samedi 12 mai 2012

Hollande et Sarkozy
aux cérémonies du 8  mai :
Un moment historique


Dimanche soir, l’élection de François Hollande était prévisible. Avec une palme aux sondages qui ne s’étaient pas trompés sur l’ordre d’arrivée !
Durant la semaine, il restait des interrogations : rien n’était joué, disait-on. L’UMP, qui voulait y croire, a occupé le terrain jusqu’au bout. Que pouvait-elle faire dans un contexte aussi tendu ? Nicolas Sarkozy l’a appris à ses dépens et certains électeurs l’ont clamé haut et fort : il y a eu un vote sanction contre lui. Sont venus s’y ajouter les blancs du Front National qui compte bien s’inviter au bal des Législatives.
La guerre serait-elle ouverte entre l’UMP et le FN ? En rompant avec l’image un peu vieillotte de son père, Marine Le Pen veut incarner un mouvement neuf, même s’il comporte des chimères appartenant au passé. Elle arrive à convaincre et les jeunes ne sont pas les derniers à l’écouter. La crise l’aide à propager ses idées, comme ce fut le cas en d‘autres époques de l’histoire. Les extrêmes se nourrissent du chaos et se renforcent quand les partis traditionnels sont incapables de faire face aux situations.

Nicolas Sarkozy a également souffert de la position de François Bayrou qui s’est finalement prononcé, à titre personnel, en faveur du PS. Les centristes de droite n’ont pas compris et Jean-François Copé encore moins. En effet, l’UMP vient de désigner une candidate contre le président du Modem sur sa circonscription. La réponse du berger à la bergère. Le PS maintiendrait son propre candidat…

François Hollande est donc le vainqueur de cette élection qui émeut les nostalgiques. En effet, un François peut en cacher un autre, élu en 1981. Ce soir-là, la liesse était aussi grande qu’à la Bastille ou à Tulle dimanche dernier.

Chaque président incarne un nouveau souffle. François Hollande n’échappe pas à cette espérance quasi “messianique“. Il sait qu’il ne doit pas décevoir et c’est avec soin qu’il prépare son prochain gouvernement. L’écart est moins grand qu’on ne le pensait avec Nicolas Sarkozy et surtout, la consigne de Marine Le Pen de voter blanc a rendu le nouveau président minoritaire parmi les électeurs inscrits, ce qui n’est pas une position confortable. La participation, cependant, est à souligner.

Le voici tenant les rênes, suivi du cortège de difficultés qui accompagne cette fonction. L’état de grâce ne dure pas longtemps ! Bientôt, viendront les sommets internationaux (avec B. Obama au sujet du retrait des troupes françaises d’Afghanistan) et les rencontres concernant l’Europe aux côtés d’Angela Merkel (les yeux sont rivés sur la Grèce).
Les curseurs peuvent-ils bouger ? L’avenir nous le dira. Les Français demandent clairement à leur nouveau président d’améliorer leur quotidien et de gommer les inégalités. C’est ce qu’il fait en prenant d’ores et déjà des mesures simples : augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, blocage du prix de l’essence pendant trois mois (si cela se justifie, les cours étant actuellement stables).
Le reste devrait suivre, mais quelles peuvent être les marges de manœuvre dans un monde dont les paramètres sont en constante évolution ?


Quant à Nicolas Sarkozy, il a prononcé en guise d’au revoir un beau discours de tolérance. Entre les deux tours, plutôt que de charmer les sirènes du Front National, ce choix de style aurait été meilleur. Mais il rebondira et en sortira grandi, lui qui est apparu, calme et serein, aux cérémonies du 8 mai avec François Hollande.

À les voir tous les deux côte à côte, de même taille, frères dans la nation et dans la célébration de cet anniversaire marquant la fin du second conflit mondial, on se met à rêver. Il suffirait de presque rien pour que les choses changent et que cesse le pugilat permanent entre PS et UMP.

En tout cas, nos deux présidents “apaisés“ ont montré l’exemple et c’est pourquoi ce moment a été “historique“…

Nicole Bertin

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