lundi 8 mai 2017

Mirambeau : La curieuse mésaventure des vitraux de Petit Niort


Les vitraux de l’église de Petit Niort ont bien failli ne jamais revoir leur édifice d’origine. Sans l’opiniâtreté du maire, Sylvie Rodeau, et du conseil municipal de Mirambeau, ils se seraient trouvés au cœur d'une vente aux enchères, l’artisan qui devait les restaurer ayant fait faillite…

Ancienne paroisse, Petit Niort se trouve aujourd'hui sur la commune de Mirambeau
Longtemps abandonnée, l'église de Petit Niort, véritable trésor architectural conjuguant roman et gothique, est en restauration. L'édifice, construit à la fin du XIe siècle et dédié à Saint-Martin, est classé dans son intégralité depuis 2002.
Les travaux, encadrés par Philippe Villeneuve, architecte en chef des Bâtiments de France, seraient en voie d’achèvement sans une mésaventure inattendue concernant certains vitraux censés être réparés. Pour les récupérer, Sylvie Rodeau, premier magistrat de Mirambeau, est montée au créneau.

Explications : à la suite d’un appel d’offres, six vitraux nécessitant des rénovations avaient été confiés à l’Atelier du Vitrail situé en Dordogne. « Au bout d’un certain temps, nous avons commencé à nous poser des questions. Nos lettres n’obtenaient pas de réponse. L’inquiétude montant, nous nous sommes informés et avons appris que l'artisan était en liquidation  » souligne l’élue. Qui dit liquidation sous-entend que le contenu de l’atelier sera mis aux enchères… dont les fameux vitraux. « Nous avons alors contacté le liquidateur et le commissaire priseur pour leur détailler la situation. Nous avons fini par retrouver nos vitraux sans avoir à les racheter. Mais non sans mal ! ». La mairie, en effet, a du prouver prouver sa bonne foi, c’est-à-dire que ces "témoignages historiques" appartenaient bien au patrimoine religieux de Mirambeau.
Seul hic, ils sont revenus en morceaux : « Ils avaient été démontés et nous avons récupéré des puzzles ! Manifestement, rien n’avait été fait malgré une facture qui nous a été présentée et que nous contestons fortement ». Face à la situation, un second appel d'offres s'avère nécessaire, l’estimation initiale de cette tranche s’élevant à 27.000 euros.

Exemple de vitraux à restaurer
Majestueuse église de Petit Niort

L’histoire n’est donc pas terminée et l'inauguration de Petit Niort n'aura pas lieu cette année, malgré le calendrier prévu initialement. En cause, les fameux vitraux ! Il reste à ce jour deux tranches conditionnelles à terminer (dont la crypte dédiée à Saint Roch).
Lorsque l’église aura retrouvé son élégance d’antan, elle accueillera des évènements culturels, concerts, expositions, conférences.

• L’enveloppe globale de rénovation des vitraux s’élève à 50.000 euros. Certains ont déjà été restaurés et illuminent leurs ouvertures d’origine. Les autres, récupérés in extremis en Dordogne, vont faire l’objet d’un nouvel appel d’offres.

• Le coût global des travaux de l’église de Petit Niort est de 1.029.000 euros

• Artisan forgeron d’art, Jean-Pierre Raffenaud, président de l’association pour l’église Saint-Martin de Petit Niort, s’est éteint brutalement à l’âge de 50 ans. L’association vient de désigner une nouvelle présidente Ghislaine Joslin ; secrétaire Catherine Marchais ; Luc Fijalkowski trésorier adjoint. Sont cooptés Christian Marchais, trésorier et Séverine Mercier, secrétaire adjointe. 
Ce nouveau bureau suit la voie tracée par Jean-Marie Raffenaud (restauration des chemins de croix, achat et installation des chaises dans l’église).


• Connu de tous les étudiants en histoire de l'art, ce claustra, rare témoignage encore visible en France, a été superbement restauré. Le claustra est l'ancêtre du vitrail. Il s'agit d'une fenêtre de pierre ajourée apportant de la clarté à l'édifice. S'y ajoutent le renouveau du portail constitué de quatre voussures reposant sur deux colonnes, de la façade avec ses sept archivoltes ornées, des portes et de l'intérieur.


• C'est avec plaisir que nous assistons à la renaissance de cette église délaissée durant des décennies, d'où les préoccupations qui en résultaient (à la Révolution, elle a servi de grange à fourrage).

La crypte dédiée à Saint-Roch
• L'association "Pour l'église de Petit-Niort" a restauré la colossale porte de l'église, vieille de plusieurs siècles. Un gros travail de menuiserie a été réalisé par Christophe Feugnet de Saint-Thomas-de-Conac tandis que les bois nécessaires ont été offerts par Claude Julien de Mirambeau. Sylvain et Romain, tailleurs de pierre de l'atelier des Moulins, ont changé les pierres cassées. Jean-Marie Raffenaud, héritier de plusieurs générations de forgerons dans le village, avait remplacé les clous en fer forgé, fabriqué des pentures pour le portillon et remis la serrure d'origine en état.


Photos © Nicole Bertin

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