lundi 12 juin 2017

Raphaël Gérard : « Je ne m’attendais pas à un tel écart de voix avec Loïc Girard »

Le candidat d’En Marche, Raphaël Gérard, est arrivé en tête sur la circonscription Jonzac/Royan avec 33,85% des suffrages, devançant Loïc Girard, candidat des Républicains (Dominique Bussereau ne se représentant pas). Les autres candidats Isabelle Texier (FN 16,99%), Lucie Kirchner (France Insoumise 11,97%) ou Fabienne Dugas Raveneau (PS 5,70%) ne totalisent pas assez de voix pour se maintenir au deuxième tour. Il y aura donc un duel Gérard/Girard dimanche prochain…

Réunion à Jonzac vendredi dernier. Sur cette photo, Raphaël Gérard aux côtés d'Evelyne Delaunay, au micro William Berry, responsable du comité EM Pons/Royan
Raphaël Gérard répond à nos questions :

• Votre analyse sur les résultats du premier tour ?

Je suis surpris par l’ampleur du résultat et je ne m’attendais pas à un tel écart de voix avec Loïc Girard. Nous nous étions même préparés à l’hypothèse d’une triangulaire avec le Front National qui avait été fort lors de l’élection présidentielle.
Dimanche, seule la moitié des électeurs a choisi de s’exprimer. L’abstention découle de plusieurs phénomènes. D’abord la lassitude qui s’est installée. Voici plus d’un an que les Français sont dans les élections, les primaires, les Présidentielles et maintenant les Législatives. Par ailleurs, la météo - excellente - a joué contre nous dimanche dernier et s’y ajoute le bruit de fond qui disait que l’élection était faite d’avance. Tout cela n’a pas incité les électeurs à se déplacer.

• Votre programme cette semaine ? Je suppose que vous restez mobilisés !

Nous serons présents sur le terrain afin d’aller, comme durant les semaines précédentes, à la rencontre des habitants. Au programme, des réunions publiques, du porte-à-porte en ville et dans les villages et deux « événements » sous forme de pique-niques, l’un vendredi soir dans le secteur de Saint-Georges/Royan - pourquoi pas sur la conche ? -  et l’autre à Jonzac jeudi soir à la base de loisirs. La campagne électorale a été courte, c’est pourquoi il est important d’approfondir le dialogue, de répondre aux questions et aussi de remercier les personnes qui se sont engagées pour nous soutenir. Bref, rassembler dans la convivialité !

• Les résultats en certaines villes vous ont-ils surpris ?

En effet, le Sud Saintonge était incertain, Montendre avec la candidature de Fabienne Dugas-Raveneau, proche de Bernard Lalande ou Mirambeau où le vote FN avait été important aux Présidentielles. L’une de nos préoccupations est précisément de savoir ce qui conduit nos concitoyens à voter FN. Dans le Sud par exemple, les témoignages que nous avons recueillis font apparaître un sentiment d’abandon ; les personnes estiment qu’elles sont moins bien considérées que le reste de la population, elles sont assez désespérées. Il y a un vrai travail à faire pour leur redonner confiance. Quand on prend le temps de les écouter, on sent bien qu’existe un véritable malaise dans la perception, le ressenti.

• Vous avez reçu le soutien de Claude Belot, maire de Jonzac et président de la CDCHS. Il l’a ouvertement dit lors de la réunion que vous avez tenue à Jonzac vendredi soir…

En effet, ce fut un moment décisif dans la soirée. Il m’avait dit qu’il serait présent et je lui avais proposé d’intervenir en début de réunion. Il a préféré s’exprimer au terme de la rencontre. Comme je l’ai dit, la Haute Saintonge est un beau territoire et je m’engage à défendre les dossiers dans lesquels je crois. Prenons par exemple la gare de Neuvicq : c’est une demande très forte de la part des habitants du Sud, c’est un bon projet et je le soutiendrai. J’entends fonctionner comme ça !

Claude Belot dimanche soir aux côtés de Jack Ros, chef de file de l'opposition jonzacaise
• Vos rapports avec Dominique Bussereau, président du Conseil départemental (et ex député de Jonzac/Royan) ?

Je l’ai rencontré la semaine dernière et nous avons échangé. Je ne vous apprends rien en vous disant qu’il ne croit pas en la gare de Neuvicq. Il est tout de même à l’origine de la LGV ! Le bilan de Dominique Bussereau est positif et mérite d’être pris en considération. Une fois sortis de la période électorale, nous avancerons sur les dossiers qui présentent un intérêt commun pour le territoire.

• Si vous êtes élu député, quitterez-vous votre poste chez Hennessy ?

En effet, il n'y aura pas d'équivoque entre mon mandat de député et mon poste chez LVMH.

• Evelyne Delaunay, suppléante de Raphaël Gérard :

« Nous ne nous attendions pas à un résultat aussi important puisque nous sommes au dessus de la moyenne nationale. La vague Macron est telle qu’elle s’applique à l’ensemble du territoire. Les résultats de certaines villes nous ont surpris comme Montendre ou le Sud où le FN avait fait un score important aux Présidentielles. A travers l’élection d’Emmanuel Macron, les citoyens rejettent les vieilles pratiques, des apparatchiks, les carrières politiques qui cumulent les postes. Ce sentiment se ressent au niveau local. Une élection jouée d’avance, ça ne marche plus !
Cette campagne a été très agréable. Nous avons été bien accueillis et avons pu prendre le temps de parler, d’entendre, de comprendre. Nous sommes allés sur les marchés, dans la rue, chez les commerçants, les artisans. Ils ont besoin d’être écoutés vraiment sur des problèmes concrets.
Cette semaine, nous serons à nouveau sur le terrain avec des rencontres conviviales.

• Le dépouillement à Montendre


A droite, le sénateur maire de Montendre Bernard Lalande

L'attente des résultats
• A Jonzac 

Lucie Kirchner, candidate d'En Marche


En l'attente des résultats
 Photos © Nicole Bertin

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