dimanche 26 avril 2009

Le torchon brûle entre Ségolène Royal et l'UMP


Savoureuse arène politique...

Trop, c’est trop, l’UMP pique son fard, piquée précisément par les excuses présentées par la présidente de la Région Poitou Charentes à José Luis Zapatero au sujet des propos qu’auraient tenus Nicolas Sarkozy sur le président du gouvernement espagnol.
Il est vrai qu’être critiqué peut vexer, mais d’après l’Elysée, notre président n’aurait jamais porté un tel jugement. Pour tout dire, on ne sait pas très bien où est la vérité ! La version de la presse parisienne est la suivante : De Zapatero, Sarko aurait dit « qu’il n’est peut-être pas très intelligent », ajoutant : « Moi, j’en connais qui étaient très intelligents et qui n’ont pas été au second tour de la présidentielle ». Une réflexion qui faisait d’une pierre deux coups, Zapatero et Royal.
Toute la polémique, qui fait très IVe République, à l’époque où les politiques s’envoyaient à la figure de très jolis noms d’oiseaux, commencerait avec cette phrase lancée lors d’une petite bouffe avec des parlementaires, au retour du G20. Selon Kouchner qui était présent, les déclarations de Sarkozy auraient été mal interprétées.
Quoi qu’il en soit, la réaction de Ségolène a été instantanée.
Y aurait-il chez cette femme, que d’aucuns comparent à une prédicatrice texane, un dard royal ? Loin de s’avouer « vaincue » tant du côté UMP (ce qui est normal puisqu’elle est dans l’opposition) que dans son propre camp socialiste (face à Martine Aubry), elle occupe le devant de la scène et anime le spectacle.
À Montendre, où elle est venue samedi dernier, elle n’a pas parlé de Zapatero et encore moins chanté « petit cordonnier, t’es bête, qu’est-ce que t’as dans la tête ? » !!! Et pour cause, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Mais à la télé, il était largement question des vagues que suscite cette friction printanière.
Evidemment, à l’UMP, on se demande pourquoi Ségolène s’excuse au nom de la France. Sarkozy trouve l’ampleur prise par ce déballage « grotesque ». Il l’a dit mardi. Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre (qui ferait pourtant un joli couple avec Ségolène, physiquement bien sûr) va jusqu’à s’interroger sur l’état de ses neurones (il lui conseille « une aide psychologique ») tandis qu’Yves Jégo, peu convaincant lors des événements guadeloupéens, n'hésite pas à déclarer qu’elle « déshonore la France ».
À gauche, on est carrément prudent, personne ne voulant envenimer cette histoire savoureuse qui émarge au ras des pâquerettes.
Désormais, reste à savoir comment Zapatero va accueillir Sarkozy lors de son imminente visite en Espagne. Et pourquoi pas en grandes pompes à la Plaza de toros ? Ole !

Montendre : Ségolène Royal se met au vert

• Une usine de panneaux photovoltaïques 
en Poitou-Charentes ?
• Bernard Lalande écolo ?


Samedi matin, la présidente de la Région, Ségolène Royal était à Montendre où elle a été accueillie par le maire, Bernard Lalande, avant de se rendre dans les landes précisément pour observer l’emplacement de la future centrale photovoltaïque. Suivait une réunion portant sur les projets de la Région dans le domaine environnemental, dont la démarche “zéro pesticides“ visant à réduire leur utilisation.


Serions-nous en campagne électorale ? Il n’est pas interdit de le penser puisque Ségolène Royal était à Montendre samedi dernier. Même si le but de sa visite était tout autre, sa présence a rappelé quelques vérités à ceux qui les auraient oubliées. Non seulement, la fusion entre l’Aquitaine et le Poitou-Charentes n’aura pas lieu, mais en mars 2010, elle sera à nouveau sur les starting-blocks de la Région.


Au cœur du Sud Saintonge que chapeaute l’UMP avec Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux transports, Jean-Claude Beaulieu, député et Claude Belot, président de la CDCHS, l’un des relais socialistes s’offrant à elle est le maire de Montendre. Bernard Lalande prépare lui-même les prochaines cantonales (2011), moment où il pourra à nouveau briguer la présidence de Conseil général. Elle lui a échappé par deux fois (de justesse en 2005 puisqu’une seule voix le séparait de Claude Belot).

Bernard Lalande, Claude Belot, Dominique Bussereau
Sentant qu’elle a une opportunité à saisir, la Gauche doit fédérer ses courants. Comment se différencier et séduire l’électorat quand Olivier Besancenot a pris une longueur d’avance en exploitant les conséquences de la crise ? Parmi les pistes à explorer, il reste la carte de l’environnement choisie par Bernard Lalande.
Selon ses déclarations, le sujet retient son attention depuis qu’il a vu le Pontignac asséché, ruisseau qui serpente dans Vallet, commune associée à Montendre. « Et dire qu’autrefois, j’y pêchais des vairons » dit-il. Et d’ajouter « Avant, j’étais un homme de gauche favorable au productivisme qui enrichit les masses ». Depuis les choses ont changé et la protection de la nature lui apparaît être "un acte de fraternité". De là à cautionner le projet de centrale photovoltaïque proposé par EDF Energies Nouvelles à Montendre, il n’y avait qu’un pas !


Cette structure, qui couvrira une trentaine d’hectares de la zone industrielle du Lézard, devrait voir le jour en 2010. L’électricité produite, vendue à EDF (actuellement à 0,60 euros le kilowatt !) devrait permettre à la ville de réaliser une opération financière intéressante à court terme. Il reste cependant une inconnue : EDF ne pratiquera pas indéfiniment un prix de rachat attractif de l’électricité photovoltaïque. Elle compte bien ramener ses tarifs à ceux du marché ! Par ailleurs, comme le soulignent les associations “vertes“, des hectares déboisés couverts de plaques grises au sol ne sont pas du meilleur effet !
« Nous avons écrit que cette centrale serait la plus vaste de France. Ce fut vrai pendant quelques semaines. Aujourd’hui, nous sommes devancés par un projet landais de 300 hectares » souligna l’élu.

Ségolène Royal, quant à elle, a pris différentes mesures en faveur du développement durable. Elle encourage un certain nombre d’initiatives détaillées lors de la réunion organisée samedi matin au centre culturel François Mitterrand.
Elle n’était pas en Haute Saintonge pour « inaugurer », mais pour apprécier la façon dont les axes développés par la Région se concrétisent sur le terrain.
Attachée à l’excellence environnementale, elle rappela - à juste titre - que les grands enjeux futurs seront liés à l’eau potable : « Notre obligation morale est de léguer à nos enfants un monde dans lequel ils pourront vivre agréablement. Nous avons encore des progrès à faire ».


En Poitou-Charentes, elle a lancé plusieurs dossiers dont la maison en bois nouvelle génération (pour un montant de 80.000 euros maximum). Les architectes disaient qu’un tel challenge était impossible, mais les choses ont avancé.
S’y ajoute le secteur photovoltaïque. Elle encourage d’ailleurs les collectivités territoriales à utiliser cette énergie pour les bâtiments publics (mairies, écoles, salles municipales. La Banque européenne d’investissement a débloqué 400 millions d’euros à cet effet). Son objectif serait d’installer une fabrique de panneaux photovoltaïques en Poitou-Charentes.

Souvenirs d’enfance

De son enfance passée dans les Vosges, Ségolène Royal a gardé le sens de l’économie : « Je me souviens que ma mère nous lavait les cheveux à l’eau de pluie ». Il n’y a pas si longtemps, en effet, les particuliers collectaient l’eau dans des citernes ou grands récipients à des fins domestiques.


C’est en pensant à ce geste simple et efficace que la présidente de la Région a financé les récupérateurs (subvention de 50 euros par foyer), opération « qui a remporté un succès fou ».
« Au départ de cette démarche, on m’a prise pour un zombie. La suite a démontré le bien-fondé de cette action. Ce n’est pas de la radinerie, ni vivre au Moyen âge que d’avoir une attitude s’inscrivant dans une démarche écologique » confia-t-elle à l’assistance qui acquiesça. Face à elle, se trouvaient bon nombre de ruraux qui savent parfaitement de quoi elle parle ! Toutefois, à une époque, tourner le robinet de l’adduction était si facile !
Se rappelant que sa famille utilisait le bois (« nos lits étaient réchauffés par des bassinoires emplies de cendres »), elle a encouragé les lycées à innover en optant pour une chaudière au bois. Sept d’entre eux sont dotés de ce dispositif.

La voiture électrique, son cheval de bataille


La voiture électrique est un domaine qui lui tient à cœur. « Il y a longtemps qu’EDF aurait dû lancer cet énorme chantier » estime Ségolène Royal. Pour sa part, Barack Obama vient de débloquer 2,5 milliards de dollars pour la voiture électrique made in US.
La présidente de la Région a montré l’exemple en encourageant la réalisation d’une voiture électrique à bas coût, la Friendly (3 places) fabriquée par Heuliez dans les Deux-Sèvres. Malheureusement, l’entreprise, qui emploie 1000 salariés, est en redressement judiciaire. Pour lui venir en aide, l’État a promis d’apporter 10 millions d’euros, via le Fonds stratégique d’investissement, tandis que la région Poitou-Charentes versera 5 millions d’euros.
Une autre étude a été menée avec Eco et Mobilité, PME de Chauvigny, qui a conçu la SimpliCity, petit véhicule urbain. Une douzaine d’entreprises ont participé à la création de ce prototype présenté au Mondial de l’automobile, fin 2008.


Ségolène Royal pense qu’on a pris beaucoup de retard : « c’est malheureux pour les Français qui ont des savoir-faire ». Seraient-ils frileux dans leurs motivations ou bien les intérêts des grands groupes sont-ils toujours dans le pétrole et le gaz ? « C’est un défi important et si l’on ne se positionne pas rapidement, les Chinois nous devanceront »...
L’autre grand projet de la Région concerne l’opération “zéro pesticides“, substances dont les effets sur la santé sont plus graves que ne le laissent supposer les études publiées.


Cette rencontre se termina par les questions du public (mâchefers : pourquoi la Charente-Maritime n’a-t-elle pas un plan d’élimination des déchets ?) et des informations complémentaires sur les équipements photovoltaïques. De nombreux ménages franchissent le pas en dotant leurs toitures de panneaux. Des renseignements peuvent être obtenus auprès des Espaces Informations Energies (démarches, artisans qualifiés, dossiers). Ces installations bénéficient de subventions et de crédits d’impôt.
Suivirent un verre de l’amitié et un repas auquel étaient conviés tous les maires du canton. On ignore s’ils ont mangé bio...


Photo 1 : Ségolène Royal accueillie par Bernard Lalande, maire de Montendre

Photo 2 : A la mairie. Ségolène Royal était accompagnée de ses deux vice présidentes, Mmes Joly et Carmouse.

Photo 3 : Bernard Lalande brigue la présidence du Conseil général de Charente Maritime. On le voit ici aux côtés du sénateur maire de Jonzac, Claude Belot, ex président du Conseil Général (photo prise lors d'une manifestation à Expiremont. Claude Belot n'étant pas ami avec Ségolène Royal, il n'était pas invité à Montendre !).

Photo 4 : Emplacement de la future central voltovoltaïque

Photo 5 : Qu'en est-il du plan d'élimination des déchets en Chte-Mme ?

Photo 6 : Et une petite dédicace !

Photo 7 : Ségolène Royal expose ses projets

Photos 8 et 10 : L’attente… au Centre Culturel François Mitterrand.

Photo 9 : Une nombreuse assistance participait au débat.

Durant la matinée, Ségolène Royal a visité l’emplacement de la future centrale photovoltaïque (ZI) et la maison de la Petite Enfance. En centre ville, elle a rencontré les responsables de deux magasins créés grâce aux bourses tremplins (magasin de chaussures de Sadia Rubiano, 3 000 euros, et Couleur Nature, Jessica Motard, 5 000 euros).
Dans les locaux du Tennis-club, elle a dialogué avec les bénévoles de l’Association Loisirs Animation Montendre (LAM) dont la Région soutient l’action. Véronique Boisbleau a expliqué le fonctionnement de ce programme qui permet de former annuellement des bénévoles d’associations. A Montendre, le LAM gère le centre de loisirs, des séjours éducatifs et des projets jeunesse. Ségolène Royal a remis à chaque participant une clé USB aux couleurs de la Région.


. Vivre la fraternité !

Bilan idyllique dressé par Bernard Lalande sur Montendre où « cohabitent église, temple et loges maçonniques ». Dire que c’est le paradis est une autre affaire, d’autant que l’église a toujours des problèmes d’amiante et de sérieuses gouttières...

L'info en plus

• La Friendly : Dotée de batteries NiMh (Nickel Metal Hydrure), cette voiture électrique pourra être équipée de batteries lithium ion. Plusieurs versions seront proposées. Elles bénéficieront d’une autonomie entre 100 et 250 km et d’une vitesse de pointe de 110 km/h. La date de commercialisation a été fixée 2010. Seul hic : la société Heuliez traverse de graves difficultés...

• Écologie à la Rochelle : Prochainement, la municipalité de la Rochelle proposera un quartier écolo à Villeneuve les Salines. Les appartements (accession à la propriété, location) utiliseront les énergies renouvelables (solaire, bois).

L'anorexie, parlons-en avec Xavier Pommereau, directeur de l’unité médico psychologique de l’adolescent au centre Abadie de Bordeaux


Parmi les maux dont on ose parler ouvertement, se trouve l’anorexie, cette
maladie qui frappe 2% des jeunes filles et plonge les familles dans un véritable
cauchemar. « La cause n’est pas liée à la volonté de ressembler aux mannequins » a expliqué Xavier Pommereau vendredi dernier à la médiathèque de Jonzac où il donnait une conférence. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages traitant des problèmes liés à l’adolescence.



« Une adolescente sur dix souffre de troubles alimentaires. Une sur cent en présente la forme la plus grave pouvant conduire à la mort : l’anorexie mentale. L’opinion publique cherchant des coupables, on incrimine tour à tour la mode, l’obsession des régimes minceur, l’ambiance et les relations familiales. Mais l’anorexie est une maladie qui résiste à ces explications. Et, pour la soigner efficacement, il faut tenter de la comprendre en profondeur » souligne Xavier Pommereau dans son livre Les mystères de l’anorexie.

À la médiathèque de Jonzac, où il animait une conférence vendredi dernier, il a tenté d’expliquer à une large assistance (plus d’une centaine de personnes) d’où venait ce mal qui ronge à la fois le corps et l’esprit, mais « ne s’attrape pas ». D’après les recherches actuelles, cette maladie serait liée à la volonté de réduire le corps à sa plus simple expression. Privé de nourriture, en effet, il n’est plus souillé par les aliments dont l’absorption devient vite insupportable. « Les jeunes filles qui en sont atteintes ne veulent pas être sexy, c’est le dernier de leurs problèmes ».
Selon le psychiatre, l’anorexie trouverait son origine dans « une perturbation des relations nourricières, mère enfant, entre la naissance et trois ans ». Pour son équilibre, l’enfant doit être à la fois nourri et aimé : il "internalise" alors la présence de sa mère, sentiment qui favorisera son épanouissement.


La mère occupe une place importante. D’ailleurs, déclara-t-il, « dans les moments les plus cruels, sur les champs de bataille, quand ils vont mourir, on s’est aperçu que les hommes appelaient leurs mères ». Si ce lien, concrétisé par le cordon ombilical, est altéré, naît une anxiété pathologique. La carence affective ressentie par le très jeune enfant provoquerait « des addictions chez les garçons et des anorexies chez les filles ».
Les mères ne doivent pas pour autant se sentir responsables. Elles-mêmes peuvent être en souffrance pour des raisons qui découlent de leur propre vécu.
À Bordeaux, le centre Abadie soigne ces jeunes filles dont la maigreur fait peine à voir alors que, curieusement, « elles se sentent toujours grosses ». Mieux, elles aiment faire la cuisine à leur entourage, sans y goûter. Et si elles“craquent“, elles se font vomir aussitôt.

Traitements et psychologie sont nécessaires pour qu’elles puissent sortir du tunnel (malheureusement, il y a des décès chaque année). L’idée d’être femme leur serait insupportable. « Dans leurs chambres, on trouve souvent des tas de peluches » remarqua Xavier Pommereau. Il reconnaît qu’elles sont toutes d’une intelligence supérieure. Quant aux hommes anorexiques - ça arrive - ils se rapprochent de la vie monacale et de l'ascèse.

Tout fout le camp, même les pères !

Xavier Pommereau estime que la société ne soutient plus les pères dont l’attitude s’est modifiée. De l’homme qui gagnait l’argent du ménage et s’imposait, il est devenu le compagnon qui s’efface parfois devant la réussite professionnelle de sa femme. Sa virilité en prend un coup et il ne sait plus très bien où est sa place, celle de “chef de famille“, dans le sens ancien du terme, ayant disparu. Le voici déstabilisé dans ses fondements, agressé par des femmes qui, ayant fait des études, veulent avoir le dernier mot ! Est-ce pour se venger ou se rassurer sur sa séduction que, le temps passant, il prend souvent une compagne plus jeune ? D’où le nombre important de foyers recomposés…
« Quand les ados sont en vrac et les mères en vrille, on voudrait bien trouver les pères » lança le praticien, sans déclencher la réaction des (rares) messieurs présents dans la salle !

D’ailleurs, quand les couples se séparent, il est courant que les hommes assurent une nouvelle lignée. Les femmes divorcées, quant à elles, restent rangées, se consacrant à l’éducation de leurs enfants qui font de la résistance : pas question qu’un étranger vienne troubler la maisonnée !

Eviter l’asphyxie d'une surprotection


Bref, la société est en pleine mutation, d’où le malaise des jeunes qui conquièrent leur autonomie d’une manière souvent épique. Se saouler, se droguer, dégueuler bière ou vodka (dont l’avantage est d’être incolore. En boîte, on peut donc la faire passer pour de l’eau minérale), finir la nuit déjanté, faire l’amour “hard“ comme dans les films X, sont autant de rituels qui visent à propulser l’adolescent dans le monde adulte. S’il s’agit de brutes, c’est réussi, mais s’il veut construire un univers plus intellectuel, c’est raté (sans compter qu’il met sa santé en jeu).

Quand son geste est une provocation, la casse est limitée. Malheureusement, certains ont du mal à s’extirper de pratiques qui les retiennent prisonniers. La défonce devient une habitude et avec elle, le décalage par rapport à la réalité.
Les parents s’énervent, les enfants se rebellent et se transforment en marginaux, gobant avec une régularité exemplaire des « substances psycho actives ». Le cercle est infernal et les situations deviennent explosives.

Que faire ? Consulter est une sage décision (le centre Abadie, par exemple, où des spécialistes seront à votre écoute) et ne jamais se dire « jeunesse passera » : ce serait trop simple ! Scarifications, fugues, ivresses répétées, usage de drogues sont des signes alarmants. À ce contexte, s’ajoute le paysage “internet“ où les ados, quand ils ne sont pas sur leurs consoles de jeux, ont des relations virtuelles, en plus de leurs “ vrais“ copains. Gare aux rendez-vous avec des personnes mal intentionnées...
D’une manière générale, Xavier Pommereau conseille aux parents d’être souples avec leur descendance : travail estival dès la majorité, camping avec les amis car le plein air est une bonne école de la vie !
Une surprotection empêche les enfants de forger leur personnalité. En clair, faites leur confiance et apprenez-leur la valeur de l’argent, les billets de vingt euros ne poussant pas encore sur les branches des arbres !


Cette conférence se termina par les questions du public qui gravitèrent autour de l’anorexie. La célèbre photo d’un ex mannequin italien, faite par O. Toscani, est encore dans toutes les mémoires...

Photos 1, 2, 3 et 4 : Après la conférence, Xavier Pommereau a dédicacé ses ouvrages. Ce psychiatre est directeur de l’unité médico psychologique de l’adolescent au centre Abadie, au CHU de Bordeaux, l’une des rares unités hospitalières dévolues aux jeunes
anorexiques

Tribunal de Saintes : Un mois de plus pour du cannabis...


Six grammes de résine de cannabis à la barre. Dernièrement, un détenu du centre pénitentiaire de Bédenac et l’un de ses amis comparaissaient pour détention de stupéfiants.

Les faits se sont déroulés en novembre dernier lors d’une visite au parloir de la prison. Le détenu, âgé de 51 ans et au casier judiciaire plus que chargé, a reçu la visite de son meilleur copain. Au parloir, les deux hommes ont longuement parlé. Lors de la fouille consécutive à cette visite, les surveillants ont trouvé dans les vêtements du détenu un bout de papier contenant six grammes de résine de cannabis. Le rapprochement a été rapidement fait, l'ami ayant reconnu les faits.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'un trafic, l’affaire vient d'être jugée.
« Pourquoi avoir agi ainsi » ? demande la présidente.
« Je n’en sais rien. J’en avais marre de l’entendre pleurer au téléphone. Il voulait se foutre en l’air. Je l'ai dit à des potes et voilà ! Moi, je ne touche pas à ces produits » affirme maladroitement celui qui a voulu « apporter un peu de bien-être à son ami ». Ce qui est dommage, c’est que le détenu s'apprêtait à recevoir un bracelet électronique, donc à sortir.
Le détenu est passé en conseil de discipline : sa situation se prolongera derrière les barreaux.
« Au parloir, vous étiez au courant de cet échange. Quand avez-vous vu le papier ? » interroge le Ministère public. L’intéressé, qui n’a jamais nié, avoue avoir été informé par son ami lors de la visite au parloir. « J’étais mal dans ma peau, malade des nerfs et le cannabis, c’était pour me détendre » avoue le prévenu.
Lorsque l’on est incarcéré, il y a des règles à respecter. L’avocat général ne badine pas avec la loi : «la détention de stupéfiants est interdite à l’extérieur comme à l’intérieur. C’est un délit et ce n’est pas l’indulgence qui va prévaloir » déclare-t-il tout en pointant du doigt le passé judiciaire du détenu. Neuf condamnations en tout...
En ce qui concerne le copain de parloir, l’avocat général avoue ne pas être dupe. L’idée d’apporter du cannabis n’est pas venue spontanément. Il propose un travail d’intérêt général de 70 heures à effectuer dans un délai de 18 mois et deux mois de prison avec sursis.
Difficile était la tâche des deux avocats de la défense qui évoquent pour l’un le mal-être de son client et les conditions difficiles de détention, et pour l’autre la bien mauvaise solution au nom de l’amitié.
Conclusion, le détenu passera un mois de plus derrière les barreaux.

En 2011, la création d'un tribunal pour enfants à Saintes


Lettre de Rachida Dati, Garde des sceaux,à Dominique Bussereau, secrétaire d’État
aux Transports


« Vous avez bien voulu appeler mon attention sur la réforme de la carte judiciaire dans le département de la Charente-Maritime et plus particulièrement sur la nécessité de créer un tribunal pour enfants à Saintes.
En effet, en l’état du droit positif, la suppression au 1er janvier 2011 du tribunal de grande instance de Rochefort emporte la suppression du tribunal pour enfants du même siège, jusque là compétent sur les ressorts des tribunaux de grande instance de Rochefort et de Saintes, et son rattachement à celui de La Rochelle, dès lors compétent pour tout le département.
J’ai le plaisir de vous faire connaître que l’expertise menée par les services de la chancellerie a confirmé la pertinence de la création d’un tribunal pour enfants à Saintes, au regard tant de l’importance de la population de mineurs du département (20 %) et de sa progression, que de la configuration géographique du département (170 km séparent le sud du département de La Rochelle) et de l’insuffisance des transports collectifs.
Cette création prendra effet le 1er janvier 2011. Elle sera actée dans un prochain décret modifiant le siège et le ressort des juridictions ».

Port méthanier du Verdon : il passe au rouge ?


L'installation d'un port méthanier au Verdon, face à Royan et Saint Georges de Didonne, la ville de Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports, va-t-elle passer à la trappe ? Les associations environnementales le souhaitent en tout cas.
Le préfet de la Gironde vient de déclarer non recevables en l'état les demandes de la Société espagnole 4GAS, porteuse d'un projet de terminal méthanier au Verdon, sur la pointe de l'estuaire de la Gironde.


Suite à l'instruction par la Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE) du dossier de demande d'autorisation d'exploiter un terminal méthanier au Verdon sur Mer, le Préfet de la Gironde vient de faire connaître au porteur du projet, la société 4 GAS SA, la non recevabilité en l'état de son dossier. En effet, « celui-ci ne peut pas être soumis à la procédure d'enquête publique en raison des insuffisances qu'il comporte, tant sur le plan de la complétude que sur celui de la régularité » explique la préfecture.
En ce qui concerne la demande de permis de construire, poursuit la préfecture, « il est apparu que le projet prévoit des aménagements et l'installation d'une partie des bureaux dans la bande des 100 mètres, ce qui est incompatible avec le Schéma Directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) ».
La Société 4 GAS conserve la faculté de reprendre son projet pour tenir compte des observations faites, ce qui pourrait la conduire à envisager de déposer de nouveaux dossiers de permis de construire et de demande d'autorisation d'exploiter. Le projet n'est donc pas définitivement enterré, même si du côté des élus les avis sont très partagés. Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux transports et élu local, avait rappelé dernièrement son opposition totale au projet.

Photo : Carrelet de l'estuaire. Imaginez sur l'autre rive un port méthanier...

mardi 21 avril 2009

Exposition : La magie de l'estuaire de la Gironde


Le plus grand estuaire d'Europe !

Permettez-moi de vous présenter un ami photographe, Christian Clochon. Il vous invite à sa nouvelle exposition la magie de l'estuaire de la Gironde au restaurant le Cottage à Arces (non loin de Talmont).
Le vernissage aura lieu dimanche 26 avril de 15 h 30 à 18 h. Venez nombreux découvrir ses clichés sur le plus grand estuaire d'Europe !
Tout renseignement : matins.bleus@free.fr

dimanche 19 avril 2009

Voyage : Venise, à la croisée des mondes...


Reportage dédié à la talentueuse Inge Morath, qui a si bien photographié la Sérénissime…


Les yeux d’Anna pétillent de souvenirs. Sur la table, plus d’une centaine de photographies sont étalées. Cet éventail de clichés retrace un agréable séjour. Venise défile sous ses yeux et chaque monument, chaque place suscitent aussitôt des commentaires.
Née à une quinzaine de kilomètres de la Sérénissime, elle a parcouru maintes fois cette ville qui fait rêver le monde entier.
Dans l’intimité des "calli", elle raconte que pendant la campagne d’Italie, Napoléon Bonaparte, « petit, mais grand dans l’histoire de France », a volé les chevaux de Saint-Marc qu’il fit installer à Paris, sur l’arc de Triomphe du Carrousel. Après sa chute, les Autrichiens rendirent les statues à Venise. Un détail toutefois, les yeux en rubis des fiers destriers avaient été remplacés par du simple verre coloré. La mine d’Anna en dit long sur sa désapprobation…


Qu’importe les aléas du temps et ses vicissitudes ! Ce lieu unique est inscrit en elle comme le serait l’écriture fine d’une tablette cunéiforme. D’ailleurs, Venise a conservé l’Ala Napoleonica.
La Madonna della Salute la transporte dans son enfance. Du pont de l’Accademia, l’édifice baroque conçu par Longhena, se profile à l’horizon. Il résulte d’un vœu entre le doge et le Sénat : « la vierge Marie fut ainsi remerciée d’avoir chassé la grave épidémie de peste de 1630. Des milliers de personnes y trouvèrent la mort » souligne-t-elle.
Cette vue est source d’émotion. Elle évoque une photo en noir et blanc d’Inge Morath que j’aime particulièrement : la coupole y apparaît tandis qu’une gondole se dessine en premier plan. Mystère d’une architecture religieuse qui défie la lagune et chante des incantations à la lune…

Théâtre à ciel ouvert

Que cherche t-on en arpentant la grande scène de Venise ? Un décor de théâtre à ciel ouvert ? La découverte d’une architecture séculaire que l’acqua alta menace inexorablement ? Les coutumes et usages des Vénitiens ? Une balade "roucoulante" en gondole ? L’envie d’entrer dans une ville d’art où les cultures se rejoignent ? Savoir comment l’actuel maire de Venise, Massimo Cacciari, parvient à concilier le passé et le présent, en préservant l’identité de la ville ? Les questions sont nombreuses, mais les réponses obtenues sont souvent superficielles.
La Serenissima Republica garde jalousement ses secrets. Elle se dévoile à force d’observation, de patience, voire d’abnégation.


« Voyageur, nul n’entre ici s’il ne me recherche comme on visite une reine »
pourrait être la devise de Venise. Au moment où l’ambiance glisse, les énigmes se résolvent et s’envolent joyeusement sur les ailes des pigeons qui peuplent "cette terre connue et inconnue".
Victime de la vague humaine qui l’inonde quotidiennement et lui donne le tournis, Venise ne parle qu’à marée haute, quand ses flots ont conduit la foule en d’autres lieux. Libre, elle s’ouvre à la confidence, comme la plus charmante des hôtesses.
« Il faut se perdre dans Venise » conseillent les guides. Rien de plus facile ! En dehors des trois points cardinaux que constituent la place Saint Marc, les ponts du Rialto et de l’Accademia, très fréquentés quelle que soit l’heure, chaque ruelle a des choses à dire.
Les pierres murmurent à l’oreille et confessent des intrigues oubliées. Les façades des palais, ornées de gothique flamboyant, se mirent dans l’eau des canaux. Leurs reflets ouvrent les portes d’un univers onirique. Bastions des riches familles, les demeures n’ont rien perdu de leur élégance. Cette promenade, au milieu d’une ville intemporelle, incite à la rêverie.


Le bleu des soupirs

Regorgeant d’objets, les vitrines des boutiques sont autant de royaumes à explorer. Le verre de Murano est imité par les Chinois qui inondent le marché de pièces accessibles à l’achat. La Chambre de Commerce de Venise ne cache pas son irritation et propose des allers et retours gratuits vers Murano. Elle incite les touristes à découvrir les œuvres locales qui bénéficient d’un certificat d’authenticité. Une signature incontournable. Les Vénitiens n’apprécient guère cette concurrence de l’Empire du Milieu qui les provoque sur leur propre terrain…
Il est vrai que Venise est l’objet de toutes les convoitises. Pour survivre (elle s’enfonce fatalement en entraînant ses trésors), elle a appris à composer. L’homme d’affaires français, François Pinault, a acheté le Palais Grassi et y a proposé une première exposition « where are we going ? ». Lui, en tout cas, sait où il va puisqu’il poursuit sur sa lancée. Par leur importance, les nombreux travaux engagés dans la cité sont financés par des investisseurs étrangers.
Originalité, les restaurations sont masquées par d’immenses publicités. Ainsi, le pont de soupirs est de bleu paré par Chopard : Pont des condamnés, femme en son sommet de brillants couronnée. "Emmitoufler" ne veut pas dire cautionner ! Sur internet, un blogueur a utilisé le mot « horreur » pour décrire cette initiative.


Je serai moins critique. La surprise passée, l’arrivée en bateau par "al ponte dei sospiri" entre deux ciels est propice à l’évasion. Cette intrusion de la haute joaillerie dans une ville aux délicieuses ambiguïtés est un clin d’œil avoué à la dérision. Et puis Venise n’est-elle pas l’une des étoiles exquises du collier européen ? Que vogue l’imagination, la beauté ayant plus d’un atour !

Conjuguer le passé au présent

Que serait Venise sans son passé ? Chaque année, le jour de l’Ascension, le doge épousait la mer en jetant en son cœur un anneau. A bord du Bucentaure, une magnifique galère, il était escorté par des gondoles et des barques richement décorées. Cette fête particulière symbolisait l’union de Venise à l’océan, élément sans qui elle n’aurait pu commercer.
Protégée par un lion ailé en hommage à Saint-Marc, dont les reliques volées à Alexandrie par deux marchands Bono de Malamocco et Rutico da Torcello furent rapportées triomphalement à Venise, la Sérénissime a longtemps volé de ses propres ailes.
Au XVe siècle, en pleine splendeur, elle régnait sur l’Adriatique et la Méditerranée. Sa particularité tenait à son gouvernement, une République qui veilla durant des lustres à ses destinées. D’ailleurs, quand elle mourut, les gondoles se vêtirent de noir, la couleur du deuil. Bonaparte, qui annexa Venise en mai 1797, mit fin à près de 800 années d'indépendance.
Que reste-t-il de ces légendes et de ces faits marquants ? Il suffit de fermer les yeux pour les entrevoir ou de les ouvrir devant "la porte du paradis" dont le fronton orne une rue en cours de rénovation.


Marco Polo,
dont la maison est signalée au bord d’un canal, hante encore les lieux.
L’un des doges les plus célèbres de Venise fut Enrico Dandolo. Il accéda à cette fonction à l’âge de 82 ans et participa activement à la quatrième croisade. Habile stratège, il contribua à la prise de Constantinople en 1203. Mécontent de la tournure des événements, le Pape l’excommunia et il ne revit jamais sa région d’origine. Son corps repose dans la mosquée Sainte Sophie, à Istanbul. Enrico Dandolo fut plus chanceux que son prédécesseur, le doge Vital II Michele. Incapable d’aider ses compatriotes installés en Orient, il fut tué par des Vénitiens déchaînés. Les exécutions avaient lieu près du Palais des Doges, entre les deux colonnes…

Venise, d’Attila à Bonaparte. Mais après ?

Que serait Venise sans son carnaval, ses masques et sa galanterie ? Les milliers de personnes qui la parcourent en sentent-elles les vibrations ?
Du campanile, Saint-Marc affiche ses mamelons byzantins dont les rondeurs dessinent un relief inattendu sur l’immensité de toits.
Tandis que l’Eglise prélève l’euro pour chaque entrée dans la basilique (la file d’attente est longue), ces dômes dressés, semblables à une gorge déployée et multipliée, inspirent une anecdote qui se déroula en mai 1511.
Les prostituées de Venise, victimes du goût qu’avaient les jeunes gens pour leur propre sexe, se plaignirent au patriarche Antonio Contarini. Le Sénat prit alors un décret les autorisant « à dénuder leurs seins pour provoquer le désir ». Gare aux fluxions de poitrine et dommage pour les paparazzi qui n’existaient pas à l’époque !
Surveillées par "les seigneurs de la nuit" (un joli terme pour désigner les souteneurs), les femmes galantes étaient répertoriées dans un catalogue, avec nom, âge, qualités et tarifs.
Malgré sa renommée, Venise n’est pas forcément un havre amoureux : la dispute qui opposa George Sand à son amant Alfred de Musset en est l’illustration !


Aujourd’hui, Venise, ville à la croisée des mondes, poursuit son histoire et grave de nouvelles pages d’écriture. Elle trouve la paix en novembre quand les touristes lui laissent un peu de répit. Elle s’enferme alors dans les brumes. Puis surgissent les hordes qui l’enrichissent et font fuir ses fantômes. Les ombres ne reviennent qu’à la nuit, sous les traits d’une femme à la longue cape de velours noir. Elle se dirige vers la Fenice…


Reportage (texte et photos) Nicole Bertin

L'info en plus :

• L’atelier de Flavia


En février, Venise célèbre les apparences en organisant le plus beau des carnavals. Parés d’habits de dentelle, les habitants masqués renouent avec une tradition qui leur est chère.
Les Français sont nombreux à participer à cette fête. Les maisons ouvrent leurs portes, Flavia, la costumière entre en scène et les journées se succèdent dans la bonne humeur.
Pure vénitienne, Flavia propose en sa boutique (Castello 6010) une large gamme de costumes. Elle étudie chaque modèle avec minutie, des robes aux redingotes. Elle propose aussi des masques, des perruques, des capes et des chaussures afin d’offrir une tenue complète. Chaque année, elle organise des soirées "défilés" où chaque participant rivalise d’éclat et d’imagination. Durant plus de dix jours, le carnaval l’accapare entièrement. Le moment est inoubliable !
Récemment, elle a participé à une exposition en hommage à Mozart. Bref, l’univers du XVIIIe l’intéresse. Une visite dans son atelier s’impose.


Quelques adresses :

• Restaurant la Trattoria al Sempione : Créé il y a 300 ans, c’est la table des gondoliers. La cuisine y est bonne et la vue, sur l’un des nombreux canaux, ne manque pas de charme.


Sur les canaux, la gondole est parfaitement adaptée à Venise. Extrêmement solide, rapide, elle est fabriquée avec plusieurs espèces de bois suivant un plan qui a subi de nombreuses modifications au fil du temps. Si elle ne possède plus de cabine noire, elle a encore d’épais tapis, des coussins et des décorations. Ses avirons sont bariolés et une épaisse couche de vernis noir la recouvre. Les gondoliers sont restés fidèles au maillot rayé et portent parfois le chapeau de paille. La sérénade, par contre, semble en voie de disparition, remplacée de temps en temps par un instrument de musique (accordéon).
Pour se frayer un passage – car il y a souvent affluence – les gondoliers déploient des trésors d’agilité.
Jadis, Venise comptait 10.000 gondoles. Il n’en reste plus que quelques centaines, mais elles sont irremplaçables et les touristes les adorent. Un seul obstacle : le tour coûte 100 euros, 80 en discutant…

• All’Angelo :
Une table sympa. Si vous êtes sage, le serveur vous dira comment on dit « feu d’artifice » en vénitien !

• Restaurant Antico Pignolo : Un haut lieu de Venise (derrière l’église San Marco) qui possède une terrasse qu’embellissent des bouquets d’anthuriums. Les mets variés (viandes, poissons) y sont d’une grande qualité. Grand amateur de vins, le propriétaire propose une carte généreusement garnie dont les prix, selon les crus, peuvent atteindre des sommets.
Une table à découvrir, que vous soyez ou non amateurs de pâtes !


• La Caravella :
Voyage culinaire dans un décor de navire qu’éclairent des bougies. Ambiance raffinée et service de qualité au cœur d’un quartier sympathique, non loin d’un magasin qui vend des petits théâtres musicaux en bois et papier. Sur la scène, s’animent des personnages de la Commedia dell’arte.

• L’hôtel « Al ponte dei sospiri » : un établissement idéalement placé, calme et joliment décoré. Accueil agréable.

• Da Forni : Certains soirs, le « décor » se trouve autant dans la salle que dans l’assiette. Table fréquentée par la Venise galante et touristique : un savoureux mélange de mets et de rencontres.

• A lire : l’excellent ouvrage de Gabriella Zimmermann Venise au fil du temps paru chez Pimentos.

Photo 1 : La Madona della Salute (du pont de l'Accademia)

Photo 2 : Venise est menacée par les industries lourdes de la région du Veneto (pétrochimie et chimie) qui entraînent la présence de déchets dans la lagune, et par le déséquilibre qui existe actuellement entre l’eau douce et l’eau de mer. Le "canal du pétrole", qui permet aux pétroliers de rejoindre le port de Marghera situé sur le continent, serait à l'origine de ce bouleversement. En devenant un milieu de plus en plus marin, « Venise perd ses défenses naturelles » estiment les spécialistes. Le sujet environnemental, qui suscite des opinions contrastées, fait couler de l’encre.

Photo 3 : Les gondoles, chères aux amoureux

Photo 4 : La ville est parcourue par 177 canaux et compte 400 ponts.

Photo 5 : Emmitoufler le pont des soupirs : on aime ou on déteste !

Photo 6 : Non, ce n’est pas un supertanker, mais un énorme bateau de croisière qui s’apprête à déverser des centaines et des centaines de touristes dans Venise. L’arrivée du monstre ne passe pas inaperçue. Rien à voir avec les charmantes gondoles !

Photo 7 : Venise (Venezsia en vénitien, Venezia en italien) a été fondée au VIe siècle. Capitale de 1001 à 1797 de la fameuse République de Venise, la ville vit grandement du tourisme. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, elle compte 278.000 habitants.

Photo 8 : La place Saint Marc avec ses cafés célèbres, Florian, Lavena…

Photo 9 : Flavia et le carnaval de Venise

Photo 10 : Des gondoliers à la Trattoria al Sempione

Photo 11 : Au restaurant Antico Pignolo

samedi 18 avril 2009

Photovoltaïque - L’électricité produite est vendue plus cher que celle que vous achetez : Mais où est l’intérêt d'EDF ?


Aujourd’hui, de nombreux particuliers optent pour la pose de panneaux photovoltaïques sur leurs toits car ainsi, ils peuvent devenir indépendants en matière d'énergie.
Or, l’investissement va plus loin que le simple désir d’utiliser une énergie propre. Il s’est transformé en bonne affaire puisque le prix de rachat que pratique EDF au photovoltaïque est supérieur à celui qu’il facture ordinairement (électricité issue du nucléaire)…


En vendant sa production d’électricité personnelle, le particulier réalise une plus value (il lui reste cependant à amortir son installation, c’est-à-dire sa mise de départ).
Les sociétés agréées par EDF ont parfaitement compris le système. Sur de nombreux sites consultables sur internet, on peut lire des messages incitatifs : « Le prix de vente d’électricité photovoltaïque est supérieur au prix de l’achat de l’électricité du réseau. Donc, un particulier avec une installation photovoltaïque raccordée au réseau a tout intérêt à vendre la totalité de sa production, et à acheter l’électricité dont il a besoin. Ainsi, la notion d’autonomie énergétique personnelle disparaît, car le réseau est utilisé comme lieu d’échange et de stockage. Néanmoins, vous pouvez choisir de consommer votre production et seul le surplus par rapport à vos consommations instantanées sera injecté sur le réseau et vendu ». Evidemment, on ignore si cette situation qui, de prime abord, ne semble guère profitable à EDF, se poursuivra dans la durée. Pour l’instant, il est conseillé d’en profiter !
Les tarifs pratiqués par EDF offrent une rentabilité attractive puisque le prix de rachat du KWH a été fixé par l’arrêté ministériel du 10 juillet 2006 à 55 centimes d’euros/ KWH (tarif 2009 avec prime d’intégration estimé à 60,17 centimes d’euros/kWh). Il est donc quatre fois plus élevé que le prix du marché de l’énergie qui est de 0,15 euro /KWH !

Le souhait du Gouvernement est « de favoriser l’exploitation des énergies renouvelables inscrites dans le cadre des accords de Kyoto et du Grenelle de l’environnement ». Il a donc validé ce tarif exceptionnel pour tout investissement souscrit avant 2010. Avis aux amateurs car les largesses ne dureront qu’un temps, semble-t-il.
En ce qui concerne les investissements souscrits après 2010, il faut savoir qu’EDF alignera progressivement son tarif d’achat de l’électricité sur les prix de marché. Autrement dit, la poule aux œufs d’or écologique risque fort de se tarir, et pour les particuliers, et pour les collectivités qui auront investi dans des centrales (il leur restera des compensations, mais des hectares de bois à replanter !).
Mais pourquoi EDF est-elle aussi docile face à un contexte qui ne la favorise pas vraiment ? Tout simplement parce que l’Etat lui offre des cerises sur le gâteau. Les installations réalisées ne peuvent l’être que par une société dûment agréée par EDF qui en assure également la maintenance : « le raccordement définitif est validé par EDF et constaté par huissier. Un notaire est nommé pour cette opération ». On appelle ça un échange de bons procédés !
Bref, comme disent les spécialistes : « Effet boomerang d’un tarif d’achat élevé, la rentabilité du photovoltaïque est devenue suffisamment intéressante pour le transformer en simple produit d’investissement », d’autant que les centrales solaires privées s’accompagnent de réductions d’impôt.

L'info en plus :

• C’est quoi, une centrale photovoltaïque ?

Laissons la parole aux professionnels : Une centrale solaire photovoltaïque est constituée d’un ensemble de modules solaires photovoltaïques reliés en série ou en parallèle et branchés sur un ou plusieurs onduleurs.
Deux sortes de mise en œuvre d’une centrale solaire photovoltaïque existent, selon qu’elle est raccordée à un réseau public de distribution d’électricité ou qu’elle fonctionne de manière autonome. Ce système permet la production d’électricité. Elle fonctionne à partir de panneaux comprenant du silicium, technologie fiable et éprouvée, qui assure près de 90 % de la production mondiale de modules photovoltaïques.
La technique consiste à faire fondre le silicium de qualité électronique pour le transformer en barres monocristallines ou en blocs polycristallins qui sont débités par sciage en plaques de 200 à 300 microns d’épaisseur. Chaque plaque contient environ 12 kg de silicium.
Le silicium sur Terre se trouve essentiellement sous forme minérale, en particulier de silicates qui constituent 97 % de la croûte terrestre. Le silicium est constitutif du sable de silice, résultat de la dégradation de roches comme le granit.

• Mode d’emploi :

L’investisseur achète un kit solaire, signe un bail emphytéotique de 20 ans avec l’industriel (société agréée par EDF), durée durant laquelle il lui loue ses toitures qui hébergent ses panneaux, signe un contrat de rachat d’électricité avec EDF, récupère la TVA et perçoit durant dix ans des revenus annuels BIC nets de fiscalité et de prélèvements sociaux.

• Les nouveautés 2009 (site Hespul) :

La Loi de Finances rectificative pour 2008 comprend un ensemble de mesures incitatives à l’investissement dans le photovoltaïque.
Les revenus issus d’une installation photovoltaïque de puissance inférieure ou égale à 3 kWc, détenue par un particulier (personne physique) ne seront plus imposables au titre de l’impôt sur le revenu à la condition que le producteur soit propriétaire d’installations PV impliquant au maximum deux points de raccordement.
Cette mesure s’applique à compter des revenus de l’année 2008. De plus, sont exonérées de la taxe foncière sur les propriétés bâties, les immobilisations destinées à la production d’électricité d’origine photovoltaïque.
Les bâtiments qui servent aux exploitations rurales tels que granges, écuries, greniers, caves, celliers, pressoirs et autres, destinés soit à loger les bestiaux des fermes et métairies ainsi que le gardien de ces bestiaux, soit à serrer les récoltes sont également exonérés. L’exonération est toutefois maintenue lorsque ces bâtiments ne servent plus à une exploitation rurale et ne sont pas affectés à un autre usage.
L’exercice d’une activité de production d’électricité d’origine photovoltaïque ayant pour support un bâtiment visé dans la liste décrite à l’article 1382 du code général des impôts n’est pas de nature à remettre en cause l’exonération.

• Pas de chance pour Silpro qui serait la première usine de silicium photovoltaïque en France :

Fabriqués essentiellement en Asie, les modules photovoltaïques sont ensuite “relocalisés“ en Europe et en France via des sociétés. La France avait bien un projet d’usine de silicium photovoltaïque à Saint-Auban, dans le Midi, mais il a connu mauvaise fortune. Silpro a été placée en redressement judiciaire, incapable de payer les 300 millions d’euros qu’elle doit à ses fournisseurs.
Ce projet porté par plusieurs sociétés, dont EDF Nouvelles Energies, rencontre bien des difficultés. Le Gouvernement a été saisi de l’affaire pour boucher les trous et sauver les emplois. Dossier à suivre...

Photovoltaïque : ses avantages et ses inconvénients


Changer tout pour changer d’ère ?
Tour d’horizon dans un domaine en pleine évolution…


Depuis le Grenelle de l’Environnement, on ne parle plus que d’énergies renouvelables et du respect de la nature. « Il faut changer d’ère » clame Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie. Pour mobiliser les Français, souvent victimes de leurs (mauvaises) habitudes, il est bon de les motiver par une “carotte“ qui les fait avancer.
Avant d’investir, le particulier doit éprouver la délicieuse impression d’y gagner. C’est actuellement le cas des toitures photovoltaïques puisque le kilowatt d’électricité acheté par EDF est largement plus cher que celui qu’il facture habituellement. Il en est de même avec les centrales qui devraient “fleurir“ dans la région de Haute Saintonge.
Montendre et le pôle mécanique de la Genétouze sont sur les rangs. Dans ce cas précis, il s’agit de panneaux posés au sol qui entraîneront des déboisements.

Pour Montendre, par exemple, vingt six hectares sont concernés. Vingt trois appartiennent à la municipalité, trois à des privés. En contrepartie, la mairie a l’obligation de replanter d’autres parcelles afin de préserver les équilibres.
A la lecture du bulletin municipal de Montendre, on sent tout l’enthousiasme qui anime l’équipe de Bernard Lalande. La centrale sera installée sur la zone industrielle du Lézard, où des terrains sont disponibles. Une structure plus vaste que celle de Narbonne est annoncée, mais sur ce chapitre, il semble que les collectivités se lancent des défis quant aux superficies respectives !
Claude Belot, président de la Communauté de Communes de Haute Saintonge, a senti le vent venir : lui aussi projette une centrale au Pôle de la Genétouze, où elle alimentera les bâtiments et les futurs véhicules électriques.
C’est ce que l’on appelle de l’intuition ou « un match nul » entre deux édiles dont l’un brigue la présidence du Conseil Général quand l’autre vient de quitter cette fonction, en laissant les rênes à Dominique Bussereau. Ils sont favorables au photovoltaïque : en fait, ils ne font que suivre les directives du Ministère de l’Environnement qu’accompagne EDF Energies renouvelables, filiale à 100 % d’EDF.

Récemment, Jean-Louis Borloo a annoncé une série de mesures concernant ce “ vert“ (ou censé l’être) domaine. Plusieurs objectifs ont été fixés : « En France, un plan de développement du photovoltaïque au sol sera mis en place sous forme d’appels d’offres. L’objectif de puissance à atteindre est de 300 megawatts pour 2011 ».
La répartition sur le territoire se fera en fonction du potentiel solaire de chaque région : 200 MW répartis sur les régions Aquitaine, Auvergne, Corse, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, Poitou Charentes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes et dans les DOM. Soit 20 MW par région. 70 MW en Alsace, Basse-Normandie, Bourgogne, Breta-gne, Centre, Franche-Comté et le Pays de la Loire. Soit 10 MW par région. 30 MW en Champagne-Ardenne, Haute-Normandie, Ile-de-France, Lor-raine, Nord-Pas-de-Calais, Picar-die. Soit 5 MW par région. « Par ailleurs, une procédure spécifique pour les systèmes posés au sol et de taille supérieure à 5 000 m2 sera mise en place, intégrant une étude d’impact et une enquête publique. La limitation des 1 500 heures de fonctionnement sera supprimée pour les systèmes utilisant les technologies du solaire à concentration » est-il précisé. Voilà qui a le mérite d’être clair.


En ce qui nous concerne, la Région Poitou-Charentes est encouragée à produire 20 MW.
Ces perspectives attirent l’attention des collectivités qui y voient un investissement simple et lucratif : il suffit de trouver des hectares de terrains, d’avoir du soleil et l’affaire est faite, si l’on peut dire.
La mairie de Montendre, par exemple, a tout à y gagner : EDF achètera l’électricité produite par la centrale, tout en acquittant un loyer et une taxe professionnelle (si celle-ci est maintenue puisque le Gouv-ernement a annoncé sa suppression). En ce qui concerne le raccordement, car il faut bien se “relier“ au réseau EDF, il se fera à Chardes, rue de chez Maillet, à environ 4,5 kilomètres de la ZI de Montendre.
Bref, EDF Energies Nouvelles ne créera pas d’emplois (un ou deux), mais cette société s’inscrit dans “la vague verte“ actuelle. Mouvement qui suscite des réactions de la part des Ecologistes, précisément...

« Le développement du photovoltaïque se fait de façon ambiguë »...

En effet, pour installer une centrale photovoltaïque au sol, il faut souvent déboiser d’importants espaces qui accueilleront les panneaux. Les sites sont appelés “zones grises“ et vues du ciel, elles offrent d’intéressantes photos aériennes.
France Nature Environnement va plus loin que les apparences ou la simple bonne conscience. Elle rappelle que « tout effort visant au développement des énergies renouvelables doit s’accompagner d’un effort de réduction des consommations, classé à l’unanimité comme une priorité du Grenelle de l’Environnement ». Autrement dit, avant toute chose, les Français doivent apprendre à économiser l’énergie dans leur vie quotidienne.
En ce qui concerne le photovoltaïque, l’association soulève un certain nombre de points : «Pour la mise en œuvre de l’étape industrielle de cette énergie et pour son développement ensuite sur le terrain, cette énergie, comme les autres, pose un certain nombre de problèmes environnementaux que notre Fédération est résolue à faire prendre en considération en amont. Cela est d’autant plus important que le développement récent en France de cette énergie se fait de façon ambiguë».
Elle s’interroge sur l’attitude d’EDF : « Les exemples abondent d’un passage de tout, sauf les énergies renouvelables, au profit d’un méga développement du nucléaire, à ce que nous considérons plutôt comme une opération de greenwashing - image valorisée d’EDF auprès du public - que comme une opération visant à un véritable développement durable ».
Et d’enchaîner sur des observations : « Le mode d’installation est choisi pour être le plus facile à raccorder au réseau existant, malgré les problèmes posés. Les sites retenus sont donc proches des lignes haute tension du réseau d’EDF, à laquelle la loi fait obligation de racheter l’énergie ainsi produite. Cette philosophie conduit donc les entreprises - à commencer par EDF Energies Renouvelables - à privilégier délibérément des espaces à la fois proches des lignes et présentant le minimum de contraintes techniques : à savoir des espaces plats et dégagés, consacrés jusqu’à présent à la friche, à l’agriculture ou à la forêt. La conséquence de ce choix est de conduire l’entreprise à défricher ou à neutraliser biologiquement une superficie normalement consacrée à la biomasse. On le sait, celle-ci, et surtout dans le cas de la forêt, est un des moyens de neutraliser l’émission de CO2, c’est-à-dire d’avoir un impact positif sur l’effet de serre. Les scientifiques parlent à ce sujet de puits de carbone. Toute substitution d’une installation industrielle à un puits de carbone est certes positive en terme de fourniture d’énergie, mais critiquable en terme de bilan carbone. Or, les surfaces concernées sont considérables».

Espaces naturels à la trappe ?

La Fédération SEPANSO (1) souligne la perte de biodiversité et de terres agricoles disponibles qui accompagnera la destruction de surfaces considérables agricoles ou forestières ainsi que les problèmes éventuels qui seraient posés par la proximité de Zones Natura 2000. Pour elle, « la préservation des espaces naturels concernés passe à la trappe, alors que d’autres solutions existent ».
Le sujet est d’autant plus épineux que la Saintonge ou les Landes ont subi plusieurs tempêtes dévastatrices (1999, 2009). Mais que peuvent les forestiers face aux propositions des promoteurs du photovoltaïque « quand la rémunération du foncier proposée est 15 fois plus importante que le revenu forestier et 25 fois plus importante que le revenu agricole » ?
Bref, “cet univers“ est complexe et, par delà les annonces qui visent à laver plus vert et donc à convaincre la population que leurs élus jouent la carte “anti-gaspi“, il existe de vraies questions qui nécessiteraient de vraies réponses. Idée : Pourquoi ne pas organiser un grand forum sur le photovoltaïque où des spécialistes avisés répondraient de façon détaillée aux interrogations de la population ?...

1 - La SEPANSO est la Fédération Régionale des Associations de Protection de la Nature de la Région Aquitaine, affiliée à France Nature Environnement (FNE).


Photo 1 : La durée de vie des panneaux est d’environ trente ans. La future centrale de Montendre est actuellement au stade des études. Si tout va bien , elle pourrait être opérationnelle au deuxième semestre 2010.

Photo 2 : La plus centrale photovoltaïque de France sera construite dans les Landes

Photos 3 et 4 : Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, en visite samedi 18 avril à Montendre sur la ZI du Lézard où une centrale photovoltaïque d'une trentaine d'hectares devrait voir le jour l'an prochain

Photo 5 : Réunion à Montendre avec Ségolène Royal

L'info en plus

• Le silicium noir : Une révolution ?

Eric Mazur, physicien à Harvard, a localisé un nouveau matériau « le silicium noir » qui pourrait être jusqu’à 500 fois plus sensible à la lumière que le silicium classique utilisé pour les panneaux solaires.
Le chercheur a soumis une plaquette de silicium à un rayonnement laser très puissant pendant une courte durée en employant de l’hexafluorure de soufre, gaz utilisé par l’industrie des semi-conducteurs pour réaliser des gravures.
Selon les observations réalisées, ce nouveau matériau est capable d’absorber deux fois plus de lumière que le silicium traditionnel et de détecter le rayonnement infra-rouge.
La société américaine SiOnyx (Massachussets) a été autorisée à exploiter les brevets du silicium noir. La production de galettes de silicium noir pourrait voir le jour assez rapidement.

Qui est le pyromane de Jonzac ?


Vendredi matin, à Jonzac, on ne parlait que des incendies qui se sont déclarés dans la nuit de jeudi à vendredi aux alentours de 4 heures et demie du matin.

Le premier a été signalé à l'entrée des galeries noires de la Porte de Ville. Les flammes se sont rapidement propagées dans le tunnel, commençant à attaquer les bois.

Réveillé par des craquements, David, le pâtisser qui habite en face, a donné l'alerte. Il a aussitôt saisi son extincteur, bientôt aidé par Flora, propriétaire du restaurant situé à proximité. Les sapeurs-pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux et ont maîtrisé le sinistre.
Malheureusement, ils n'étaient pas au bout de leur peine. Le pyromane ne s'est pas arrêté là. Sur la place de la République, il a fait brûler un scooter pour s'en prendre ensuite à la maison Patouillet, transformée en logements locatifs, non loin du bar le Jonzacais. Dans cet endroit, il s'est particulièrement défoulé. En effet, profitant du fait que la porte d'entrée était ouverte, il est monté à l'étage et a allumé un feu, utilisant de l'essence pour renforcer le foyer, comme dans les deux cas précédents.


Le sinistre a rapidement pris de l'ampleur et les pompiers ont mis une bonne heure pour le circonscrire. La maison a été entièrement détruite (les maisons jouxtantes ont été épargnées).
Ce n'est pas la première fois que des départs de feu ont lieu dans cette habitation, « six ou fois » prétendent certains locataires. Apparemment,le pyromane aurait un lien avec ce bâtiment ou avec ses occupants...

Sur place, l'irritation des habitants est grande car Jonzac a déjà connu plusieurs nuits agitées avec un casseur de vitrines, un exalté du clair de lune (1), des feux de poubelle, etc.
La gendarmerie a ouvert une enquête et nous espérons qu'elle parviendra rapidement à identifier le responsable. En effet, les derniers incendies auraient pu provoquer des morts, soit par intoxication, soit par peur (une personne a failli se jeter du deuxième étage. Les locataires ont été relogés par la mairie.
L'affaire est grave.Souhaitons que la sérénité reviendra dans cette petite ville de Charente-Maritime, habituellement tranquille et accueillante.

Photos Nicole Bertin

Photo 1 : Emotion à la Porte de Ville. L'alerte a été donnée par David

Photos 2 et 3 : La maison Patouillet a été entièrement détruite

Photo 4 : Isabelle Duhamel Costes, sous préfet, et Christian Balout, maire adjoint avec le capitaine Milan

Photo 5 : Jeanne Journolleau. Commerçante en lingerie, elle a subi plusieurs fois les "assauts" d'un détraqué qui était tombé amoureux du mannequin installé à l'entrée de son magasin. Le jour, il essayait de le "tripoter", la nuit, il se plantait dans la rue et poussait des cris. Imaginez ce que ressentait Jeanne ! Les gendarmes l'ont arrêté et ce fait, Jeanne et son mannequin ont retrouvé la tranquillité...

vendredi 17 avril 2009

Jean-Louis Debré et les oubliés de la République : Madeleine Brès, première femme medecin


Fils de Michel Debré, ancien Premier Ministre, Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, porte un regard émouvant sur ceux que l’histoire a laissés au bord du chemin.
Dans son dernier livre, il rend hommage à vingt et un d’entre eux.
Cet ouvrage, choisi par le Lion’s club de Saint-Jean d’Angély, a été élu prix littéraire Agrippa d’Aubigné 2009.


Vendredi après-midi. De dorures parés, les salons de l’hôtel de ville de Saint Jean d’Angély connaissent une belle animation. Sur son 31, un nombreux public attend avec impatience la célébrité du jour, Jean-Louis Debré, bien connu de la scène politique. En effet, ce magistrat a fait une carrière bien remplie puisqu’il a été député de l’Eure, Ministre de l’Intérieur et président de l’Assemblée Nationale, siégeant en son perchoir (un poste difficile car l’hémicycle peut être turbulent, contrairement au Sénat).

Aujourd’hui, ce serviteur de l’Etat, nommé président du Conseil Constitutionnel, a un jardin secret, l’écriture. Il aime les romans policiers et ses brochets faisant courir les carpes rencontrent un joli succès. Son dernier livre « Les oubliés de la République », paru chez Fayard, tire de l’oubli des hommes et des femmes dont l’engagement a été remarquable. Ironie du sort, ils sont restés dans l’ombre, « victimes de l’ingratitude et de l’impitoyable sélection du temps qui passe. Ils ont défendu avec ferveur les valeurs auxquelles ils croyaient avec courage, ils ont œuvré pour transformer la société et faire évoluer les mentalités » explique Jean-Louis Debré.
Le Lion’s Club de Saint-Jean a décerné le prix littéraire Agrippa d’Aubigné 2009 à ce travail qui a nécessité de longues recherches.

Mouvement et audace


Dans son discours, aux côtés de Jacques Delaleau, président des Lion’s, Paul Henri Denieul, maire, Frédéric Brassac, sous-préfet, Françoise Ménard, vice-présidente du Conseil Régional et moult personnalités, Jean Louis Debré a expliqué sa démarche et présenté quelques-uns de ses personnages.
L’un d’eux est important pour les femmes. Il s’agit de Léopold Goirand, auteur de la loi tendant à assurer à la femme mariée la libre disposition de son salaire. Tous les hommes n’étaient pas des “maquereaux“, mais il fut un temps où les femmes ne pouvaient pas disposer de leur argent. Léopold Goirand, député puis sénateur des Deux Sèvres, se battit tant à l’Assemblée qu’au Sénat pour que cette disposition soit enfin votée, « après quatorze ans de combat ».

Fernand Gautret, quant à lui, fit une proposition de loi accordant aux femmes le droit de vote (elles ne l’obtinrent qu’après la Seconde Guerre Mondiale).
Dans cette sélection, une femme compte beaucoup pour Jean-Louis Debré. Elle s’appelle Madeleine Brès. Son père qui était charron l’emmenait souvent à l’hospice de Nîmes où, petite fille, elle observait la façon dont les sœurs soignaient leurs patients. Bien sûr, elle voulait être médecin ! En plein XIXe siècle, sa famille se contenta de lui trouver un mari, un chauffeur de tramway. Mais Dame Fortune n’est pas ingrate. Titulaire du baccalauréat, elle réalisa enfin son rêve, suivre des études de médecine, après avoir reçu les agréments nécessaires.
Dans les années 1870, elle devint l’élève du célèbre professeur Broca, les hommes étant partis à la guerre. Le praticien apprécia les qualités de Madeleine qui fut la première femme médecin des Hôpitaux de Paris, après avoir soutenu une thèse. « Ma grand-mère n’aurait jamais été interne des Hôpitaux de France si Madeleine Brès n’avait pas ouvert le chemin » souligna l’auteur avec un brin d’émotion. Il porte de l’admiration à ceux qui se battent pour une véritable cause, « qu’ils soient de droite ou de gauche ».

Et puis, à une époque où Barack Obama fait la une de l’actualité internationale, comment ne pas citer Blaise Diagne qui fut élu député du Sénégal, secrétaire d’Etat aux colonies et surtout premier membre noir africain au Conseil de l’ordre du Grand Orient de France...

« Ces hommes et ces femmes avaient conscience qu’il n’y avait d’avenir pour la République que dans le mouvement et l’audace » conclut Jean-Louis Debré avant de signer son ouvrage. Petit détail, il utilise toujours deux feutres, l’un rouge et l’autre bleu, pour ses dédicaces et ne néglige pas les petits dessins personnalisés. Ambiance...

Photo 1 : La vie politique, le long combat de Jean Louis Debré !

Photos 2 et 3 : Dédicaces et rencontres

Photo 4 : Pendant les discours

Photo 5 : Avec les vieilles connaissances dont l'ex député de Saintes, Xavier de Roux

Photo 6 : Dans les salons de l'hôtel de ville de Saint Jean d'Angély