mardi 19 juillet 2016

Alpha Blondy à Jonzac :
« En France, vous avez les montres ;
Nous, en Afrique, on a le temps » !

Il a une sacrée vie, Alpha Blondy. Il en a connu des vertes et des pas mûres depuis sa naissance à Dimbokro en Côte d'Ivoire. Guidé par son étoile, il forme un premier groupe au lycée "les Atomics Vibrations". La Zen Attitude viendra plus tard. Il part aux Etats-Unis apprendre l'anglais, fait moult jobs pour boucler ses fins de mois en ne perdant jamais de vue les conseils de sa grand-mère : garder le droit chemin. Le creuset musical qu'il recherche se trouve outre Atlantique, mais la bonne fortune ne lui sourit pas vraiment malgré des rencontres intéressantes.
De retour en Côte d'Ivoire, Alpha (en l'attente de l'Oméga !) ouvre enfin des portes et devinez qui produit son premier album aux States ? George Benson ! Depuis, Alpha Blondy et son groupe Solar System effectuent des tournées dans le monde entier.

Alpha Blondy à Jonzac (© Nicole Bertin)


 L'accueillir à Jonzac dimanche dernier était un événement que le public nombreux (plus que la veille) n'a pas manqué, d'autant qu'avant lui se trouvait Lisa, la fille de Nina Simone. Le reggae, le rythme et avec lui les tresses et les trois couleurs panafricaines, le rouge, le jaune et le vert, signe de ralliement des rastas !
Alpha, comme à son habitude, prend son temps pour entrer en scène : « En France, vous avez les montres ; Nous, en Afrique, on a le temps » dit-il. Durant une heure et demie, accompagné par ses musiciens qui forment autour de lui une équipe soudée, il établit un pont avec le public, chacun donnant à l'autre, unis dans le partage. Tour à tour, ses mains aux longs doigts se tendent vers cette foule qui l'acclame. Bientôt, elles se joignent et ses bras s'ouvrent pour recevoir et transmettre la paix. Va sans crainte…

A Jonzac, Alpha Blondy a été sensible à l'accueil et il n'a pas hésité à rejoindre l'équipe organisatrice de Drôles de Rue pour partager un moment convivial avec elle dans la salle municipale.
Aux antipodes d'Electro Deluxe qui donne au timing une priorité très anglo-saxonne, Alpha Blondy n'accorde qu'une importance relative aux heures qui s'écoulent. Il chante quand le moment est venu, tout simplement. Ses fans, qui l'attendent avec impatience, sont heureux de le voir enfin apparaître. « Il est cool et toujours prêt à engager une conversation. Pas de barrières »  admet son entourage.
A l'hôtel de l'Ecu où il est descendu, le propriétaire Ludovic Trouwaert est tombé sous le charme : « il est avenant et s'implique intellectuellement dans ses chansons. Beaucoup plus que Bob Marley. Ses chanteuses sont du "pur caviar" ». Chose agréable, tout le monde est décontracté, a le sourire.

Durant le spectacle, Alpha Blondy s'adresse à ceux qui sont venus à sa rencontre et lui témoignent de l'admiration. Guérir des maux par la musique : et si c'était la solution ?

• L'album de la soirée (© Nicole Bertin) 













 
Jérôme Carbonel, de la CDCHS, annonce l'arrivée sur scène d'Alpha Blondy. 
Peut-être une future vocation ?
Déjà fans de reggae. Adorables !
 Indiscrétions
• Alpha Blondy aime savourer son potage à l'ombre, sur le terrasse. Un hôtel quatre étoiles était demandé. Loin des caprices de star, il est descendu à l'Ecu (place Fillaudeau à Jonzac) dimanche dans l'après-midi pour en repartir le lundi.
• Lisa Simone a logé à Mosnac, au Val de Seugne. Elle a demandé à manger froid après son concert dimanche soir.

• Alpha Blondy (Seydou Koné) chante aussi bien en français, en dilua qu'en anglais.
Sur son premier album, George Benson hésite à mettre un titre : Brigadier Sabari. La chanson (dont l'intitulé peut se traduire par « Brigadier, pitié ! ») dénonce les violences dont la police est coutumière (les dernières actualités aux USA le démontrent). Le titre fait un tabac en Côte d'Ivoire. Depuis, Alpha Blondy a enregistré plus de quinze albums et effectué un nombre important de concerts.

Aucun commentaire: