samedi 20 décembre 2014

La balade photographique de Michel :
Saintes se met en lumière

Il n’y a rien de plus difficile que de saisir la lumière. De la dompter et lui caresser le dos pour l’apprivoiser. Ce matin-là, il y avait de la lumière. Une lueur se répandait du côté de la Charente. Pas vive, presque discrète. Et pourtant, elle attirait Michel au détour de sa prétantaine.
Il a soulevé le voile et découvert un univers qu’il nous livre. Pour nous faire rêver et entrer dans un autre monde. Celui de Germanicus, du jardin des Hespérides, des champignons géants et de la poésie.


• Cher vieil arc romain, démonté, martyrisé, déplacé, tu es malgré tout sauvé ! Tu es ainsi devenu le gardien impassible et paisible de Mediolanum Santonum, même si ce matin d'automne, tu planes un peu dans la lumière ouatée de l'aurore.



• Autrefois tu avais comme compagnon le vieux pont de pierre à tes pieds. Reconstruit lui aussi ! Le fleuve l'a nimbé d'un voile matinal et tu es obligé d'écarquiller  les yeux pour l'apercevoir. Mais il est bien là, ton vieux complice, et sa présence te rassure !



• Frêle passerelle, en t'offrant à la lumière tamisée, tu paraîs encore plus fragile et légère, comme une ceinture de dentelle trop lâche autour de la taille de celle que tu enjambes  !


Aujourd'hui tu es délivrée de l'horizon et de la pesanteur terrestre. C'est un enchantement ... Et les arbres s'élèvent, tels des tresses légères coiffées de chevelures ouatées et opalescentes .  


• Tu es le plus beau, à la lisière du jardin, dit public. Tu l'illumines de ta parure tel le soleil qui fait défaut. Et l'artiste photographe contemple son arbre, l'arbre de la vie. Il sait que cet arbre, le sien, est unique, arbre de la vie au pied duquel se tarissent ses illusions ...


• Illusions tout  de jaune vêtues et de rosée matinale, comme un tapis moelleux et léger où le promeneur contemplatif s'enivre de son passé.


• Il  fallait un contrepied à "Germanicus" sur la rive gauche. Saint Pierre s'est imposé pour  mieux entamer un dialogue toujours inachevé, comme son clocher.


• Non,  il n'est ni parasite, ni hallucinogène. On dirait qu'il a toujours été là. Il a choisi ce tronc mutilé, décapité, comme un compagnon de voyage, fruit d'un désir et non d'un rêve. Le photographe ressent encore mieux ce qui meurt et ce qui renaît, se décompose et se recompose, comme dans un mouvement perpétuel de la vie qui jamais ne s'interrompt. Que Saint-Pierre juste à côté te protège, adorable champignon croisé en chemin.


• Reflets ou réalité ? réalité ou reflets... Peu importe. A la lumière du crépuscule, le soleil couchant dévoile des beautés insoupçonnées. De la surface de l'eau, se détachent des ombres palpitantes et fragiles qui reflètent chaque chose d'une lumière n'appartenant ni au jour ni à la nuit, mais à un monde lointain et réfléchi.


• Précieux trésor que ce paysage qui accompagne le photographe dans ses rêveries. Il lui suffit de s'imaginer la lumière irisée et nocturne pour que lui apparaisse la part fantasmagorique des choses. Il l'a trouvée grâce cette prétantaine matinale et celle-ci va l'accompagner lentement encore très longtemps...

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