mardi 13 octobre 2015

Académie de Saintonge :
Le prix de la Haute Saintonge attribué à
Roland Fauconnier pour "Henri Fauconnier
conquêtes et renoncement"

Dimanche dernier, au palais des congrès de Royan, l'Académie de Saintonge a remis le prix de la Haute Saintonge à Roland Fauconnier, fils d'Henri Fauconnier qui reçut le prix Goncourt en 1930 pour Malaisie. S'appuyant sur de nombreux courriers (4000 lettres), Roland Fauconnier a publié un livre à la mémoire de son père, ouvrage tout aussi intéressant qu'émouvant. « L'œuvre de sa vie » dit-il à laquelle il a consacré de nombreuses années. 

Roland Fauconnier présente le livre dédié à son père (© Nicole Bertin)
Alain Braastad, membre de l'Académie de Saintonge, a décrit l'univers et la démarche qui a guidé Roland Fauconnier :

« Nous avons tous entendu parler d’Henri Fauconnier, originaire de Barbezieux, prix Goncourt pour son livre Malaisie publié chez Stock en 1930. Bestseller de l’époque et dont les rééditions dans de multiples langues se sont succédé jusqu’à nos jours. Mais le connaissons-nous vraiment ? Estime, connaissance et admiration du peuple malais, civilisation dont il apprend la langue, ce qui était une attitude inédite surtout dans ce monde dur de planteurs coloniaux expatriés. De formidables descriptions d’une jungle encore naturelle, une forêt vierge magnifique, un paradis. Ces descriptions aussi sont alors nouvelles dans la littérature française.
Le livre de Roland, son fils, fin psychologue, grâce à une abondante et stupéfiante collection de lettres familiales (4000 lettres analysées et étudiées depuis dix ans), nous introduit dans la vie quotidienne pleine d’affection et de force, mais aussi de contradictions (les renoncements) de son père. Une enfance heureuse, une mère possessive avec une forte morale, ambitieuse pour ses enfants, mais tempérée par une fratrie, une bande nombreuse qu’Henri, l’aîné, mène tambour battant. Puis sa fuite de l’étreinte familiale, licence en droit en poche, son voyage en Extrême-Orient, sa vie de planteur en Malaisie, la guerre de 14-18.

Henri Fauconnier a reçu le prix Goncourt en 1930
Ecrire est sa passion, son obsession. Pourtant, après Malaisie, le Goncourt et un second recueil, il y a toujours une urgence qui dérange l’artiste et relègue son écriture à plus tard. Le livre de Roland Fauconnier nous promène dans le groupe dit de Barbezieux avec sa sœur Geneviève (elle obtiendra le prix Femina 1933 pour Claude), son ami Jacques Boutelleau dit Chardonne (grand prix de l’Académie Française pour Claire en 1932), l’annexe jarnacaise avec Germaine Boutelleau, sa sœur aînée, traductrice de grands romans anglais et américains, épouse de Jacques Delamain (Pourquoi les oiseaux chantent couronné par l’Académie Française en 1928), Maurice Delamain, l’ami aux Editions Stock.
D’où viennent ce gène, cette atmosphère qui produisent, façonnent à un moment donné dans un lieu et un milieu déterminé, cette éclosion de passionnés d’écriture ? Roland Fauconnier a eu raison de faire revivre ce père. C’est une belle histoire, tirée de vraies lettres, ponctuée d’humeur, de bonheur, de chagrin, de foi, d’espoirs déçus et une introduction à la (re)lecture de Malaisie ».

Roland Fauconnier reçut son prix du président de la Communauté de Communes de Haute-Saintonge, Claude Belot. Il y a quelques années, via l'Université d'été, la ville de Jonzac a rendu un bel hommage à la famille Fauconnier à travers des expositons et des conférences. Claude Belot et son épouse Jeannine se sont rendus en Malaisie sur les lieux même où Henri Fauconnier avait implanté son habitation bordée de champs d'hévéas. « Au milieu de la jungle malaise, le lieu où vécut votre père est extraordinaire » dit-il à Roland Fauconnier. A l'époque de sa visite, la propriété appartenait à M. Bolloré. Bien qu'ayant promis de ne jamais la vendre, il l'a finalement cédée à un Chinois.  « Votre père entre dans la lignée des grands aventuriers comme Champlain, natif de Brouage, ou Dugua de Mons dont la femme possédait le château de Meux, près de Jonzac » souligna l'élu.

En ce dimanche 11 octobre, Roland Fauconnier était heureux. Sur ces lèvres, flottait un sourire qu'il a dédié à son père Henri et aux présences invisibles qui courent encore du côté de Musset, la maison de Barbezieux... sans oublier Saint-Palais de Négrignac...

Dimanche à l'Académie de Saintonge. Roland Fauconnier reçoit son prix 
en présence d'Alain Braastad et Claude Belot 
Le domaine d'Henri Fauconnier en Malaisie
Roland Fauconnier aux côtés d'un ami, Didier Catineau.
Tous deux soulignent la remarquable écriture d'Henri Fauconnier

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