lundi 4 novembre 2013

Au XIVe  siècle, les taxes faisaient déjà grincer des dents !


Que les dirigeants veuillent prélever des taxes n’est pas une nouveauté. L’histoire est jonchée de révoltes qui agitèrent les provinces. L’histoire que nous avons choisie se déroule dans la région et c’est le Pape lui-même qui lève des fonds ! En 1326, en effet, Jean XXII, pour subvenir aux besoins pressants de l’Église (il lutte contre une hérésie), ordonna la levée d’un subside sur la province ecclésiastique de Bordeaux. Un manuscrit contient les comptes de cette opération rendus par un envoyé du Saint-Père, Faidit Giraudon, qui paraît avoir été un mandataire habile. La contribution avait bien le caractère d’un impôt forcé, mais le quantum demandé à chaque bénéfice donnait matière à débat et on rencontre plus d’une fois la trace de compléments obtenus arrondissant une souscription primitive.
Il y eut aussi des refus, fort nombreux dans le diocèse de Saintes en particulier ; Faidit Giraudon eut le talent de faire revenir une foule de futurs imposés sur leur réponse négative, « Madame de Saintes », l’abbesse de l'Abbaye aux Dames en tête.
Sur le secteur de Saintes, l’évêque Thibaud de Chastillon promit, le 17 décembre 1326, mille florins qu’il versa le 3 août 1327. Le chapitre s’imposa pour 100 florins, acquittés le même jour. La recette fut de 2 252 florins, plus 1 770 livres 16 sols tournois.

Sculpture d'Aliénor d'Aquitaine (photo Nicole Bertin)
 Non loin de Saintes, l’église de Chaniers est la seule à posséder, avec Libourne, un chapiteau comportant la sculpture d’Aliénor d’Aquitaine. Depuis son remariage avec Henri Plantagenêt en 1152,  La Saintonge, la Guyenne, l’Angoumois et le Poitou étaient partie intégrante d’une grande Aquitaine, sous influence anglaise. Sur la paroisse de Chaniers, s’élevait le prieuré Dorion, aujourd’hui disparu.

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