La région de Saintes, riche en vestiges anciens, fait le bonheur des archéologues. Une campagne de fouilles a lieu actuellement sur la commune du Douhet. Elle laisse espérer une importante découverte.
Tout commence le jour où nos archéologues ont pour mission de dégager des regards de l’aqueduc romain, réalisés au XVIIIe siècle. La présence, à proximité immédiate d’un lavoir encore utilisé dans les années 1950 et alimenté en détournant une partie de l’eau de l’aqueduc, les intrigue et les pousse à faire des fouilles.
En effet, les parois verticales, particulièrement bien taillées, ne peuvent pas se confondre avec une carrière. Ils constatent aussi que ces lieux ont fait l’objet d’un aménagement complexe : escaliers et portes sont taillés dans le rocher.
Une étude attentive leur permet alors de découvrir la présence de graffiti représentant un Chrisme et plusieurs poissons, symboles chrétiens utilisés aux premiers siècles de notre ère.
Sculpté dans la pierre, se trouve un élément rappelant un fauteuil posé sur un socle, d’une hauteur d’un mètre environ. Le fauteuil, kathédra en grec, symbolisait l’autorité de l’Evêque qui prêchait assis, à l’image du Christ.
Tous ces éléments laissent à penser que nous sommes en présence d’un baptistère, lieu de célébration du baptême. Mais alors, par quel évêque de Saintes ce baptistère aurait-il été utilisé ? Entre le Ier et le Ve siècles, nous manquons cruellement d’informations, mais cela ne signifie pas que la Gaule n’ait pas été christianisée à l’instar de nombreux pays.
Comme le soulignent les historiens : « le Christianisme a été introduit au IIe siècle par des marchands orientaux dans le Sud de la Gaule. Au IVème siècle, son implantation s'accélère mais les persécutions sont nombreuses. Rome veut restaurer le culte impérial pour préserver son unité. En 312, l'empereur Constantin se convertit au christianisme. En 313 l'Edit de Milan accorde aux Chrétiens la liberté de culte. En 325, le concile de Nicée institue le canon catholique, c'est-à-dire que la foi chrétienne sera fondée sur les quatre évangiles, les vingt et un épîtres, les actes des apôtres et l'apocalypse. Tous les autres textes sont jugés irrecevables et interdits. En 391, le christianisme devient la religion unique et officielle de l'Empire. A la fin du IVeme siècle , Saint-Martin de Tours, décide de se consacrer à la christianisation des campagnes qui reste encore superficielle ».
Les mois à venir nous éclaireront peut-être sur cette période lointaine de notre histoire…
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