boucherie, c’était l’un des points de départ des pèlerinages à Saint-Jacques de Compostelle avec l’église Notre-Dame.



Photo 1 : Présentation de l’annuaire 2009 remis par Michel Schulman, président de l’AJP et Georges Levet, secrétaire.

Photos 2 et 3 : Jeudi, journalistes et membres associés de l’AJP étaient nombreux à découvrir le nouvel annuaire de l’AJP réalisé par la société Aria communication. Ils ont également visité la Tour Jean sans Peur, guidés par Rémi Rivière (à gauche de la photo).

Photo 4 : Tour Jean sans Peur : Aujourd'hui et hier.

Photos 5 et 6 : Imaginez cette voûte peinte en vert, marron, bleu et blanc : un enchantement sans doute dans la continuité du bel escalier à vis réalisé dans le liais, calcaire d'une excellente qualité qui échappe aux outrages du temps.

Photos 7 et 8 : Visite guidée par Rémi Rivière, archéologue spécialisé dans la Sicile grecque. Depuis, il a changé d'époque et mène un vrai combat en faveur du patrimoine parisien. Par le biais associatif les portes de la Tour Jean Sans Peur (fermé pendant 120 ans depuis 1868) et le Pavillon de l'Ermitage (20e arrondissement) ont ouvert leurs portes au public.
Tout renseignement sur www.tourjeansanspeur.com