dimanche 28 juin 2009

LPO :
Inauguration avec Allain Bougrain-Dubourg, J.L. Borloo, Chantal Jouanno, Dominique Bussereau, Ségolène Royal, Bernard Grasset et J.L. Frot


Dans l’air, des noms d’oiseaux !


Vendredi après-midi, de nombreuses personnalités, dont des ministres, se trouvaient à Rochefort pour inaugurer les nouveaux locaux de la Ligue de protection des Oiseaux que préside Allain Bougrain-Dubourg. Elus de gauche et de droite prirent le même envol pour saluer le Grenelle de l’Environnement et la prisede conscience en résultant.
Par-delà ces empressements médiatiques, la politique apparaissait en filigrane avec le classement du Marais Poitevin qui traîne en longueur et les élections régionales. Elles pourraient opposer Ségolène Royal à Chantal Jouanno, qui sait ? Les deux femmes sont restées fair play, n’utilisant les noms d’oiseaux que pour rappeler les menaces pesant sur 75 espèces d’entre eux...


Le constat ne date pas d’aujourd’hui. Allain Bougrain-Dubourg, président national de la Ligue de Protection des Oiseaux le sait bien : un grand nombre d’oiseaux sont menacés par l’activité humaine.
Plus longue chaque année, la liste pourrait bientôt ressembler à « ces appels aux morts pour la France » prononcés devant les monuments. Outarde canepetière, râle des genêts : victimes de la réduction des prairies naturelles ; milan royal : cible des chasseurs et empoisonnements ; pingouin et macareux moine : frappés par la pollution des hydrocarbures et la réduction de leurs ressources alimentaires. Jusqu’aux moineaux et bouvreuils qui voient leurs rangs clairsemés.
Selon les spécialistes, 26 % des espèces nichant en métropole risquent de disparaître du territoire national. Subiront-elles le triste destin du “dodo“, anéanti par les marins sur l’Ile Maurice où il vivait heureux ? S’il n’en reste qu’un à regarder le ciel, sera-ce l’homme ? Nenni ! Il a bien compris que pour évoluer harmonieusement sur cette bonne vieille Terre, il devait la partager avec les créatures du bon Dieu.
Conséquence, les récentes élections européennes ont enregistré une nette poussée des Verts. Pollution de l’environnement et scandales alimentaires ont pesé lourd dans la balance. La France a réagi avec ses Grenelles qui coïncident d’ailleurs avec les sonnettes d’alarme tirées par Hubert Reeves ou Yann Arthus Bertrand.


Un projet écologique


En inaugurant en grandes pompes les nouveaux locaux de la LPO à Rochefort, Allain Bougrain-Dubourg a insisté sur la nécessité d’être « un acteur majeur de la nature en France ». Les bâtiments - autrefois Fonderies royales créées sous Louis XIV - bénéficient des énergies renouvelables (isolation, chaudière à bois, centrale de production électrique solaire, panneaux photovoltaïques), le tout s’accompagnant d’une gestion serrée des déchets, d’une attention portée aux consommations avec incitation des personnels à privilégier les déplacements doux (usage restreint de la voiture).

La LPO a montré l’exemple en transformant en lieu de sensibilisation cette ancienne pièce maîtresse de l’arsenal maritime (elle fabriquait des canons). « Sa restauration par Bruno Sourd est un modèle d’architecture éco responsable résolument moderne » souligna Jean-Louis Frot, Autres temps, autres mœurs !


La municipalité de Rochefort, que dirige Bernard Grasset, s’est largement investie dans cette réalisation. La ville est pionnière dans le domaine de l’écologie « avec la création d’un lagunage, il y a vingt ans ».

La LPO construit son nid et le Marais poitevin attend toujours...

En réunissant à ses côtés Jean Louis Borloo ministre de l’Ecologie et du Développement durable, Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat en charge de l’Ecologie, Ségolène Royal, présidente de la Région, Henri Masse, préfet, et Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports, Allain Bougrain-Dubourg a réussi un coup médiatique ! Il avait face à lui des interlocuteurs de poids qui ne s’envolèrent pas d’un coup d’aile à la première détonation.

Au contraire, ils prirent bonne note de ses préoccupations quant au devenir des perdrix grises, alouettes, hérons et ortolans traqués dans les Landes. La bergerette à queue noire dispose d’un régime de faveur : elle est protégée pour cinq ans. Et de citer la célèbre phrase d’Einstein : « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre ». Hubert Reeves dit à peu près la même chose en parlant de la sixième extinction.


Ségolène Royal enchaîna sur la biodiversité et les aides qu’apporte la Région aux énergies nouvelles. « Nous avons un défi à relever » déclara-t-elle. Elle aborda bien sûr le classement du Marais poitevin en Parc Naturel Régional, sujet qui fait couler de l’encre.
Créé en 1979, il a été déclassé fin 1996 « en raison de l’échec de sa mission de préservation de l’environnement d’une grande zone humide ». Depuis, le syndicat mixte, connu sous le nom de Parc interrégional du Marais poitevin, tente de reconquérir ce qu’il a perdu. En 2002, les deux régions concernées (Poitou-Charentes et Pays de la Loire) ont lancé la rédaction d’une nouvelle charte. Toutefois, les choses n’avancent pas aussi vite que l’espéraient les élus.


Sur ce point, Jean Louis Borloo répondit qu’il était ouvert au dialogue, mentionnant qu’il s’était battu pour la Camargue. Malheureusement, les labels sont attribués par une Commission nationale et non pas par lui ! Le cœur de la querelle concerne l’utilisation agricole de ce marais qui a été fabriqué par la main de l’homme. Les Vendéens l’ont largement ensemencé en maïs et ce type de culture n’apparaît pas compatible avec le maintien d’une grande zone humide et la sanctuarisation du site. S’y ajoute le projet de la future autoroute Fontenay le Comte La Rochelle qui frôlerait cette zone protégée.
Par contre, sur le port méthanier du Verdon, Jean-Louis Borloo fut plus explicite, affichant une opposition claire à ce projet.


Chantal Jouanno fit sien le vert langage, insistant sur le respect de l’environnement à une époque où des signes sont inquiétants. Ainsi, la pêche intensive ne permet plus à certaines espèces de poissons de se régénérer. Une majorité de scientifiques admet une crise de la biodiversité et le Grenelle II est en chantier. L’utilisation des pesticides devrait diminuer de 50 % en dix ans.


Pour sa part, Dominique Bussereau rappela qu’une écotaxe sera créée quand le pont de l’Ile de Ré sera libre de péage (Oléron peut le faire également). Riche de 14 pôles nature, la Charente-Maritime joue pleinement la valorisation de son espace. En ce qui concerne les déplacements, l’autoroute de la mer entre la France et l’Espagne sera bientôt opérationnelle (avec ouverture sur le Portugal). En transportant des camions, le train a également un rôle à jouer.



Bref, tous les interlocuteurs s’accordèrent sur un point : prendre soin de la Terre car la colonisation d’une autre planète identique n’est pas pour demain. « L’important, c’est d’être déterminé à faire ce qu’il faut faire. Peu importe le résultat » disait Jean Monnet, l’un des pères fondateurs de l’Europe...

• L'info en plus
Chantal Jouanno opposée à Ségolène Royal aux Régionales ?
Pour l’instant, on ne sait pas trop, mais si cette élue UMP confirme sa candidature, le match qui l’opposera à Ségolène Royal sera intéressant à suivre. Le climat n’est pas excellent entre elles. Sitôt les discours prononcés, la présidente socialiste s’est d’ailleurs envolée. Certains l’ont trouvée “tendue“.

• Un livre à découvrir : Autopsie du monde animal d'Allain Bougrain-Dubourg (échange avec Guilhem Lesaffre) Editions Rue de l'Echiquier


Photo 1 : Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO

Photo 2 : En protégeant la nature, les anciennes fonderies royales changent de destination !

Photo 3 : Jean-Louis Frot salua l’esprit d’entreprise de la LPO qui emploie 80 personnes à Rochefort : « c’est une superbe PME qui gère de nombreux sites en Charente-Maritime. En France, elle est la première dans le domaine de la défense de l’environnement ».

Photo 4 : Chantal Jouanno

Photo 5 : Jean-Louis Borloo est resté pragmatique : « je suis la plus précaire de vous tous, ici » dit-il en pensant sans doute au prochain remaniement ministériel. Il n’avait pas à s'inquiéter puisqu’il a été renforcé dans ses fonctions !

Photo 6 : Jean Louis Borloo est opposé au port méthanier du Verdon. Quant au classement du marais poitevin et de la future autoroute Fontenay le Comte la Rochelle, il faudra attendre pour voir... Sur cette photo, on reconnaît Allain Bougrain-Dubourg (Allain avec deux ailes !), Chantal Jouanno, Ségolène Royal et Jean-Louis Borloo.

Photo 7 : Allain Bougrain Dubourg a créé l'évènement à Rochefort

Photo 8 : Et un nichoir pour les personnalités !

Photo 9 : Dans l'air, des noms d'oiseaux !

Photos 10 et 11 : Au programme, était inscrite une visite du chantier de l'Hermione, le fameux bateau de la Fayette. Les travaux ont bien avancé !

(Photos Nicole Bertin)

Photo 11 : Cet oiseau, appelé dodo, a disparu au XVIIe de l'Ile Maurice, victime des marins portugais qui l'ont exterminé.


Ils ont sauvé une fillette tombée dans un puits :
les sauveteurs honorés par le Rotary Club de Haute Saintonge


Vendredi dernier, les sapeurs pompiers de Saint-Genis et l’équipe du Grimp de Jonzac ont reçu du Rotary Club de Haute Saintonge le “Prix Servir“.



L’attribution de ce prix est destinée à honorer et à récompenser un acte de courage et de dévouement. Plusieurs personnalités étaient présentes dont Jean-Claude Beaulieu, député, des maires et représentants du Sivu. Outre les cadeaux remis à la fillette, présente aux côtés de sa maman, les sauveteurs ont reçu le “Prix Servir“.

Cette rencontre émouvante a été l’occasion de rappeler cette histoire étonnante qui relève du « miracle ». Lundi 16 mars, vers 19 h 30, une petite fille de 4 ans et demi joue avec deux amies dans le jardin des voisins quand elle tombe dans un puits. Chutant d’une vingtaine de mètres, elle se retrouve dans une eau entre 8 et 10 degrés. Ses petites copines ne la voient pas tomber. Par contre, elles l'entendent crier et alertent les parents. Des moyens lourds de sauvetage sont mis en place par le centre de secours de Saint-Genis-de-Saintonge. Fort heureusement, moins de dix minutes après sa chute, les premiers secours arrivent. L'un des pompiers descend aussitôt dans le puits pour la rassurer et la soutenir hors de l’eau, en attendant les renforts.

Pour la petite histoire, relatée par le Commandant Verfailli, chef du groupement Sud, les sapeurs pompiers de Saint-Genis revenaient d’une intervention sur un feu de sous-bois à Saint Sigismond de Clermont. À peine rentrés à la caserne, ils reçoivent un appel provenant du C.T.A. de mise en alerte immédiate : « Faites partir vos secours à Chautignac, commune de Plassac, pour une fillette tombée dans un puits d’une profondeur de 25 mètres ». Aussitôt, le personnel présent laisse le reconditionnement du matériel de l’intervention précédente et trois premiers sapeurs partent avec la VLTT pour arriver sur les lieux en moins de 5 minutes.

Très rapidement, la fillette est mise en sécurité dans le puits. Le conduit pose néanmoins un problème aux pompiers car il est trop étroit pour que deux adultes puissent se tenir côte à côte. Deux hommes du Grimp mettent alors en place un système de sauvetage avec deux échelles.

Immobilisée dans le puits une heure environ, la petite fille ne cesse jamais de communiquer et de parler aux sauveteurs. Enfin, elle sort de la cavité, saine et sauve, avec une bosse, quelques égratignures et des bleus. Comme elle souffre d'hypothermie, elle est conduite en observation à l'hôpital de Jonzac avant de regagner le domicile familial.

Cette histoire finit bien : l’enfant a eu de la chance et ses parents peuvent être fiers d’elle : courageuse, elle n’a pas paniqué devant le danger. Le Rotary Club a vivement félicité les sauveteurs qui se sont vu remettre le prix « Servir ». Félicitations.

Photos 1 et 2 : Durant cette manifestation organisée au centre de secours de Saint Genis (J. Isambert)

Gérard Depardieu bientôt en tournage à Pons


En effet, le célèbre comédien sera le héros de la « Tête en friche » adapté à l’écran par Jean Becker.
Le tournage est prévu à Pons du 14 septembre à début novembre. Lors du dernier conseil municipal, M. Méjean, maire et M. Chauvet ont donné des précisions sur l’organisation de cet évènement important pour la renommée et l’économie de la ville. L’équipe de tournage utilisera l’annexe de la mairie comme centre stratégique.

En ville, on se réjouit de cette perspective qui donnera un bon coup de pub à une cité au riche passé qui darde son donjon comme une formidable sentinelle.

• L'info en plus
Pons, ville gauloise
On la savait médiévale, mais les récentes découvertes ont mis à jour un oppidum gaulois. Selon les spécialistes, il s’agirait du deuxième site de cette importance en France. En effet, la ville gauloise de "Pons" s’étendait sur plus de 100 hectares dont douze étaient habités.

Le New Washboard Band a fait un tabac !


Invités dans le cadre de la manifestation « Musique à quatre temps », Thierry Bourguignon, Christian Vaudecranne, Alain Barabes et Benoît de Flamesnil ont conduit le public dans les allées de la Nouvelle Orléans. Vendredi soir, le cloître des Carmes était jazz et swing sur des airs que le public a fredonnés instinctivement.
La belle prestation des musiciens est à souligner. Ces pros se connaissent parfaitement et pourraient jouer ensemble les yeux fermés.
Ce fut une soirée très sympa et l’apparition du washoard a été vivement appréciée !








Sur des rythmes mi-jazz, mi-tzigane, le groupe a ouvert le concert avec Nobody's sweetheart, mélodie enjouée de Gus Kahn et Billy Meyers, poursuivant avec Duke Ellington, Fats Domino, Sydney Bechet, George Gershwin ... et bien d'autres encore.

Les standards de Jazz New Orléans sont revisités par ces quatre musiciens talentueux.
Ils maîtrisent toutes les facettes de cette musique nord américaine des quartiers noirs qui firent les riches heures des boîtes parisiennes et des festivals de la Côte, de l'âge d'or des années 30 au free jazz des années 50.
Du vrai jazz avec son swing balancé, d'époustouflantes improvisations instrumentales !

Photos : Jazz au Cloître des Carmes

mercredi 24 juin 2009

L'Iran :
vers une dictature populiste ?


Depuis l’annonce de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, les Iraniens favorables à Mir-Hossein Mousavi manifestent leur colère. En première ligne, les jeunes font preuve de courage. Dans ce pays, en effet, manifester son mécontentement n’est pas un acte évident, surtout quand le Guide suprême, l’Ayatollah Khamenei, appelle au calme et menace de représailles ceux qui descendent dans la rue.
Actuellement dans un étau, l’Iran est sous les projecteurs de la presse internationale. Les dirigeants iraniens s’offusquent et rétorquent que la politique intérieure de leur pays ne regarde pas l’étranger. Mais il en est ainsi. Aujourd’hui, avec internet, l’information, en devenant immédiate, circule et se répand.
Que veut l’Iran ? Voilà bien la question. S’isoler pour se protéger de la pensée occidentale, afficher ses différences pour mieux s’opposer au modèle anglo-saxon ? Se tailler la part du lion en prônant la résistance ? S’équiper sans avoir de comptes à rendre ?
Nous avons demandé à Xavier de Roux, ancien Président des amitiés franco-iraniennes à l’Assemblée Nationale, ce qu’il pense de la situation.


• Les images qui nous parviennent des manifestations iraniennes montrent la large participation des jeunes opposés à Mahmoud Ahmadinejad. Serait-ce un Mai 68 iranien ?

La situation iranienne est très éloignée de celle qu’a connue la France. Le début des émeutes et des manifestations a une cause très claire qui est le résultat électoral et la contestation qui en découle. Les motivations sont donc très différentes de celles de mai 68. En effet, les élections en Iran sont apparues pour la première fois, durant la campagne, comme un exercice tout à fait libre et démocratique. On a vu les candidats débattre longuement à la télévision et, contrairement aux scrutins précédents, beaucoup d‘Iraniens sont venus voter.
Les résultats ont pour le moins été opaques et tout le monde s’accorde, même du côté des autorités iraniennes, à dire qu’il y a eu un certain nombre d‘irrégularités. La question est de savoir si ces irrégularités affectent totalement ou partiellement les résultats.
Mais la contestation peut sembler légitime et l’article 27 de la Constitution iranienne prévoit le droit d’exprimer son opinion en manifestant. Le droit de manifestation est inscrit dans la Constitution de la République islamique. En conséquence, les manifestations pour obtenir un nouveau décompte des voix peuvent sembler parfaitement légitimes.
Ce qui n’est pas légitime, ce sont les violences et le prêche du Guide Suprême interdisant les manifestations en menaçant d’une répression sanglante . Le fait qu’il ait entériné, sans autre discussion, la nomination du Président est apparue pour beaucoup d’observateurs comme une rupture dans l’ordre constitutionnel de la République islamique. Désormais, la répression s’accroît et les milices tiennent la rue. La République islamique a-t-elle vécu ?

• Mahmoud Ahmadinejad et Mir-Hossein Mousavi sortent du même creuset. Le fait de paraître tolérant et ouvert durant la campagne aurait-il pu dissimuler une manœuvre du président sortant (et de ses appuis religieux) pour se débarrasser d'un rival gênant ?…

La question est bien de savoir si les élections étaient une simple mise en scène pour mieux de se débarrasser de l’opposition que l’on sentait monter dans l’opinion depuis un certain temps. Il y a effectivement une différence considérable entre l’aspect libre de la campagne électorale et l’opacité des résultats…

• Pensez-vous qu’en offrant une image aussi négative à l’étranger, l’Iran s’isole volontairement pour faire son programme nucléaire tranquillement, par exemple ?

Je ne pense pas que l’Iran cherche volontairement à s’isoler sur la scène internationale. Ce n’est ni sa vocation, si son rang. Mais ses dirigeants doivent se rendre compte que l’image qu’ils donnent du pays l’isole certainement du concert des nations.

• Cette réaction de fermeture pourrait-elle être une réponse à l‘ouverture souhaitée par Barack Obama ?

C’est effectivement une bonne question. Le discours du Caire de Barack Obama a embarrassé une partie des dirigeants iraniens et l’on voit clairement que la reconnaissance de l’Islam par Barack Obama, président des Etats-Unis, dont le prédécesseur avait tendance à assimiler Islam et terrorisme, change complètement la donne au Moyen-Orient.
Barack Obama, en faisant pression sur Israël d’une part pour trouver une solution à la création d’un état palestinien, et en manifestant d’autre part sa considération pour le monde musulman, a ouvert une voie de réconciliation. Entre ces deux parties séparées du monde, les Etats-Unis ne sont plus le grand Satan et il n’y a plus de raison de ne pas échanger avec eux. A la vielle des élections iraniennes d’ailleurs, les pays de l’Union Européenne comme les USA avaient approché l’Iran pour renforcer leurs liens industriels et commerciaux.
Ces démarches avaient été accueillies positivement. On avait vu récemment le ministre des Affaires Etrangères iranien reçu par le président Sarkozy et le ministre de l’Industrie et du Pétrole accueilli à Berlin en grandes pompes, notamment par la communauté industrielle allemande. On pouvait donc espérer que ces élections seraient celles de l’ouverture, redonnant à l’Iran le rôle éminent qu’il devrait retrouver dans cette région et dans le concert des nations.
La réaction des éléments les plus durs du régime iranien est apparemment une réaction de fermeture et d‘isolement, mais cette réaction semble en décalage complet avec celle de la société civile iranienne.
Aujourd’hui, il est possible qu’une fronde des libertés commence. On peut cependant craindre un passage de la République islamique à une dictature militaire populiste et vaguement islamiste, mais alors le socle théologique cèdera. Les dictatures ne durent jamais longtemps et le processus de contestation pourrait être fatal aux actuelles institutions.



Photos des manifestations iraniennes

lundi 22 juin 2009

Littérature : Dominique de Roux, espèce en voie de disparition ?


• Portrait d'écrivain :

Depuis une quinzaine d’années, Dominique de Roux est dans l’air du temps. Précurseur d’une vision moderne, vive et aiguisée de la société, il avait une longueur d’avance sur ses contemporains. Largués par ce baroudeur de l’écriture, beaucoup n’ont pas tenu la distance. Il les a définitivement semés en mars 1977.
A l’enterrement d’une feuille morte, les escargots s’en sont allés.
A cette révérence hâtivement tirée, il aurait pu dédier une épitaphe : « espèce en voie de disparition ».
Les âmes fortes ne meurent jamais longtemps, dit-on. Revisitée, son audace littéraire inspire aujourd’hui la jeune génération qu’affolent le pamphlet aseptisé et la critique formatée.
Editeur, écrivain provocateur, agitateur d’histoires, révélateur de talents, Dominique de Roux était tout sauf un être ordinaire.
La médiathèque de Chaniers, inaugurée samedi matin, porte son nom. Le journaliste Olivier Germain-Thomas, qui fut son ami, a évoqué son œuvre.



« La réalité du monde, dernier degré de l’imposture. S’il y a une vérité saisissable, elle n’apparaît que dans l’immédiat » : cette réflexion de Dominique de Roux, publiée dans “Immédiatement“, recueil de pensées à l’usage des esprits libres, reflète la personnalité de cet écrivain atypique.
Qui était-il ? Aujourd’hui encore, il garde sa part de mystère. Son fils Pierre-Guillaume avait quatorze ans quand il a rejoint l’autre rive. « Instinctivement, il savait qu’il ne serait reconnu qu’après sa mort » souligne Olivier Germain-Thomas. Journaliste à France Culture, il l’a bien connu.
Malgré l’absence, le lien est resté fort : « Dominique avait quelque chose de particulier. Il insufflait une ambiance, une vivacité. Tout dîner ennuyeux prenait un autre sens à son arrivée ! ». Dominique de Roux n’était pas un boute-en-train, mais un bâtisseur en perpétuelle conquête. « La pensée était encore frileuse dans les années 70. En passant en revue ce monde figé, il pensait que la France avait un rôle à jouer dans une réalité géopolitique concrète » souligne Olivier Germain-Thomas.


Recherchant l’authenticité, Dominique de Roux savait que le milieu dont il était issu avait le pâle reflet des étoiles oubliées. A Chaniers comme ailleurs, le passeur de Port Hublé, Alain Laronde, lui était aussi sympathique qu’une personnalité à particule. L’égalité, il y croyait.
Croisé sans guerre sainte, « il fut un météore sur la planète littéraire » remarquent les critiques.

Les Cahiers de l’Herne

L’histoire de Dominique de Roux commence en 1935. Il est le troisième d’une famille de onze enfants.
Contestataire, il refuse de passer son bac. Il rentre temporairement dans les rangs et travaille pour une maison de titres, en Angleterre. Trouvant le climat trop brumeux, il décroche un emploi en Espagne avant de revenir à Paris, dans une agence de voyages.
Il est certain d’une chose : il aime écrire. A cette plume qui court sur le papier, il souhaite consacrer sa vie. Depuis l’âge de 13 ans, il lit tout ce qui lui tombe sous la main. Son premier roman “Mademoiselle Anicet“, publié dans les années 1960, se déroule à Chaniers, commune où sa famille possède une propriété, la Boucauderie.

Quelques années auparavant, il a créé à Paris une revue littéraire baptisée “les Cahiers de l’Herne“ avec Georges Bez. « Au départ, c’était une plaisanterie de potaches. Nous ignorions que ces cahiers allaient devenir une référence universitaire. Nous voulions seulement faire un éclairage particulier sur certains auteurs. Pas forcément ceux qui avaient pignon sur rue dans les salons » avoue son frère, Xavier, qui participa à l'aventure.

Les débuts sont discrets. La première édition est consacrée au symboliste René Guy Cadou. La seconde, plus sulfureuse, concerne Georges Bernanos dont le fils, Michel, séjourne à Chaniers.
La célébrité vient avec Louis Ferdinand-Céline. Le grand écrivain vit retiré dans un pavillon, à Meudon, entre sa femme et son chien. La raison de cet isolement est simple. Durant la guerre, il a affiché un antisémitisme regrettable. De ce fait, Il n'est plus fréquentable. Cela ne l’empêche pas d’avoir du talent, si l’on en croit son fameux “Voyage au bout de la nuit“ qui a influencé la littérature américaine, Joyce entre autres.
« À l’époque où Dominique est allé le voir, il vivait en reclus. Il avait l’habitude d’accrocher les pages qu’il venait d’écrire sur un fil à linge pour que sèche l’encre. Voir une œuvre ainsi suspendue était pour le moins inattendu » se souvient Xavier de Roux.

Intrigué par le personnage, Dominique de Roux mène une enquête et publie des témoignages contrastés. Ce cahier-là perce les plafonds puisque la polémique y est présente : « Dès lors, chaque livraison des Cahiers était l’occasion de brouille et de nouveaux amis ! ».
Jean-Edern Hallier ne tarde pas à grossir les rangs.
Excité par ce remue-ménage qui bouleverse les conformismes, Dominique de Roux va à la rencontre de Gombrowicz, Ezra Pound, "celui que le silence a saisi", Pierre-Jean Jouve, Henri Michaux, Ungaretti. Il est le premier à découvrir Soljenitsyne. Il se penche sur Mao Tse Toung et Charles de Gaulle.

Sa soif de savoir est inépuisable. Instinctif, il court après les heures perdues. « Au départ, il n’aimait pas de Gaulle, puis il en est devenu fervent admirateur ». Il fonde “l’Internationale gaulliste“ avec Olivier Germain-Thomas. « Nous avions l’habitude de nous rencontrer dans mon bureau, rue de Solferino. Dominique avait un souhait, que la France agisse pour le Tiers Monde sur la scène internationale. Il croyait sincèrement que quelque chose d’important pouvait arriver à la vieille Europe » explique-t-il.


Dominique de Roux poursuit sur sa lancée. En dix-sept ans de vie littéraire, il publie seize livres dont “la France de Jean Yanne“, “Immédiatement“ et des pamphlets. Chaque jour, il adresse des dizaines de lettres. Une correspondance sans précédent !
Pour faciliter les opérations, il crée sa propre maison d’édition, les Editions Bourgois. Dominique de Roux est souvent sans le sou, mais pour rien au monde, il ne ferait des courbettes. Il fait l’objet d’attaques. Alors qu’il a publié Trotski et Marx, voilà que ses adversaires le traitent de fasciste.
D’où cette réflexion désormais célèbre : « Moi, Dominique de Roux, déjà pendu à Nuremberg » !

Paris et son intelligentsia I’agacent. Pour lui, la littérature française est en panne sèche. Il n’a pas vraiment tort. « Dominique de Roux est aux antipodes de Jean-Paul Sarthe qui s’est trompé sur les évolutions de la société » remarque le chroniqueur Philippe Barthelet. Et d’ajouter : « Personnellement, je l’ai découvert par la revue Exil quand j’étais au collège de Dôle. Je lui ai écrit, il m’a répondu. J’y ai été sensible ».

Savimbi et l’Angola

Minoritaire aux Éditions de l’Herne, Dominique de Roux devient grand reporter à la télévision. Il veut entrer dans l’histoire comme on tourne un film. Action sur la grande estrade.
Il est attiré depuis de longues années par le Portugal où il pressent une révolution (qui prendra le nom des œillets). Avec I’équipe de l’ORTF qu’il dirige pour l’émission de Jean-François Chauvel, il est le seul à se trouver sur place quand le mouvement éclate.


De là à s’intéresser à la décolonisation portugaise, il n’y a qu’un pas. On le voit au Mozambique et en Angola où il se lie avec Jonas Savimbi qui dirige l’un des trois mouvements de libération. Il devient son conseiller et s’entremet pour la cause de l’Unita auprès des gouvernements français, d’Afrique du Sud et des États-Unis.

Au cœur de la guerre froide, le combat mené en Afrique est celui de savoir si l’Angola - où les Cubains ont débarqué - sera contrôlé par le mouvement pro soviétique MPLA de Neto ou si, au contraire, les forces occidentales conserveront cet état stratégique dont le sous-sol regorge de pétrole et de ressources naturelles. L’histoire est compliquée. Savimbi met fin au régime pro cubain de l’Angola, mais ne parvient pas à prendre le pouvoir. Influencé par ces événements auxquels il a pris part, Dominique de Roux écrit “le Cinquième Empire“, un épais roman qui sera le dernier.


Les affaires internationales l’ont beaucoup fatigué. Un jour de 1977, son cœur qui a tant battu pour les grandes causes, s’arrête. Il a joué à refaire le monde, mais il n’a pas été entendu.
Aujourd’hui, il nous reste ses livres, ses lettres et son amour pour la Saintonge qu’il n’a jamais oubliée malgré ses lointaines pérégrinations : « je trouve la maison, les champs, le néolithique, la soupe aux légumes, les chemins parcourus, troués, bosselés. On est en face de soi-même, le monde international n’existe pas. Ce qui compte, c’est la saison qu’il fait et les heures qui passent, le cri d’un oiseau, la tempête qui va se calmer » écrit-il. Il repose au petit cimetière de Chaniers.


Plus de trente ans après, il est revenu dans la cour des grands. Les éditeurs l’ont redécouvert. Des auteurs s’intéressent à sa vie dont Jean-Luc Barré et Philippe Barthelet. Dominique l’insolent ne mourra pas ! Le destin ne laissera pas dans l’oubli cet homme qui était « une sorte de chaman » estime Olivier Germain-Thomas.
Perdu dans le carnaval d’une Venise éternelle, il voulait jeter les masques à bas. L’entreprise était colossale ! On ne change pas un univers qui s’épanche depuis des siècles dans la comédie humaine. Il a tout de même essayé.
Après tout, un poète ne sert pas à grand-chose qu’à déranger la vie. Pourtant, comme il est utile d’être dérangé pour dépoussiérer...

N.B.

Photo 1 : Dominique de Roux, « une sorte de Chaman » estiment ses amis dont Olivier Germain-Thomas

Photo 2 : L'inauguration de la médiathèque de Chaniers

Photo 3 : De gauche à droite : Olivier Germain Thomas, Xavier de Roux, Olivier Renault, Philippe Barthelet, Béatrice Copper Royer et Pierre Guillaume, fils de Dominique de Roux (photo Nicole Bertin)

Photo 4 :
Au Portugal, à l’automne 1974, Dominique de Roux entre son fils Pierre-Guillaume et une amie portugaise, Madalena de Sacadura Botte.
Avant d’être écrivain, Dominique de Roux a d’abord été éditeur. Il a créé les Cahiers de l’Herne, suivis de la revue Exil et des dossiers H, parus aux Éditions l’Âge d’Homme. Comme son père, son fils Pierre-Guillaume est éditeur. Il garde le souvenir de voyages effectués avec lui au Portugal et en Afrique du Sud. « J’avais quatorze ans à sa mort. Pour moi, c’était un magicien, il me faisait rêver. Souvent absent, il était devenu pour moi un personnage presque mythique » avoue-t-il.

Photos 5 et 6 : Après la Révolution des œillets, où il était le seul journaliste présent à Lisbonne, Dominique de Roux épaule l’opposant Jonas Savimbi dans la conduite de sa guérilla en Angola. En pleine guerre froide, la France le soutient en créant une base au Katanga, ancien nom d’une province du Congo.

• L'info en plus :
Il met Libération en procès :
Dominique de Roux dérange, alors il faut lui mettre des bâtons dans les roues. Un journal italien indique qu’il pourrait appartenir à l’Ordre Nouveau, mouvement d’extrême droite à l’origine de plusieurs attentats. L’information est reprise par la presse française.
A cette époque, il vit à Lisbonne. Averti, il revient à Paris où il intente un procès en diffamation à Libération qui prend pour avocat Me Leclerc. Lui est défendu par son frère, Xavier. L’affirmation mensongère et l’intention de nuire étant démontrées, Dominique de Roux gagne son procès et le journal Libération est condamné à une forte amende.
Bien que lavé par la justice de tout soupçon, la rumeur, entretenue par des détracteurs, lui collera longtemps à la peau. « Heureusement que mon frère se moquait de ce qu’on disait de lui » remarque Xavier de Roux...

Pollution marine : Quand y’en a marre, y’a Catamar !


Vendredi dernier, à bord de la vedette des Affaires Maritimes, Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat aux transports, a assisté à un exercice de dépollution au large de l’Ile de Ré.
Héros de l’opération, le Catamar, navire fabriqué par la société Ecocéane au chantier naval de Paimpol en Bretagne.



On ne pouvait rêver soleil plus radieux pour cette sortie en mer. Depuis le Grenelle de l’Environnement, les actions de sensibilisation se poursuivent et “Home“, le film de Yann Arthus Bertrand (comme celui d’Al Gore d’ailleurs) ne fait que révéler l’état de la planète Terre. Les mentalités doivent donc changer et nous sommes tous concernés.
Vendredi dernier, à bord de “la Gabian“, vedette des Affaires Maritimes, Dominique Busse-reau, Secrétaire d’Etat aux transports et Henri Masse, préfet, étaient invités par la société Ecocéane à “observer“ un exercice de dépollution. Quand on sait que plus de 100.000 tonnes de pétrole transitent chaque jour au large des côtes bretonnes, une marée noire peut survenir à n’importe quel moment (il existe malheureusement des précédents).


Le principe était simple : il s’agissait, pour un bateau spécialement conçu à cet effet, de récupérer des balles de riz simulant des nappes d’hydrocarbures que venait de jeter un canot SNSM de la Rochelle.

Eric Vial, président d’Ecocéane, expliqua le fonctionnement de ce navire “nouvelle génération“ : « Le Catamar est équipé d’un radar qui lui permet de détecter et de récupérer pétrole et déchets flottants , solides ou liquides. Pour un dégazage, sa contenance suffit. En cas de pollution majeure, il transfert en continu les hydrocarbures récupérés vers un bateau citerne accompagnateur de 8000 m3. Le principe d’aspiration, sans agitation, permet un ramassage sans émulsion ». Pour faire simple, le bateau fonctionne tout simplement comme un aspirateur.

Depuis sa création en 2004, la société a commercialisé plus de trente navires, de l’Australie à l’Uruguay en passant par la Turquie, le Monténégro et la France. Elle emploie une trentaine de salariés dont une vingtaine au chantier naval de Paimpol. Outre la dépollution marine, la gamme de bateaux proposée concerne aussi l’amélioration de la qualité des plans d’eau, estuaires, canaux, ports et fleuves.



Ce créneau est pleinement d’actualité puisque l’association Robin des Bois a recensé un demi-millier de mini-marées noires depuis 2004, résultant de la fuite de pétroliers. Les eaux douces ne sont pas épargnées par les pollutions avec des rejets industriels et autres éléments perturbateurs pour l’équilibre naturel.


Dominique Bussereau et Henri Masse ont été vivement intéressés par cette démonstration qui s’inscrivait dans les Journées de la mer. Le lendemain, à la Rochelle, se tenait une manifestation baptisée « la mer en bonne santé » organisée par la Direction régionale et départementale des Affaires Maritimes.


Photos 1, 2, 3, 4, 5, 6 : Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat aux Transports et le Préfet Henri Masse ont écouté les explications d'Eric Vial, président d'ecocéane. Le Catamar est un catamaran d’une autonomie de huit jours. A bord, six marins peuvent travailler en continu pour dépolluer une surface de 2,5 hectares en une heure. Ce navire pèse 50 tonnes et mesure 18 mètres de longueur. Son fonctionnement est simple : le flux créé par une turbine passe dans un décanteur muni d’une grille qui retient tous les déchets solides. Les eaux de surface polluées par les huiles et les hydrocarbures passent dans un séparateur où elles sont stockées.

• Au loin, est apparu le Belem, le majestueux voilier. Mais l’emploi du temps de Dominique Bussereau était trop serré pour partir à l’abordage !

Photos Nicole Bertin

Royan :
Vision d’Arts, pari réussi !



Ce premier salon d’art contemporain, organisé par Laurence Belloteau et ses amis, a connu un vif succès.


L’espace retenu (la patinoire de Royan) convenait parfaitement à cette grande rencontre avec l’art décliné sous toutes ses formes. Outre les invités d’honneur dont Véronique Richard, Norbert Pagé, Louis Harel et Poncaral, de nombreux peintres étaient à découvrir. Les voir ainsi réunis était un privilège que n’ont pas manqué connaisseurs ou simples amateurs.
Enfin, il faut surtout souligner la qualité de cette exposition qui ne souffrait d’aucune fausse note.
Félicitations aux organisateurs et à l’année prochaine, au Palais des Congrès qui sait ?

Photo 1 : Des artistes triés sur le volet, d'où la qualité de ce premier salon visité par de nombreuses personnes dont le député maire Didier Quentin

Photo 2 : Laurence (à droite)

Photo 3 : Jean Marie Grasset en grande discussion

Orgue : Cédric Burgelin, distingué par l’Académie de Saintonge


Quand l’orgue s’éveille, la musique envahit la cathédrale Saint Pierre. Imposants, les piliers séculaires accompagnent ses notes harmonieuses qui montent en puissance
et emplissent l’espace de solennité.
Le musicien qui veille aux destinées de cet instrument majestueux et complexe n’est autre que Cédric Burgelin, que le public a unanimement apprécié à Jonzac lors d’un concert donné en l’église Saint Gervais.

En octobre prochain, l’Académie de Saintonge lui décernera un prix lors de sa cérémonie annuelle.


À trente huit ans, Cédric Burgelin est l’un des plus jeunes organistes de France. Physique romantique, chevelure longue et brune, il semble sorti d’un roman de Stendhal.
L’un des chemins qu’il connaît le mieux le conduit régulièrement à la cathédrale Saint Pierre. Un édifice emblématique de Saintes.
Après avoir gravi l’escalier en colimaçon vieux de plusieurs siècles, il accède à une vaste pièce où l’orgue trône dans toute sa splendeur. Une échelle est nécessaire pour en ouvrir les battants. Des tuyaux apparaissent, semblables à une forêt argentée et touffue, illisible pour le néophyte. Cédric Burgelin comprend cet étonnement et apporte des explications. Il en a l’habitude puisqu’il enseigne les subtilités de l’orgue à une quinzaine d’élèves du Conservatoire.


Révélation


Sa passion pour l’orgue est née très jeune. Sa famille, qui vivait à la Rochelle, était musicienne.
Il dansait avec sa sœur « quand son père jouait du piano, en amateur ».
A son tour, il étudia cet instrument avant de choisir l’orgue. « Mon père m’a alors acheté un orgue à un seul jeu que nous avons installé dans une grande pièce » se souvient-il.
Adolescent, Cédric Burgelin hésite quant à la voie à emprunter : « j’ai même voulu être pasteur » dit-il. Il opte pour le métier d’éducateur et s’inscrit en psychologie. C’était sans compter sur le hasard, l’orgue n’étant jamais éloigné de son existence !
Lors d’un concours organisé à la Rochelle où il obtient la médaille d’or, l’un des membres du jury, Gaston Litaize, lui parle d’avenir. Séduit par la qualité de sa prestation, il lui demande de l’accompagner à Paris.
Après avoir réfléchi, le jeune homme accepte de rejoindre le Conservatoire National Supérieur.
Les journées y sont bien remplies et la sélection est sévère. Cédric Burgelin y trouve un épanouissement qui le conduit à la réussite. Il remporte deux premiers prix, orgue et basse continue, à l’unanimité du jury, ainsi que le diplôme de formation supérieure, mention très bien.



Créer un cours d’orgue à Royan


Le voici donc organiste, mais il a la nostalgie de la Rochelle : « J’ai pris contact avec les écoles de Charente-Maritime, y compris les plus petites. Il se trouve que Claude Révolte, alors directeur de l’EMHS, m’a recruté et j’ai créé à Jonzac un cours d’orgue ».
Par la suite, il devient titulaire des orgues de Saint Pierre, accompagnant un grand nombre d’offices, et chargé de cours. Il est également responsable de l’orgue de Jonzac qui a été restauré (un livre sur son histoire est en préparation).
Depuis, il poursuit sa lancée, donnant de nombreux concerts en France et à l’étranger (Mexique, Hollande, Allemagne, Russie, etc). Il n’oublie pas Saintes où il a joué pour la fête de la musique. Il se produit régulièrement en soliste ainsi que dans diverses formations comme l’ensemble de musique ancienne “Arcante“ ou le trio “Rhapsodies“ (orgue, cymbalum et flûte de pan) avec lesquels il a enregistré un C.D.

Varié, son répertoire ne se cantonne pas à la musique religieuse. L’apanage de l’originalité ! « Contrairement au chef d’orchestre qui dirige un ensemble, l’organiste a le choix des instruments en direct. Je suis libre et il m’arrive de changer des notes » avoue-t-il. Il aime la difficulté et la nouveauté. Après avoir osé - et avec quel talent - les musiques de film, pourquoi pas le jazz ?
Parmi ses projets, il aimerait créer une classe commune entre Saintes et Royan, ville qui dispose d’un orgue, mais ne dispense aucun cours. Par ailleurs, la cathédrale de Royan offre une acoustique intéressante, idéale pour jouer des morceaux de Louis Vierne et Pierre Cochereau. Deux compositeurs qu’apprécient particulièrement Cédric Burgelin.

En octobre prochain, Cédric Burgelin sera distingué par l’Académie de Saintonge lors de sa séance annuelle. Au terme de cette cérémonie, il donnera un concert en l’église Saint-Pierre. Une perspective dont se réjouissent Marie Dominique Montel, directrice, et les membres de l’Académie.

Photo 1 : Après avoir obtenu cinq médailles d'or à La Rochelle et à Saint-Maur-des-Fossés, Cédric Burgelin a travaillé avec les plus grands maîtres de l'orgue : Gaston Litaize, Michel Chapuis, Michel Bouvard et Olivier Latry, organiste titulaire de Notre Dame de Paris.

Photo 2 : Cédric Burgelin est titulaire des grandes orgues de la cathédrale de Saintes et de l’orgue de Jonzac. Il assure également l’enseignement de cet instrument particulier.
L’orgue de Saintes dispose de 36 instruments, celui de Jonzac de 14.

Photo 3 : Dans l'orgue, l’émission sonore est assurée par des tuyaux qui reçoivent, à leur base, l’air sous pression (le vent) venant du sommier. Le plus souvent, les tuyaux ont une position verticale ; ils peuvent aussi être disposés horizontalement (disposition en éventail dite « en chamade » souvent usitée en Espagne).
Chaque tuyau émet un seul son de hauteur et de timbre déterminés. La hauteur du son émis par un tuyau dépend essentiellement de sa longueur et le timbre dépend de plusieurs paramètres qui sont sa forme, sa matière et le mode de production du son (anche ou bouche, respectivement comparables à la clarinette et à la flûte).

Photo 4 : Une échelle est nécessaire pour en ouvrir les battants de l'orgue

Photo 5 : Cédric Burgelin et ses amis Jacques Bachet et Anne Marie Molinié.

Photo 6 : La cathédrale Saint Pierre de Saintes. Lors de leur concert à Jonzac, Cédric Burgelin et Roman Orlov, clarinettiste, avaient associé le répertoire classique (Bach, Mozart, Schumann, Bach, Schubert, Françaix) à d’autres formes d’expression musicale, morceaux populaires roumains, tango étude de Piazzola, valse de Chostakovitch, sans oublier un clin d’œil aux films (Mission d’E. Morricone, Les feux de la rampe de Charlie Chaplin, la musique du Grand blond de Cosma) et du gospel.

Photo 7 : Se confesser en musique peut présenter des inconvénients !

Photos Nicole Bertin

Montendre : Ben, le poids des mots, le choc des photos


Samedi et dimanche derniers, Benjamin Maret, de la compagnie des Baladins de Pouss’hier, présentait au Centre culturel de Montendre une exposition qui a suscité une vive émotion.

Que caches-tu sous ton chapeau, Ben ? Grand, charpenté, ce jeune homme a choisi de livrer son histoire de la vie à travers une vibrante exposition. D’une façon franche et directe par l’écrit et la photographie. Il a osé et il a bien fait.
Tout a commencé le 13 septembre 2008. Au beau milieu du supermarché, il ne comprend plus le grand jeu de la scène humaine. Les gens passent sans se regarder et le silence fait bientôt place aux liens d’amitié et d’amour qui devraient se tisser. « Ce jour-là, j’en avais marre, seul et sans boulot. J’ai vu l’égoïsme, le matérialisme. Quel avenir dans ces conditions ? ».

Loin de sombrer dans la dépression, Ben s’est alors lancé un défi : expliquer sa réaction par la poésie des mots et le choc de photos. Pourquoi venir sur Terre pour s’ignorer ?
Cette exposition, qu’il a entièrement pensée et créée, est devenue thérapie. En la préparant, il s’est rapproché des autres : s’ils ne viennent pas à lui, il ira vers eux. En tendant la main, il a brisé la glace de cette indifférence qui l’inquiète tant.
Samedi et dimanche derniers, le public était nombreux, conquis par sa démarche inattendue. Cette confession publique n’a laissé personne indifférent. Réconforté, Ben a senti qu’il était écouté. Sa famille, originaire d’Expiremont, est venue l’encourager. Ben a souri. « Je vais mieux » dit-il.
En tout cas, il possède un vrai talent de photographe (ses prises de vue le démontrent) et sur une scène de théâtre, il est excellent…

Photo 1 : Ben, talent et sensibilité

Photo 2 : Ben et sa famille, venue l'encourager

Photo 3 : Que caches-tu sous ton chapeau ?