lundi 20 avril 2015

Conseil départemental : « Nous avons
choisi de poursuivre nos efforts
d’investissement en empruntant »
explique Dominique Bussereau

Comme il l’avait annoncé, Dominique Bussereau a souhaité que la nouvelle assemblée soit élue pour étudier le budget 2015. En effet, fin 2014, le binôme homme/femme sur chaque nouveau canton n’avait pas encore été instauré. Pour impliquer cet hémicycle renouvelé, le président du Conseil départemental a pris du retard sur le calendrier.  
Le Conseil départemental réuni en session lundi à La Rochelle
Les aides de l’Etat sont en diminution (moins 11 millions) et c’est un vrai casse-tête pour le Conseil départemental. La croissance est en panne et le nombre de permis de construire a régressé de 30% en 2014. A l’échelon national, le BTP envisage de se séparer d’un nombre important de salariés, entre 15 et 30.000.  « Que devons-nous faire ? Limiter notre engagement ? Nous avons choisi de poursuivre nos efforts d’investissement en empruntant. Les taux sont bas actuellement. Nous percevrons également un produit plus important des droits de mutation dont le taux a été porté de 3,8 à 4,5%» explique Dominique Bussereau. Il estime que le Département doit insuffler du dynamisme en donnant l’exemple (construction de nouveaux centres de secours, augmentation du budget du SDIS, ports, agriculture, aide aux logements, plan digues, routes, aires de covoiturage, haut débit, collèges). L’attention sera portée sur les aides aux petites communes. Du côté des dépenses, le coût du social est en constante progression (le RSA atteindra 107 millions d’euros en 2015). Les impôts locaux ne subiront aucune augmentation cette année (sauf la revalorisation des bases faites par l’Etat). Globalement, le budget du Département (avec le BS) dépassera le milliard d’euros.

Le point de vue de la Gauche

Mickaël Vallet, chef de file du parti socialiste, aurait souhaité en ce budget « plus de perspectives » compte-tenu de sa présentation tardive. « C’est la même antienne » déclare-t-il. Il se demande pourquoi avoir majoré les droits de mutation et conservé une ligne financière pour la LGV alors que Dominique Bussereau a voté le gel des crédits ? Le coût des rythmes scolaires semble moins important que prévu l’an dernier. Enfin, il est vigilant quant aux impôts : un arrêt sur image en 2015 pour mieux rebondir en 2016 ? « J’espère que ce n’est pas un leurre et qu’après les Régionales de décembre 2015, vous n’allez pas changer de position ». Bref, le président est-il sincère ?
Dominique Bussereau se veut rassurant. Les emprunts ne seront pas faits à l’aveuglette : « s’ils viennent à augmenter, c’est toute l’économie lui s’écroule ». En ce qui concerne la LGV, la ligne de crédit a été conservée dans l’attente de la signature du Contrat de Plan Etat/Région par Manuel Vals. Les rythmes scolaires ont engendré, en effet, une dépense moindre, le Département ayant tout fait pour réduire les frais de transport. 
Au nom des PRG, Pascal Ferchaud pense que ce budget aurait dû être détaillé en temps et en heure. Il s’interroge sur la fiscalité qui a augmenté de 22% depuis 2009. Et ce n’est pas tout : « la situation est préoccupante, la Charente-Maritime ne brille pas par ses résultats. Nous avons la dette la plus lourde et les investissements les plus faibles de la région Poitou-Charentes. Avec une dette de 660 euros par habitant contre une moyenne de 560,  nous allons dans le mur » (données extraites d’un article paru dans la presse quotidienne). Dominique Bussereau apprécie moyennement ces critiques d’autant qu’elles s’appuieraient, à son sens, sur des chiffres faux provenant de BFMTV. « On nous reproche d’avoir le plus faible investissement pour les collèges, mais il fallait lire 11,1 millions d’euros et non 1,1 million d’euros. Je vous conseille de regarder LCI ou I Télé. Les autres estimations remontent à 2011 dont l’endettement. Il est bon de vérifier l’information ».  
- « J’ai tapé juste puisque vous êtes en colère » remarque Pascal Ferchaud. « Je vous prends pour un homme sérieux, ce n’est pas votre habitude d’être démago » répond Dominique Bussureau…
Corinne Imbert s’inquiète de la montée en puissance des dépenses sociales - 36 millions d’euros en 2015 - quand le Gouvernement se désengage.  « Le Département est pénalisé pour assurer la première de ses missions ». 

Trop d’éolien tue l’éolien !

Marylise Fleuret Pagnoux fait part de nouvelles statistiques qui sont plus favorables au Département avec une 27e place au niveau national … contre 70e dans la gestion des déchets, 54e sur les énergies renouvelables, 51e pour l’agriculture bio et 32e pour l’eau. 
Le débat s’ouvre alors sur les énergies renouvelables. Le solaire est en panne, mais il existe une explication fournie par Dominique Bussereau : « à une époque, nous avons dû nous battre contre des escrocs qui ont grugé des particuliers ». A ce jour, les champs photovoltaïques se trouvent à Montendre, Saint-Léger et la Génétouze. Les projets se heurtent généralement aux agriculteurs qui veulent conserver les terres exploitables.  « La profession agricole est virulente sur  ce type de projet » reconnaît la préfète. 
Les éoliennes, elles aussi, ne font pas l’unanimité, les secteurs de Saint-Jean d’Angély et de Fenioux étant saturés. « Mes prédécesseurs n’étaient pas très « éolien ». J’ai reçu une injonction du Conseil d’Etat m’invitant à délivrer des permis. Il estimait que la protection des monuments n’était pas toujours fondée » remarque Béatrice Abollivier. Désormais, ce sont les riverains qui intentent des procédures… Un projet offshore est dans l’air du temps au large de l’Ile d’Oléron. S'y posent d’importants problèmes de raccordement jusqu’à la terre. Les dossiers de méthanisation, quant à eux, sont peu nombreux. 
Bref, le conseil départemental a du plain sur la planche et, pour la première fois de son histoire, hommes et femmes travailleront ensemble en nombre égal. « Je me sens moins seule » souligne Béatrice Abolliver…
• A 831 : Une lettre au Président de la République
Dominique Bussereau a profité de la venue du Président de la République en Charente-Maritime samedi dernier pour lui remettre un courrier (copie ci-dessous) concernant l’A 831. « Je lui ai demandé de ne pas le lire en présence de Ségolène Royal » aurait-dit à François Hollande. En effet, la ministre de l’Environnement ne partage pas les mêmes enthousiasmes sur ce dossier que le président du conseil général de la Charente-Maritime.
• Bons vents Hermione ! Sylvie Marcilly, maire de Fouras, a connu une sacrée journée samedi avec le départ de l’Hermione. Elle a accueilli dans sa ville le président de la République, François Hollande, lequel a rendu un vibrant hommage à l’ancien maire de Rochefort, Jean-Louis Frot, pour son implication dans le projet. Un discours jugé « excellent » par Dominique Bussereau. Une belle fête populaire suivie par des milliers de personnes et que dire du feu d’artifice ! Seul le temps n’a vraiment pas été de la partie. Espérons qu’à son retour à Rochefort, l’Hermione, qu’attendent avec impatience les Américains, amènera le soleil avec elle ! « Je suis la frégate de près sur la carte marine. Elle sera prochainement aux Canaries » précise Dominique Bussereau.

• Des enfants, qui ne peuvent pas être placés en familles d’accueil, sont pris en charge par les départements pour une durée de trois ans environ. 90 mineurs sont concernés en Charente-Maritime. « Quel avenir pouvons-nous leur donner ? Il faudrait que l’Education Nationale nous accompagne » préconise Corinne Imbert.
• Jean-Pierre Tallieu, président du SDIS, a proposé aux élus de présenter le Service d’Incendie et de Secours. Son budget dépasse 50 millions d’euros financés à 56% par le Département. 
• Rocade de Marans : Mme Dupraz rappelle la situation critique de la traversée de Marans. Dominique Bussereau déclare qu’il n’est pas question d’abandonner le projet de déviation. Un itinéraire bis a été mis en place. Côté navigation, le canal de Marans/La Rochelle est à l’étude.
• Routes : Michel Doublet succède à Daniel Laurent en ce qui concerne les routes départementales. Les efforts porteront sur les routes prioritaires et en mauvais état. Un bilan sera dressé. « Comme quoi c’est mieux d’avoir un sénateur honoraire qu’un sénateur en exercice ! » plaisante David Baudon.

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