mercredi 21 octobre 2009

Académie de Saintonge :
Avec Denys de la Patellière et Michel Lis


Une belle séance clôturée par le concert de Cédric Burgelin et Émilien Courait

Dimanche 5 octobre, s’est tenue à Saintes la traditionnelle cérémonie de remise des prix de l’Académie de Saintonge. Cette année, l’écriture et le cinéma ont été récompensés avec deux personnalités, Michel Lis et Denys de la Patellière. Ont également été distingués la musique avec Cédric Burgelin, titulaire des orgues de la cathédrale Saint Pierre, Émilien Courait, joueur de tuba ; le théâtre avec la Compagnie Rouge Crinoline, sans oublier la distinction d’un site internet (Virollet) et les broderies de l’atelier du Bégonia d’or. Le public est venu nombreux assister à cette rencontre qui s’est terminée par un magnifique concert et un sympathique verre de l’amitié servi dans le cloître.



La salle Saintonge était comble dimanche dernier pour cette traditionnelle remise des prix. Réunis autour de leur directrice, Marie Dominique Montel qui rendit hommage à Jacques Badois, propriétaire de la Roche Courbon décédé il y a quelques mois, les académiciens ont salué l’arrivée d’un nouveau membre, Jacques Bouineau, professeur de droit à La Rochelle.
Suivit la remise des distinctions.

• Le grand prix de l’Académie a été remis à Michel Lis par le fringant Pierre Dumousseau :
« L’homme qui, chaque matin, met la France de bonne humeur » : c’est ainsi qu’Alain Poher, alors Président du Sénat, qualifiait Michel Lis. Pour Michel Drucker, il est « le philosophe des fleurs, des arbres et des légumes, un jardinier doublé d’un poète authentique ». Enfin, pour la majorité de nos concitoyens, ce fut une des voix les plus populaires de la radio (France Inter) et de la télévision (Télématin).
“Michel le jardinier“ a 72 ans et il anime toujours une rubrique radiophonique, chaque samedi, sur France Bleue La Rochelle.
Né dans les deux Sèvres, Michel Lis est un saintongeais de cœur. Petit-fils d’un cheminot charentais, fils de Pierre Lis enseignant, grand résistant et maire de Royan de 1979 à 1983, il n’a jamais manqué d’évoquer la Saintonge dans ses nombreuses chroniques médiatiques.
Il est en outre l’auteur d’une quinzaine de livres, tour à tour poétiques ou didactiques.
Définitivement retiré à Saintes, au bord de la Charente, il mitonne ses ouvrages littéraires avec le même amour que celui qu’il porte à ses cultures potagères, tout en continuant à s’investir dans la vie culturelle locale.


• Denys de la Patellière (prix du Patrimoine) honoré par Marie Dominique Montel :
Denys de la Patellière est un grand monsieur du cinéma. On l’associe à Jean Gabin avec qui il a tourné de nombreux films, à Simenon qu’il a adapté souvent au cinéma et, plus tard, à la télévision, on l’associe à Michel Audiard qui écrivait pour lui d’inoubliables dialogues. On l’associe au film “Un taxi pour Tobrouk“, avec Lino Ventura, Charles Aznavour et Hardy Kruger.
On l’associe à La Rochelle, la ville natale de sa mère, où il est venu habiter à l’âge de trois ans, en 1924. Son père était professeur de mathématiques à Fénelon et il y a fait lui-même toutes ses études. Enfin, il y a réalisé un film qui nous touche énormément encore aujourd’hui c’est Le bateau d’Émile avec Lino Ventura, et Annie Girardot, un véritable hommage à La Rochelle en 24 images/secondes. Michel Simon et Claude Brasseur sont également à l’affiche de ce film tiré d’une nouvelle de Simenon qui lui permet de retrouver à 40 ans les saveurs de sa jeunesse. Enlevées par les dialogues (de Michel Audiard bien entendu) les aventures du pêcheur et de sa compagne dans les rues et sur les quais magnifiquement photographiés sont inoubliables. Le metteur en scène retrouve des personnages qui ont marqué son enfance, à la criée au poisson ou dans les cafés et immortalise avec affection l’atmosphère nocturne de sa ville natale.
Denys de la Patellière est l’un de ces « charentais que le monde nous envie » !




• Denis Montebello (prix Madeleine La Bruyère) :
Encore trop peu connu du public cultivé, Denis Montebello est l’un de nos écrivains les plus talentueux. Vosgien d’origine italienne, il est installé depuis longtemps à La Rochelle où il enseigne les lettres classiques au lycée. Il a publié un ouvrage aussi singulier que délectable, intitulé “Le diable, l’assaisonnement“ au Temps qu’il Fait. Ce livre rassemble de savoureuses chroniques parues pour la plupart, dans l’actualité Poitou-Charentes. Ces textes gastronomiques et poétiques sont accompagnés de photos très suggestives de Marc Deneyer qui en accentuent la troublante étrangeté.

• Cédric Burgelin (prix de La Saintonge Romane) :
Le musicien qui veille aux destinées de l’orgue de Saint Pierre est Cédric Burgelin. À 38 ans, il est l’un des plus jeunes organistes de France. Sa passion pour l’orgue remonte à sa prime jeunesse. Il rencontre Gaston Litaize lors d’un concours à La Rochelle où il obtient la médaille d’or. Membre du jury, le célèbre compositeur est touché par la qualité de sa prestation, et lui propose de rejoindre le Conservatoire National Supérieur. Il remporte deux premiers prix, orgue et basse continue, à l’unanimité du jury. Il a travaillé avec les plus grands maîtres de l’orgue : Gaston Litaize, Michel Chapuis, Michel Bouvard et Olivier Latry, organiste titulaire de Notre Dame de Paris.
Revenu en Charente Maritime, il est titulaire des orgues de la cathédrale de Saintes et chargé de cours. Il est aussi responsable de l’orgue de Jonzac, nouvellement restauré. Célèbre et reconnu, il donne de nombreux concerts en France et à l’étranger.


• Gérard Dufaud (prix de la CDA du pays royannais) pour “Geo Maresté, Reflets des Charentes“ :
En pénétrant au Musée de Royan il y a quelques mois, ce fut un éblouissement. Qui donc avait réuni des toiles aussi différentes dans leurs couleurs, leurs styles et leurs factures, et donnant en même temps l’impression d’une appartenance spirituelle unique ? Le responsable inspiré de cet accrochage, Gérard Dufaud, avait réussi le tour de force de puiser parmi les centaines de peintures, d’aquarelle, de dessins et de gravures réalisées par le même artiste, Geo Maresté, né à Cognac en 1875, habitué des bords de Charente et des côtes royannaises qu’il fréquenta jusqu’à sa mort en 1940. On pouvait, presque d’un seul coup d’œil, embrasser la vie d’un créateur prolifique, fortement influencé par l’impressionnisme.


• Compagnie Rouge Crinoline (prix Champlain fondé par le Mémorial de la Nouvelle France) :
Créée en 2004, basée à Saint-Georges du Bois, Rouge Crinoline entend mélanger les genres, du cabaret populaire au lyrique, du “théâtre élitaire pour tous“ (Antoine Vitez) : rouge, comme la vie, le sang, la passion, les rideaux de théâtre. Théâtre au sens classique du terme, avec ses dialogues, ses monologues, ses surprises, mais théâtre ouvert au chant et à la musique jouée (guitare et accordéon), à la chorégraphie. Sophie Brillouet, qui fait par ailleurs une carrière de comédienne, met en scène dans Les Voyages imaginaires : Vera Gardel, Thierry Jennaud, Priscilia Boussiquet, Guylène Pichot.

• Benedict Donnely (prix Dangibeaud) pour la reconstruction de l’Hermione de La Fayette à Rochefort :
Benedict Donnelly est président de l’Association Hermione-La Fayette. Né d’un père américain débarqué en 1944 sur les plages de Normandie et d’une mère française, il a consacré toute son énergie à la reconstitution du navire symbole des relations franco-américaines, à l’image de sa propre vie.
L’aventure de l’Hermione, celle d’aujourd’hui, dure depuis 1992. C’était tellement ambitieux que personne n’y croyait. Reconstruite selon les techniques de l’époque, la frégate fait rêver tous les amoureux de la mer et de l’histoire.


• Émilien Courait (prix de la Ville de Saint-Jean-d’Angély) :
Ancien élève de l’EMHS, créée à Jonzac par Claude Révolte, Émilien Courait a été reçu au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris ainsi qu’au Concours de la Musique de la Garde Républicaine. Ce sont deux concours prestigieux qui augurent d’une carrière brillante de musicien. Car Émilien Courait n’a que 24 ans.
Fils d’un viticulteur d’Arthenac, à l’exemple de son frère qui joue de la trompette, il se présente à l’école de musique de Jonzac. Celui qui va devenir son professeur, Hervé Sardin, lui dit que l’orchestre manque d’un trombone et d’un tuba.
Il se lance. Tous les instruments possèdent leur rôle dans un orchestre et ceux considérés comme accessoires expriment souvent plus et plus fortement une émotion ou une sensation que ceux que se trouvent au premier plan. « Le tuba est un instrument encore récent dans l’histoire de la musique » déclare Émilien Courait qui a trouvé sa vocation. Nous lui souhaitons bonne chance dans tous les orchestres prestigieux avec lesquels il joue : Pasdeloup, Lamoureux, Paris Brass Band, Cuivres d’Île de France.


• Christophe Chabouté (prix Chapsal) :
Voici une bande dessinée, en noir et blanc, celle d’un homme dans un phare. Il s’agit d’une BD poétique.


• Philippe Deblaise (prix de la Ville de Royan présenté par Marc Seguin) :

Philippe Deblaise est un écrivain né à Saintes, spécialiste du cheval et de l’histoire de l’équitation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages. “Au sommet des grands pins“, paru cette année au Croît Vif, justifie à lui seul le prix de la ville de Royan.
“Le manuscrit de Pignatelli“ aux Éditions du Rocher, nous plonge au cœur du XVIème siècle, quand se diffuse le calvinisme et éclatent les guerres de Religion, dans le monde de l’édition. Charles Périer, un jeune imprimeur parisien, part pour l’Italie se procurer le manuscrit qui, pense-t-il, va lui assurer la considération de tous les passionnés du cheval, et aussi une probable aisance. Hélas ! Le manuscrit lui est dérobé, et lui-même survit par miracle à une tentative d’empoisonnement. Une périlleuse quête à travers la France troublée des Valois le conduit dans notre région. Il fait la connaissance de Bernard Palissy, apprécie les huîtres et savoure même un verre d’une boisson inconnue ailleurs qu’on décide d’appeler “pineau“. Philippe Deblaise s’est soigneusement documenté : son livre est une réussite.


• Olivier Fouché (prix de la Ville de Saintes) présenté par Francette Joanne pour “Le secret des huîtres de la fine princesse Claire“ :
Olivier Fouché n’est pas seulement un conteur d’histoires, un traqueur de secrets ; il est aussi un admirable dessinateur. Dans son bureau à tiroirs, il a toute une palette de couleurs et de formes qui parlent à sa place lorsque les secrets l’étouffent. Mieux, il prête ses talents lorsque d’autres, ses complices le plus souvent, lui font partager leurs secrets. À lire sans modération !


• La médaille de l’Académie a été décernée à Stéphane Fleuret pour son blog du village de Virollet (http://virollet.over-blog.com/). Présentation de Jacques Dassié, le roi du net !





Photo 1 : La salle Saintonge, pleine à craquer

Photo 2 : Marie Dominique Montel, directrice de l'Académie de Saintonge, le cinéaste Denys de la Patellière, Nicole Bertin, trésorière de l'Académie, Michèle de la Taste

Photo 3 : Pierre Dumousseau et Michel Lis

Photo 4 : Denys de la Patellière et Marie Dominique Montel

Photo 5 : Michèle de la Taste, nièce de Denys de la Patellière, Nicolas de la Taste, Denys de la Patellière et Didier Quenton, député maire de Royan

Photo 6 : La photo souvenir !

Photo 7 : L'organiste Cédric Burgelin

Photo 8 : Bernard Mounier et Gérard Dufaud

Photo 9 : Le public

Photo 10 : Emilien Courait, joueur de tuba

Photo 11 : Christophe Chabouté, Alain Quella Villéger et Madeleine Chapsal

Photo 12 : Marc Seguin, Philippe Deblaise, Didier Quentin

Photo 13 : Francette Joanne et Olivier Fouché

Photos 14, 15 et 16 : Le concert donné en l'église Saint Pierre par Cédric Burgelin était magnifique. Il a été suivi d'un vin d'honneur servi dans le cloître.

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