samedi 10 octobre 2009

Royan : Veolia, c'est non !


La ville de Royan est au cœur d'une histoire d'eau qui n'a rien à voir avec l'Atlantique...

La principale question du dernier conseil municipal, qui s'est tenu jeudi soir, concernait le choix du nouveau délégataire qui aura en charge la distribution de l'eau. Depuis des lustres, cette activité est assurée par la Compagnie des Eaux de Royan qui dépend de la SAUR (dont le siège est dans la région toulousaine). La CER chapeaute également l'assainissement, via la Communauté d'Agglomération du Pays Royannais.
Le contrat étant arrivé à terme, le député maire Didier Quentin a lancé un appel d'offres. Trois propositions ont été retenues : la CER, la Lyonnaise des Eaux et Veolia. Veolia étant la moins et la mieux disante, elle figurait en bonne place pour gagner la partie. Par la même occasion, cette implantation allait lui permettre de se positionner sur le littoral atlantique.
Pour cela, il fallait que le conseil municipal vote ce choix à la majorité. Or, les choses ne sont pas simples dans ce domaine. En effet, depuis quelques semaines, les Royannais assistent, la bouche bée, à des échanges assez corsés sur le sujet, sans oublier des tracts anonymes, distribués la nuit de préférence. Il semblerait que certains élus soient particulièrement attachés à la CER et fassent tout pour la conserver.
Lorsque la question a été débattue, des conseillers sont montés au créneau pour "démonter" le budget prévisionnel de Veolia, dont M. Guiard (opposition) qui le dit d'ailleurs avec talent et précision. Ces points n'auraient-ils pu être discutés en commission, comme c'est l'usage ?
L'issue était prévisible et elle se vérifia : le vote fit apparaître 16 voix contre Veolia et 15 pour. Toujours cette fameuse petite voix qui fait la balance !
Selon les observateurs, il est rarissime qu'une société, faisant une meilleure offre que ses concurrentes, ne soit pas validée par une assemblée communale. Il n'y a donc pas de jurisprudence. Le maire a contacté son service juridique pour savoir ce qu'il convient de faire en pareil cas.
Le conseil se trouve encore dans une impasse mais jeudi, le ton est resté modéré. Bref, on devrait en savoir plus sur cette affaire d'eau dans les jours qui viennent. « Nous avons touché à une chasse gardée » souligne un proche de Didier Quentin, à la fois lassé et irrité par la tournure des événements.

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