mercredi 24 décembre 2014

Joël Reignier, maire de Berneuil :
« Si Sébastien Sarron avait été soigné,
il n'aurait pas commis un tel acte »

Depuis mardi matin, le maire de Berneuil, Joël Reignier, n'en finit pas de recevoir des journalistes et pas n'importe lesquels, la presse nationale, la télé et même Metronews. « Vous parlez d’une publicité, je m’en serais bien passé » avoue-t-il.

Joël Reignier, maire de Berneuil près de Saintes
En effet, l’auteur du drame de Nantes habite Berneuil et tout le monde se précipite sur l’élu pour avoir des informations. Le maire connaît à peine Sébastien Sarron. Il l’a vu une ou deux fois : « Il est arrivé il y a cinq ou six ans. Il habite une ferme qui se trouve dans la traversée de La Jard. Il est discret et n'a jamais sollicité les services sociaux. Il se disait paysagiste mais qu'ajouter de plus ? Il est brun, de taille et corpulences moyennes. Il est né le 16 octobre 1977 à La Rochelle ». Avant son installation aux portes de Saintes, il a été mêlé, en 2006, à une affaire de vol et recel à Béziers dans l'Hérault.
A Berneuil, le premier magistrat a tout de même remarqué quelque chose de bizarre à son sujet : par deux fois, il s'est mis à faire des feux extérieurs très importants, de pneus, de végétaux. « Les proches, incommodés et inquiets, m’ont appelé. La première fois, je lui ai envoyé le policier intercommunal, mais il a refusé de lui ouvrir. Vers le 14 ou le 15 décembre, il a remis ça, brûlant cette fois tout l’aménagement paysager qu'il venait de réaliser chez lui. Je voyais les flammes depuis le cimetière allemand, c’est dire l’ampleur du brasier. J'ai averti les gendarmes. Il a éteint le feu. J'en ai conclu qu'il devait être perturbé ».


L’était-il au sujet de son travail qu'il n'exerçait plus, semble-t-il ; de sa situation (il était sous curatelle) ; de son addiction à l'alcool ? Ou est-ce tout simplement le drame de la solitude, de la marginalisation, d’une vive déception envers sa famille à qui il semblait en vouloir ? Sont-ce tous ces ingrédients qui l'ont conduit à se rendre à Nantes (pourquoi Nantes d’ailleurs ?) pour se jeter sur des passants au cœur du marché de Noël, provoquant la mort d'un jeune homme de 27 ans ?
Selon sa sœur, il aurait "pété les plombs" en raison du cannabis (dont les effets peuvent entraîner la schizophrénie) et aurait dû être soigné en psychiatrie.
Sur un carnet retrouvé dans le Partner, il écrit son dégoût de la société et surtout la peur « qu'il éprouve d'être tué par les services secrets »...

Mardi, la police scientifique s'est rendue à son domicile du 10 de la route Napoléon pour essayer de trouver des explications à son geste insensé. Les voisins sont sous le choc. « C'est un homme correct qui ne fait pas de bruit » déclare un riverain tandis qu'une proche souligne « l'état impeccable de son jardin et sa courtoisie quand il la croisait ».
Le maire, quant à lui, a été averti par les gendarmes lundi soir : « Je ne crois pas qu'il soit lié à un réseau terroriste ; rien ne le laisse supposer. Cette affaire m'attriste beaucoup. D'abord parce qu'il y a des victimes innocentes, ensuite parce qu'il n'a pas reçu les soins qui s'imposaient dans son cas. C'est malheureux. Cette année, Berneuil a fait la une de l'actualité avec la disparition de la Boule et cette tragique histoire. J'aurais préféré des événements plus agréables ». La population abonde dans son sens : « ça fait bizarre de découvrir qu'un habitant de votre commune est l'origine du drame de Nantes ». 


Une commune sous le choc
Dès que sa santé le lui permettra, Sébastien Sarron (qui s'est porté plusieurs coups de couteau à la poitrine) sera interrogé par la justice sur les motivations qui l'ont poussé à se jeter avec son véhicule sur des passants. Un homme en est mort et d'autres blessés sont encore à l'hôpital. Un bien triste Noël  en véri
Nicole Bertin



• Sébatien Sarron s'est installé à Berneuil à la fin des années 2000. Il habite une ancienne ferme dont la porte d'entrée donne sur la traversée de la Jard, au 10 de la route Napoléon. Des voisins s'étaient inquiétés de son absence depuis plusieurs jours. Ils ne pensaient pas le retrouver au cœur du drame de Nantes...


C'est dans ce jardin que Sébastien Sarron avait allumé deux feux importants

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