lundi 8 décembre 2014

La position du Club des Entrepreneurs
à propos du travail dominical
et des 35 heures

Le président du Club des Entrepreneurs, Guillaume Cairou, explique sa position à propos du travail dominical et des 35 heures. 

« Le travail le dimanche servira les intérêts de nos TPE qui sont la majorité de nos entreprises ! Ne nous privons donc pas de ce levier de croissance, de compétitivité et d'attractivité.La fermeture dominicale des magasins est préjudiciable à l'attractivité de notre pays. C'est pourquoi nous soutenons, nous entrepreneurs engagés, la libéralisation du travail le dimanche portée par Emmanuel Macron qui soumettra d'ici à la fin de l'année, au Parlement, son projet de loi prévoyant d'offrir aux maires davantage de moyens pour permettre les ouvertures de commerces le dimanche.
Notons immédiatement que cette législation est déjà largement appliquée en Europe. Certaines de nos TPE sont très fréquentées en semaine, mais souffrent de ne pas pouvoir l'être encore plus le weekend. Il en va de l'intérêt de tous qu'elles puissent l'être. Elles gagneront plus, paieront plus leurs salariés et permettront aux clients de pouvoir faire le shopping qui leur convient. C'est tout simplement gagnant-gagnant sur le plan économique.
Je suis convaincu qu'il faut être dans une politique de l'offre. L'ouverture dominicale permettrait à notre pays de mieux exister face à la concurrence mondiale que se livrent les grandes villes. Le monde n'est plus qu'un village. Nous ne pouvons plus tenter de résister au progrès. Nous ne pouvons pas nous battre avec les armes du siècle dernier ! Nous nous insurgeons contre les bien pensants qui affirment à longueur de plateaux que l'ouverture dominicale créerait une concurrence pour les petits commerces de proximité. En plus d'être faux, cela ne vise qu'à faire peur. L'ouverture dominicale, c'est l'initiation d'une dynamique vertueuse de fréquentation des commerces le dimanche. Nous ne voulons pas la chienlit économique et sociale. Bien au contraire, nous pensons que les salariés concernés doivent être volontaires et bénéficier d'une compensation de la part de leur employeur, à savoir un salaire doublé pour les établissements employant plus de 11 personnes. Trop nombreux sont les intervenants sur ce sujet à oublier l'essentiel : le Conseil Constitutionnel a élevé la liberté d’entreprendre au rang de principe à valeur constitutionnelle, c'est-à-dire qu'il en a fait une valeur majeure de notre vivre ensemble, de notre socle social. Il est vrai que le législateur est toujours fondé à restreindre l’exercice d’une liberté quand il le fait de façon limitée et pour l’intérêt général. C'est ici, chacun l'aura compris, loin d'être le cas...

Les 35 heures ont été un mauvais projet  : Cette nouvelle étape d'assouplissement de la durée du travail est attendue. Nous saluons le fait que le pragmatisme économique l'a enfin emporté sur le dogmatisme élitiste habituel sur ces sujets. En renchérissant le coût du travail, les 35 heures sont venues ébranler notre compétitivité, multiplier les restructurations et les délocalisations qui sont un véritable fléau que nous n'avons pas réussi à endiguer. Certains déconnectés des réalités proposent le retour aux 32 heures ! Qui peut croire que la réduction de la durée du travail se traduira par des emplois supplémentaires ? N'a-t-on pas tiré les leçons de l'histoire ? Les entreprises ne créeront des emplois que si le coût du travail diminue. Autrement, elles iront s'implanter ailleurs, dans les pays à faible coût de main-d'oeuvre. Voilà la réalité. A cet égard et pour lutter contre cette situation, le seul moyen pour s'en sortir est de lutter contre les obstacles qui entravent le développement de nos entreprises. Nous nous félicitons de la prise à bras le corps par Emmanuel Macron de ces réalités. Les 35 heures ont joué contre l'emploi et se sont retournées contre les salariés. Assouplir ce contre-sens économique est sain. Y mettre fin est souhaitable et nécessaire. Nous faisons un bilan simple des 35 heures : des conséquences négatives sur l'emploi, un ralentissement de la croissance ; une majoration du coût du travail ! Bref, tout l'inverse de ce qui avait été prévu. Au lieu de les attribuer au développement de nos entreprises, les marges de productivité de nos entreprises ont été absorbées par ce surcoût considérable. La loi doit être souple. Nous continuerons à nous battre pour défendre l'esprit des entreprises et revenir sur cette loi qui est une mauvaise loi pour tous, salariés et entrepreneurs. Assouplir les 35 heures, c'est tout simplement prendre en compte les réalités économiques et lutter contre le travail au noir qui n'a cessé de se développer ces dernières années. Ce rapport a le mérite de démontrer qu'il convient de ne plus faire des lois hexagonalo-hexagonale. Ne pas prendre en compte la concurrence étrangère en continuant d'augmenter les contraintes des entreprises alors que c'est le moment pour libérer l'économie, est un piège majeur que nous nous tendrions à nous-même !».

• À propos du Club des Entrepreneurs : Il compte aujourd'hui plus de 18 500 membres. Le Club des Entrepreneurs est un réseau de créateurs et dirigeants d'entreprises qui partagent une ambition commune : promouvoir l'esprit d'entreprise. www.clubdesentrepreneurs.org

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"La main-d'oeuvre à faible coût du travail" est déjà là !
Ce sont les "travailleurs détachés"venus d'Europe. Horaires déments, salaires de misère, aucune charge payée par l'entreprise !
Certaines estimations fixent leur nombre à au moins 500 000 actuellement en France !
Les 35 heures n'y sont pour rien, d'autant plus que les salariés Français ont l'une des meilleures productivités mondiales !