jeudi 15 juin 2017

L’exploitation traditionnelle de la pierre en Charentes

En fin de semaine, une animation est proposée sur le site de l'aire d'autoroute de Crazannes concernant l'exploitation de la pierre par l'équipe qui travaille autour de Stéphane Majeau et le service départemental de l'archéologie (Ludovic Soler). Jacques Gaillard, qui a réalisé des panneaux d'exposition, donnera une conférence intitulée "A la recherche de la pierre antique" samedi 17 juin à 14 h. Ce sera aussi l'occasion de présenter un nouvel ouvrage à six mains sur la pierre traditionnelle des Charentes, publié au Croît Vif dont les auteurs sont : Alain Floriant pour l'histoire des meules et des moulins ; Christian Moreau, géologue, sur les pionniers de la géologie charentaise ; Jean-Paul Gaillard pour les demeures nobles de Charente ; Guillaume Rougé, archéologue pour les sarcophages ; Marc Seguin pour le Moyen Age et le début des Temps modernes, sous la direction de Jacques Gaillard, spécialiste de la pierre antique.
Venez nombreux assister à cette conférence et découvrir ce nouvel ouvrage ! 

 
Marbre de Saint-Béat, craie de Normandie, grès des Vosges, granite breton, falun d’Anjou... La pierre apparaît comme un marqueur de l’identité d’un territoire. Nos terres charentaises n’échappent pas à la règle. La pierre de Charente, dite encore autrefois « pierre de Taillebourg » du nom de son port d’embarquement, connaît, en effet, une renommée qui tient à sa blancheur, à la finesse de son grain, à sa capacité à fournir de gros blocs, et à ses qualités mécaniques la rendant propre à la sculpture et à l’architecture. Cette homogénéité de façade ne doit pas occulter la complexité d’une offre ouverte sur un large éventail : pierre plus dure pour le dallage et le pavage (pierre de Chazelles ou de Cognac), ou plus résistante à l’eau de mer (pierre de Saint-Même), ou moins gélive (pierre de Crazannes), ou plus fine (pierre de Thénac et Saint-Vaize), etc. En outre, les carriers ont introduit une nomenclature particulière aux bancs de chaque carrière en fonction de critères propres.

Cet ouvrage ambitionne de mettre en scène, durant plus de vingt siècles, l’économie de la pierre, ses hommes et ses techniques, et d’en suivre les évolutions. Les pratiques de l’extraction de la pierre n’ont pas été immuables : les mutations technologiques et commerciales l’ont accompagnée et transformée.
L’aire des échanges, au sein d’un marché qui s’ouvre et de moyens de transport qui se perfectionnent, prend une dimension inégalée où la mer n’est plus un véritable obstacle. Pour autant, ce rapport particulier de l’homme à la matière où l’outil apparaît comme le prolongement du bras, est demeuré comme le caractère essentiel et permanent qui fonde l’idée même d’exploitation traditionnelle.
Cet ouvrage voudrait aussi en exprimer la notion parfois subtile par le récit des expériences archéologiques appliquées au façonnage de la pierre en tentant d’en reproduire les procédures, les gestes et les sensations.

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