mardi 21 novembre 2017

François Wiehn a découvert un étrange peintre qui avait des penchants sadomasochistes !

Le prochain volume du "Dictionnaire des peintres du Poitou-Charentes", réalisé par François Wiehn, ancien juriste spécialisé en histoire de l'art, sortira prochainement. Parmi la multitude d’artistes qu’il a recensés, il a rencontré un drôle de peintre qui avait une vie photographique cachée. Il s’agit de Charles Jeandel mort à Angoulême en 1942. Apparemment, il aimait bien immortaliser sa femme et des amies dans des positions particulières. Ses clichés ont d’ailleurs été exposés au Musée d’Orsay… 

Charles Jeandel cachait bien son jeu :  il peignait, photographiait les églises, mais pas seulement ! Né le 9 septembre 1859 à Limoges en Haute-Vienne, Charles, François, Osmin Jeandel est mort en 1942 à Angoulême.A sa naissance, le père de Charles Jeandel est chef de service au chemin de fer à Limoges. Après avoir effectué ses études au lycée d’Angoulême et reçu les leçons de Latapié, Charles Jeandel part à Paris suivre les cours d'Albert Maignan, Jules Lefebvre et Tony Robert-Fleury.
Peintre de genre, il expose une fois au salon des Artistes Français en 1889 et en 1893 à Angoulême. Charles Jeandel vient vivre dans la propriété familiale à Salles-de Villefagnan en 1898, date où il épouse Madeleine Castets, âgée de 21 ans, la fille d’un ami et ancien banquier d’Angoulême (il avait tenu sa future femme sur les fonts baptismaux !).
Charles Jeandel ne semble pas avoir eu une activité picturale importante. Féru d’archéologie, il est pendant des années le conservateur du Musée d’archéologie et le secrétaire de la Société historique et archéologique de la Charente. Il est aussi un photographe actif qui laisse des vues des membres de sa famille, des scènes de la vie rurale, mais surtout des monuments religieux de la Charente qu’il a presque tous photographiés.
Sa spécialité, ignorée de son vivant et découverte au hasard d’une donation survenue bien après sa mort, réside en des photographies érotiques sadomasochistes et notamment des femmes nues, attachées, ligotées ou suspendues.
Au dire des spécialistes, son modèle serait le plus souvent sa jeune femme, les clichés ayant été réalisés dans son atelier à Paris entre 1890 et 1900, selon la technique des cyanotypes. Conservés au musée d’Orsay, ils ont été présentés lors d’une exposition en 2013 baptisée « l’ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Marx Ernst »…  

Charles Jeandel n'aimait pas photographier que les églises... Ses clichés se trouvaient jusqu'en 1987 dans la collection de la famille Braunschweig. L'Etat les a acceptés à titre de don de la famille Braunschweig en souvenir de la galerie Texbraun et les a attribués au musée d'Orsay à Paris. Première exposition :  « De l'angoisse à l'extase » en 1984.

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