dimanche 21 février 2010

Régionales Poitou-Charentes :
La communiste Michèle Carmouse claque la porte


« Les propositions du Front de Gauche étaient inacceptables »

Faute d'accord avec le Front de Gauche, le Parti Communiste de Charente-Maritime (contrairement à ceux de la Vienne, des Deux Sèvres et de la Charente) se retire de la course. Il ne participera pas aux Régionales et Michèle Carmouse, vice-présidente de Ségolène Royal, ne siégera plus à Poitiers. « La stratégie de la direction nationale est suicidaire car ses alliés ne se situent qu'à l'extrême gauche » explique-t-elle. Dans le département des mouettes, le PC ne veut pas sefaire manger tout cru par les amis de Jean-Luc Mélenchon. Elle répond à nos questions.



Michèle Carmouse, vous avez donc renoncé à vous présenter aux élections régionales ?

En effet, la direction du Parti communiste de Charente Maritime a décidé de ne pas présenter de liste car elle s'est retrouvée prise au piège.
Il est évident que les Communistes ne pouvaient pas rejoindre Ségolène Royal à partir du moment où elle accueillait des membres du Modem.
Le Modem est à droite et les choses auraient alors été compliquées. Les électeurs qui nous soutiennent n'auraient pas compris notre attitude.
Vous auriez pu rejoindre le Front de Gauche de Jean Luc Mélenchon_?
Nous avons passé beaucoup de temps à essayer de monter une liste avec les membres du Front de Gauche et voir ce que nous pouvions faire. Malheureusement, nous n'avons pas abouti. À chaque fois, ils sont revenus sur les accords conclus et en rajoutaient. Leurs exigences étaient impossibles. En effet, ils ne voulaient pas d'union au second tour avec Ségolène Royal si sa liste comprenait des membres du Modem, des personnes de droite ou issues du Modem. Par ailleurs, dans le cas où nous aurions dépassé 10%, ils souhaitaient se maintenir au second tour. Moi qui me suis toujours battue contre la droite, j'étais favorable à une fusion. Une triangulaire aurait fait perdre la gauche.

Est-ce à dire que vous baissez les bras ?

Non, nous ne baissons pas les bras. Nous continuons à nous battre politiquement au contraire. Ne pas se présenter est une décision majeure. Il faut savoir également que le Front de Gauche entendait faire payer toute la campagne par le Parti communiste, évoquant des accords nationaux. Pour être remboursé, il faut obtenir au moins 5_% des suffrages. Si notre score avait été inférieur, nous risquions de nous retrouver dans une situation difficile...
Les électeurs ne sont-ils pas perdus avec tous les partis de gauche_ actuels ?
Les gens attendaient l'union à gauche avec un grand rassemblement qui n'a pas pu se faire. Je le regrette vivement. Le NPA d'Olivier Besancenot a été intransigeant avec nous. Avant même que l'élection ait lieu, il était déjà question du second tour. Ce n'était pas réaliste.

Vous allez quitter la vice-présidence de la Région avec un pincement de cœur...

C'est triste parce qu'il y avait encore des choses à faire. Les grands chantiers se terminent en avril. Il va me manquer un mois_! A ceux qui disent que je vais perdre mes indemnités, je rappelle qu'elles étaient reversées au Parti Communiste qui remboursait mes frais. Avec ce système, on est libre. Désormais, je vais pouvoir me consacrer pleinement à la vie municipale saintaise.

Que voterez-vous le 14 mars ?

Nous allons réfléchir, notre parti combat la Droite de longue date. Je ne serai pas abstentionniste car je suis contre l'abstention. Chacun agira en son âme et conscience.
Ces Régionales mettent en exergue des ambitions personnelles, comme celle d'Alexis Blanc qui a quitté le Modem pour rejoindre Ségolène Royal. Elle-même se projette dans la Présidentielle, tout comme Jean Luc Mélenchon avec le Front de Gauche. Il a besoin d'avoir une unité et un grand parti à gauche pour se présenter en avril 2012.


Photo 1 : Michèle Carmouse avec les Saintais, Christian Couillard (Verts), Margarita Sola (PS) et Philippe Callaud (MRG)

Photo 2 : Michèle Carmouse à la Région à l'époque où Jean François Fountaine en était vice président.

1 commentaire:

Unknown a dit…

D’obscures raisons personnelles et d’appareil ont conduit le groupe dirigeant du PCF en Charente Maritime à quitter le Front de Gauche en dernière limite, deux jours avant le dépôt de la liste. Il faut dire alors que la colère et l’angoisse furent grandes. Puis vint aussitôt le soulagement. La colère parce que ce groupe avait eu un comportement très agressif dans la négociation préalable, contribuant largement à faire échouer la négociation avec le NPA. L’angoisse était de voir le dispositif du Front de Gauche ébranlé dans la région car ce départ de dernière minute, sans crier gare, était évidemment destiné à plomber la liste. Le soulagement c’est évidemment qu’aussitôt, dans des conditions incroyables d’énergie militante, des communistes du département ont occupé le créneau déserté par ces dirigeants. Ils ont courageusement assumé la tête de liste départementale et fourni le quota de douze candidats qui revenait au PCF, principale force militante de la coalition dans le département. La jeunesse communiste a emboité le pas. La brèche est comblée, aux applaudissements de tous et surtout des communistes des autres départements ! Au meeting, c’étaient les stars de la soirée à l’applaudimètre! Car le PCF, ici comme ailleurs est au cœur du dispositif du Front de Gauche. Depuis, piqués au vif, les sympathisants et adhérents communistes de Charente Maritime multiplient les initiatives et soutien à la liste départementale. Par contre les dirigeants félons multiplient les déclarations publiques contre la liste du Front de gauche, et parasitent les réunions publiques. Le principal résultat est de stimuler l’ardeur des nôtres. Leur défi est de faire meilleur score, ici aussi, qu’il a été fait aux européennes. J’y crois. Le mouvement et la dynamique du Front de Gauche sont plus forts que toutes les coteries. Ségolène Royal va se rendre compte elle aussi qu’il est vain de mener cette sorte de manœuvre car elles ne débouchent sur rien.
verbatim : blog Jean luc Mélanchon