dimanche 30 mars 2014

Jonzac : Quand nos ancêtres gallo-romains buvaient du Lambrusco !


La vigne antique avait un sexe, pieds mâles et pieds femelles. Telle est la découverte faite à la villa gallo-romaine de Jonzac ! 

 Les fouilles archéologiques de la villa gallo-romaine de Jonzac ont conduit à une intéressante découverte. En effet, un fagot de sarments de vigne y a été mis au jour dans un puits.
Bien conservé malgré son âge avancé, il a fait l’objet d’une analyse génétique poussée (ADN). Les résultats ont fait apparaître que la variété en question était du Lambrusco qui donne le vin pétillant italien bien connu ! Aujourd’hui, ce cépage est abondamment planté dans le sol argileux de la vallée du Pô, autour de Modène et de Sorbara.
Pourquoi diantre les Jonzacais (de même que leurs voisins) buvaient-ils du vin italien aux premiers siècles de notre ère ? Tout simplement parce que nous étions une province romaine dont la grande capitale était Mediolanum Santonum (Saintes). En raison des frises retrouvées lors des fouilles (identiques à celles qui ornent d’un édifice situé à Rome), on pense que le propriétaire de la villa était un ancien militaire gradé et fortuné. Lequel avait sans doute ramené des pieds de vigne pour les planter en bordure de Seugne…

En l’attente de détails supplémentaires fournis par les deux archéologues en charge du site, Karine Robin et Valérie Mortreuil, l’enquête sur les sarments retrouvés a été approfondie et le résultat laisse pantois : ils sont issus de pieds mâles (leurs héritiers existant encore de nos jours dans la région) ! Eh oui, la vigne peut avoir un sexe, tout au moins avant que la nature ne modifie la donne en rendant les variétés modernes hermaphrodites !

Jonzac : en plus de l'eau minérale naturelle, sa prochaine devise sera-t-elle "in lambrusco veritas" ?
Afin de recréer le vignoble antique de Jonzac, des pieds femelles seront donc acheminés du Liban, via l’INRA, en juin prochain. En effet, les éléments féminins du Lambrusco, qui croissent au Moyen-Orient, sont indispensables pour donner des raisins. « Notre objectif est de fournir 1000 litres de ce vin » espère Claude Belot. Pari lancé. La première cuvée devrait s’arracher à prix d’or !

1 commentaire:

Chapon Hugues a dit…

Si je peux me permettre, vous faite une petite erreur. Les chercherus ont découvert que la vigne de la villa était un Lambrusque c'est à dire de la vigne sauvage. Différente des vignes d'aujourd'hui que sont issus de multiples sélections de nos ancêtres vignerons. C'est pourquoi les recherches continuent sur les bords de la Seugne et non plus sous la terre pour trouver un Lambrusque qui pourrait encore pousser à l'état sauvage.
Le Lambrusco tient sans doute son nom de ces variétés antiques mais ce n'est pas la même vigne.