samedi 19 novembre 2011

Sandrine Piau :
Entre rêve et poésie


Dimanche dernier, le concert de Sandrine Piau était dédié au rêve, tandis que les doigts agiles de Suzanne Manoff couraient sur les touches de son Steiner…


Robe rouge sur le tapis rouge. La couleur que foulent les stars. Car Sandrine Piau, invitée des Feuillets d’Automne 2011, en est une ! Dimanche dernier, le concert qu’elle a donné en l’église Saint Gervais a ravi le public. Entre l’elfe au regard mutin et l’égérie qu’une robe joliment dénudée met en scène, cette cantatrice possède une voix particulière, cristalline, retentissante et si tentante.

À la voir heureuse et souriante aux côtés de la pianiste Suzanne Manoff, on se dit que le destin a bien fait les choses. En effet, la dame se destinait à la harpe. Elle a finalement choisi le répertoire baroque où elle possède « l’une des plus belles voix » soulignent les connaisseurs. « Au départ, rien ne m’y prédestinait, d’autant plus que j’étais harpiste moderne. Je ne baignais pas du tout dans le baroque. William Christie, Christophe Rousset et tant d’autres ont clairement orienté ma vie musicale. De plus, ce milieu baroque était très perméable. Rencontrer un chef vous faisait entrer dans une sorte de famille et vous les voyiez tous ! » avoue-t-elle dans un entretien. Avec le temps, la soprano s‘est senti pousser des ailes et l’opéra est venu naturellement. La mélodie a suivi.


Toutes les époques l’intéressent, comme en témoigne le programme choisi pour Jonzac : le XIXe siècle avec Felix Mendelssohn, Gabriel Fauré et Richard Strauss ; le XXe avec Vincent Bouchot, Francis Poulenc et Benjamin Britten. Une très belle prestation dont la poésie n’était pas exclue puisque les plumes de Verlaine, d’Apollinaire et d’Aragon y étaient honorées.

Le dernier CD de Sandrine Piau “après un rêve“ est sorti au printemps dernier chez Naïve. En décembre, elle sera Pamina au théâtre des Champs Elysées. L’an prochain, pour la première fois de sa carrière, elle se produira au Japon et fera une tournée aux États-Unis.

Suzanne Manoff, quant à elle, poursuit sur sa lancée. Elle vient d’enregistrer les sonates de Beethoven avec Nemanja Radulovic (que nous avons applaudi à Jonzac avec les Trilles du Diable) et a joué avec Patricia Petibon à La Rochelle en janvier dernier (venue elle aussi à Jonzac). Les songes deviennent réalité, même dans les petites communes. Avoir reçu ces artistes en Haute Saintonge est un bonheur !


Quand une soprano à la voix superbe et une pianiste parmi les plus recherchées de sa génération se retrouvent sur une même scène, le moment devient inoubliable…

Photos Nicole Bertin

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