vendredi 30 mars 2018

CDA de Saintes : Inscriptions scolaires du 3 avril au 1er juin

La rentrée scolaire aura lieu le lundi 3 septembre 2018. Les inscriptions sont à effectuer du 3 avril au 1er juin, au service éducation-enfance-jeunesse de la Communauté d’Agglomération de Saintes pour les écoles de Saintes, et à la mairie du lieu de résidence pour les autres écoles de l’agglomération.



• Plusieurs documents sont à fournir au moment de l’inscription :

- la fiche d’inscription, et la fiche sanitaire à télécharger sur l’espace familles, accessible depuis www.agglo-saintes.fr
- le livret de famille
- un justificatif de domicile de moins de 3 mois
- le carnet de santé de l’enfant avec les vaccins obligatoires à jour
- un certificat de radiation si l’enfant était scolarisé dans une autre école
- une attestation de quotient familial de moins de 3 mois (CAF ou MSA) pour bénéficier des tarifs adaptés aux ressources de la famille
- une attestation d’assurance scolaire/extrascolaire
- un RIB en cas de paiement par prélèvement automatique

• Pour plus de renseignements, rendez-vous sur www.agglo-saintes.fr, onglet Espace Familles, ou contactez le service éducation-enfance-jeunesse au 05 46 98 24 65 ou sur service.enfance.jeunesse@agglo-saintes.fr

Saintes : concert trio à cordes, hautbois et flûte à l'Abbaye-aux-Dames

Le 3e concert de la Saison Professionnelle du conservatoire se déroulera le vendredi 30 mars prochain à 20 h 30 à l’Auditorium de l’Abbaye-aux-Dames. Il associera un trio à cordes avec un instrument à vent soliste, le hautbois ou, selon l’œuvre interprétée, la flûte traversière. 


Formation de musique de chambre à part entière, le trio à cordes a inspiré les plus grands compositeurs. Franz Schubert ou Ludwig van Beethoven lui dédient certaines de leurs premières pages de musique de chambre, d'autres, comme Wolfgang-Amadeus Mozart ou Arnold Schoenberg ne s'y consacrent qu'à l'âge de la maturité.
Cette formation est aussi la clé de voûte de bien d'autres ensembles : quatuor avec flûte ou avec hautbois, avec piano, quintette avec flûte et harpe... c’est cette approche qui a été privilégiée pour ce concert qui sera également agrémenté de duos réunissant les différents instruments. Si l’association de tels instruments s'apparentait à l'époque classique au divertissement, les musiciens de ce concert ont fait le choix de donner à cette formation une dimension particulière, ouverte et éclectique, en proposant un programme qui donne à entendre un répertoire exigeant et original.

Ce concert sera interprété par six musiciens, tous artistes-enseignants au conservatoire municipal, pour qui cette double identité est une évidence, au service l’une de l’autre, tous pris par la passion de transmettre. La pièce finale réunira tous les artistes sur scène autour d’une création pour sextuor écrite pour l’occasion par Michel Delage, compositeur et directeur du Conservatoire municipal de musique et de danse de Rochefort.
Violon : Carole Frèrebeau - Alto : Stéphanie Cuq - Violoncelle : Anne Brochard et Jean- Nicolas Richard - Hautbois : Cyrille Gaultier - Flûte : Mélinda Bressan

En collaboration avec l’Education Nationale, le conservatoire proposera dans la matinée un concert scolaire destiné à sensibiliser le jeune public à la musique, avec la découverte d'esthétiques, de répertoires et d'instruments.

• Nouveau : Le Flash-Découverte
Destiné au public des concerts professionnels du conservatoire, et organisé par le service de médiation culturelle, ce rendez-vous gratuit et très court, environ 20 minutes, permet aux mélomanes curieux de faire connaissance avec le passé du lieu qui les accueille et de découvrir un pan de l’histoire de leur ville.
• Rendez-vous à 19 h 40 devant l’auditorium de l’Abbaye-aux-Dames - Gratuit

• Informations pratiques :
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles - Renseignements : 05.46.92.50.80

Saintes : modification d'ouverture du cimetière Saint-Vivien

A compter du 3 avril, l’entrée et la sortie du cimetière St Vivien se feront par les deux portails automatiques côté rue de la Boule (face à Panama) et rue des Thermes romains.


Le portail situé face à l’entreprise PFG fermera désormais à 18 h en semaine, et sera également clos les week-ends et jours fériés.

La sortie pourra se faire par les deux portails automatiques.

Pour rappel, le cimetière Saint-Vivien est ouvert aux horaires suivants :

1er mars au 31 octobre : de 9 h à 19 h
1er novembre au 28 (29) février : de 9 h à 18 h

jeudi 29 mars 2018

Jonzac : exposition de tapisseries contemporaines d'Aubusson au Cloître des Carmes

Les villes de Jonzac et d'Aubusson se trouvent toutes deux sur la route des Cent Plus Beaux Détours de France. L'appartenance à ce label et les rencontres qui y sont liées ont tissé un beau partenariat entre elles. La présentation à Jonzac de quatorze tapisseries de grands artistes contemporains en est l'expression : des œuvres imaginées par Calder, Richard Texier, Jacques Cinquin, Jean Picart le Doux, Stéphane Galiienni, Barraband, Isabelle Arth, Alain Queyrut Cristal, Dom Robert, Jacques Fadat... qui inscrivent la tapisserie d'Aubusson dans un renouveau permanent.


C'est aux Carmes de Jonzac, que les superbes tapisseries d'Aubusson sont exposées jusqu'au 8 avril, du mercredi au dimanche tous les après-midi de 15h à 18h.

A l'occasion des Journées Européennes des Métiers d'Art (JEMA) les samedi 7 et dimanche 8 avril, Océane Masson Brage, maître artisan lissier venue d'Aubusson, sera présente à Jonzac pour dévoiler au public ce savoir-faire multiséculaire.

• Important : Ouverture de 10 h à 18 h pour les journées des Métiers d'Art les samedi 7 et dimanche 8 avril.

Chasse aux œufs à Jonzac

Les enfants sont attendus dimanche 1er avril pour la grande Chasse aux Oeufs organisée par la Ville de Jonzac. Début des festivités à 10 h près du Moulin à eau de chez Bret.
Pensez à inscrire vos enfants à l'Office de Tourisme 05 46 48 49 29 ou tourisme@villedejonzac.fr. Les enfants devront être bien sûr accompagnés d'un adulte. Un rafraîchissement sera offert aux enfants participants.
Le stationnement est préconisé sur le parking du centre aquatique des Antilles et du Casino de Jonzac


• Chasse aux Oeufs et animations autour de Pâques en Haute-Saintonge :

- "Chasse à l'Oeuf" à la Maison de la Forêt à Montlieu la Garde, dimanche 1er avril

- Chasse aux œufs, rallye des œufs et atelier au Pôle Nature de Vitrezay lundi 2 avril



Jonzac : grand déballage de printemps et repas champêtre

Vendredi 30 mars, samedi 31 et dimanche 1er avril (et ce n'est pas un "poisson"), les commerçants sortent le grand jeu dans le centre-ville de Jonzac... avec pour la première fois un moment très convivial autour d'un repas champêtre place du château !


Le coeur de ville s'anime pour cette nouvelle édition du Grand déballage de printemps, organisé par l'Union des Commerçants de Jonzac.

Au programme de ces trois jours festifs, la braderie commerciale des magasins jonzacais, qui vous réservent pour l'occasion de belles et bonnes affaires sur leurs stocks de saison, mais aussi un repas champêtre sur le Mail du Château samedi 31 mars.
Pour ce repas champêtre, pas de réservation. Ce sera le même esprit convivial que les marchés nocturnes de l'été. Des tables et chaises sont à votre disposition, vous choisirez ce que vous avez envie pour votre dîner, et bien sûr le tout dans une ambiance musicale.

Soirée débat à Jonzac : qu'est-ce qu'une famille au XXIe siècle ? par le dr Hefez

A noter sur vos tablettes :


• QU’EST CE QU’UNE FAMILLE AU XXIe SIÈCLE ?

Comment ordonner nos histoires d'amour, de parents, d'enfants, de beaux-parents, de demi-frères, de quart de sœurs, de grands-parents d'adoption, de dons de gamètes, et faire en sorte que les familles qu'elles construisent soient équilibrées, vivantes, heureuses ?
Comment conjuguer filiation et transmission, égalité des sexes et complémentarité ?
En s'appuyant sur son expérience de psychothérapeute, le Docteur Serge HEFEZ revisite la fabrique de la famille ; de toutes les familles.
Conférence-Débat ouverte à tous, le LUNDI 18 JUIN 2018 à 20h30, à JONZAC (17), salle des fêtes, Château, Centre ville.

• Inscription via internet : https://www.linscription.com/hefez-9262
• Prix d'entrée 10 euros.

Conférence organisée par l'association AFERAA et ses membres, les équipes DISPPAA et CSAPA du Centre Hospitalier de Jonzac (Docteur PALOMINO, Docteur LENORMAND, Dr TÉTAUD).

Grève : communiqué du Syndicat CGT des Cheminots de Saintes

Mardi 3 avril marquera le début de la grève des cheminots, jusqu’à contraindre le gouvernement à retirer son plan de destruction de la SNCF dont le seul objectif est de privatiser les chemins de fer.
Les usagers du rail mesurent les conséquences désastreuses des réformes précédentes conduites par les gouvernements successifs qui ont asphyxié financièrement la SNCF.


Sur la Région Nouvelle-Aquitaine, en un mois à peine, trois lignes ferroviaires ont été interrompues à cause du mauvais état des voies. Et l’on ne compte plus les nombreuses zones où les trains doivent circuler à vitesse réduite pour ne pas dérailler : entre Saintes et Bordeaux, Saintes-Niort,…
A Saintes, la fermeture programmée du Technicentre, avec la suppression de près de 200 postes, participe de l’abandon au privé, à l’échelle nationale, de la maintenance industrielle du matériel roulant.
En défendant leur statut, les cheminots se battent pour un service public répondant aux besoins de la population, comme le font les fonctionnaires pour l’égalité d’accès aux service publics de qualité, contre les suppressions d’emplois et les restrictions budgétaires.
Ils sont aux côtés des usagers, frappés comme tous par une politique au service des marchés financiers, avides de faire d’énormes profits en détruisant les conquêtes sociales, les services publics, le Code du travail, les conventions collectives,…
Les moyens existent pour développer le trafic ferroviaire, voyageurs et marchandises. La CGT s’en explique dans les argumentaires qu’elle porte à la connaissance de tous.
Usagers, cheminots, même combat !

 Syndicat CGT des Cheminots de Saintes

L’agriculteur Paul François continue le combat : « Le rachat de Monsanto par Bayer ne change rien, la procédure suivra son cours »

Amiante, herbicides, pesticides : le long chemin d’hommes et de femmes pour alerter sur la dangerosité de certains produits sur la santé

Paul François a publié chez Fayard « Un paysan contre Monsanto », ouvrage retraçant treize années de combat contre la maladie et la firme transnationale. En vente dans les librairies dont celle de la Poste à Montendre.
Amiante, pesticides, Henri Pezerat, chercheur au CNRS, a été de tous les combats quand il s’agissait  d’aider des ouvriers tombés malades en raison de substances utilisées dans leur cadre professionnel.  Certains ont trouvé la mort. Démunis face à des groupes puissants peu enclins à reconnaître la vérité, il a apporté sa caution scientifique à ces salariés qui pesaient bien peu dans la balance. Ainsi le scandale de l’amiante, interdite depuis 1997 (seulement), des pesticides dont la fameuse affaire « Paul François », agriculteur charentais qui a attaqué Monsanto en justice, ou les salariés de Triskalia, coopérative bretonne condamnée en septembre 2016 pour intoxication aux pesticides. Depuis des années, des victimes aux vies bouleversées s'insurgent pour faire plier ces géants de l’agroalimentaire.

Mercredi soir à Montendre, le film Sentinelles, réalisé par Pierre Pezerat (fils d’Henri), a été diffusé à l’initiative de l’association Clap, suivi d’un débat animé par Paul François. Ces témoignages, riches en enseignement, ont démontré que certains groupes agro-alimentaires, pourtant soucieux d’une communication "positive", se soucient peu de leur personnel et plus généralement des conséquences que peuvent avoir leurs produits sur la santé et l’environnement, faisant fi des générations futures, c’est-à-dire de leurs petits-enfants. Apparemment, cela ne leur pose pas de problème de conscience…

Quelque part une trahison de la part des employeurs et fabricants…

Tous faisaient confiance à leurs employeurs ou leurs fournisseurs. Quand Josette Roudaire et Jean-Marie Birbès travaillaient l’amiante et voyaient autour d’eux des nuages « semblables à la neige », ils n’imaginaient pas que leur santé en serait altérée. 
En 2004, quand Paul François, agriculteur à Bernac en Charente, ouvre le couvercle de son pulvérisateur pour voir s’il est vide avant d’introduire un nouveau produit, il accomplit un geste banal… qui va bouleverser son existence. Il se rend compte qu’il a respiré « quelque chose de mauvais » et son état se détériore rapidement. A l’origine de ses problèmes, le Lasso, un désherbant de la marque Monsanto, déjà interdit dans plusieurs pays en raison de sa dangerosité. La France, elle, l'autorise. Comme à l‘habitude. 
S’ensuivent de longues années de crises douloureuses et invalidantes qui le conduisent, au fil des rémissions et des rechutes, à des séjours parfois prolongés dans plusieurs hôpitaux, à Angoulême, Poitiers, la Salpétrière à Paris. A chaque fois, la médecine se refuse à attribuer son état à l’inhalation accidentelle du produit. On va même jusqu’à le conduire dans un établissement psychiatrique : « une chance parce que les médecins ont vu que j’étais sain d’esprit. Le plus dur, c’est qu’on m’a empêché de voir mes enfants » avoue-t-il. 

En agriculture, combien de produits phytosanitaires employés ?
Le nombre de cancers, en forte progression
Paul François se met à la recherche de scientifiques qui pourraient analyser de façon plus précise et indépendante les symptômes dont il est frappé. Parmi eux, Henri Pézerat - qui a contribué à l’interdiction de l’amiante en France - fait apparaître la responsabilité du Lasso dans le mal dont il souffre. Avec l’aide de Me Lafforgue, son avocat, Paul François se lance alors dans un combat judiciaire sans précédent. Il lui faut attendre 2012 pour que le tribunal de Lyon lui donne raison contre la firme multinationale Monsanto : le pesticide est reconnu responsable de l’intoxication et de ses graves effets secondaires. Le jugement est confirmé en appel en 2015, mais l’histoire n’est pas terminée. Saisie, la Cour de Cassation a réuni la Chambre mixte.  Elle a estimé que le dossier aurait du porter sur la commercialisation en toute connaissance de cause d’un produit défectueux plutôt que sur un défaut d’information sur l’étiquette. En conséquence, en juillet 2017, elle a annulé l’arrêt de Lyon et renvoyé les deux parties devant une autre Cour d’appel. Nouvelle étape judiciaire, les conclusions ont été déposées et on devrait en savoir davantage prochainement. 
« Le fait que Bayer rachète Monsanto ne change rien au suivi de la procédure » souligne Paul François. Cependant, il semble évident que Bayer, en pareille circonstance, n’aurait pas fait traîner le dossier aussi longtemps… « A un moment, j’ai failli tout arrêter car j’étais malade. J’ai eu une tumeur sur la thyroïde qui a été enlevée, mais j’ai fait cinq chocs septiques » avoue-t-il. Une fois remis, il a écouté sa famille et son avocat. « Si nous gagnons, cette affaire fera jurisprudence » estime ce dernier. En France et ailleurs.

 Me Lafforgue, avocat de Paul François
Il passe au bio

Le film a sensibilisé le public avec une évidence : les produits qu’utilise l’agriculture nuisent non seulement aux paysans, mais ils se retrouvent sur les cultures et dans les sols. Paul François a lui-même changé ses habitudes. Il a grandi avec certaines méthodes inculquées : « Dès 14 ans, j’ai été formé pour pratiquer une agriculture chimique ». On traite, on fait du rendement et tant pis si ça appauvrit les terres. De toutes les manières, le circuit est verrouillé et la FNSEA est souveraine. Toutefois, ces dernières années, les scandales alimentaires font bouger les curseurs et la malbouffe est alarmante ainsi que le nombre de cancers, en forte progression. Les consommateurs s’adressent de plus en plus aux producteurs locaux dans le cadre de marchés fermiers par exemple, lesquels connaissent une fréquentation croissante. 
Comment en est-on arrivé là ? A une époque, il fallait garantir le panier de la ménagère. C’est alors que les grandes surfaces sont entrées en action, avec l’aval des gouvernements, en proposant des prix bas. Ces pratiques ont asphyxié les agriculteurs qui ne peuvent plus vivre correctement de leur travail et souffrent de la concurrence des autres pays. 

Débat avec la salle
Paul François, quant à lui, a décidé de faire du bio en commençant par la moitié de son exploitation de 204 ha : « au début, je ne savais pas faire, j’ai réfléchi. J’ai pensé aux effets sur la santé, ma famille, les voisins. Mon choix a été rapidement établi ». Ses filles et sa femme l'accompagnent. Il emploie deux salariés de 28 et 29 ans qui se sont investis. Et ça marche : « le bio me rapporte plus que l’autre partie qui est en exploitation classique ». Conséquence, dans trois semaines, les parcelles de Paul François seront cultivées 100% bio ! 
Dans le public, une participante s’interroge : « Ces terrains ne sont-ils pas contaminés par des années de pesticides ? ». Paul François admet qu’il faut bien un commencement : « je sais qu’il reste des résidus et qu’il faut compter dix ans. Toutefois, la présence de vers de terre est prometteuse ! Seul hic, quand je traitais avec des produits phytosanitaires, mes voisins ne disaient rien. Depuis que j’utilise du bio à base d’algues, l'odeur est forte et ils le font savoir ! ».
Au sujet des problèmes qui peuvent surgir entre agriculteurs et riverains, il estime qu’il faut ouvrir le dialogue et rechercher un terrain d’entente. Une charte de bonnes pratiques a été établie dans le Limousin entre des pommiculteurs et des habitants qui voulaient sortir le fusil… 

Globalement, l’utilisation de produits phytosanitaires aurait baissé en France de 2 à 3%. Comment  peut-on changer les pratiques ? En sensibilisant les jeunes dans les lycées agricoles. La projection du film « la mort est dans le pré » est édifiante. Deux des trois agriculteurs sont décédés de maladies liées aux fameux produits. « Quand je demande aux élèves "Qui veut faire une autre agriculture ?", nombreux lèvent la main » souligne Paul François. Un bon signe pour l’avenir, mais le mal n’est-il pas déjà fait ?…


• Paul François : « Aujourd’hui, on ne défend pas l’exploitation agricole. On défend l’agroalimentaire, l’agro-chimie et le haut du panier de la FNSEA ». L’exemple du Roundup est révélateur…

• Par financement participatif, Paul François a pu recueillir 70.000 euros qui lui permettront de payer les frais de justice et continuer son combat, en particulier à travers l’association Phyto-Victimes fondée en 2011. Elle vient en aide aux agriculteurs ou personnes ayant un contact professionnel avec les pesticides et qui se sont retrouvés victimes de ces produits. L’association les accompagne aussi pour faire reconnaître leur maladie professionnelle.

Saintes : Cécile, Michelle, l’amphithéâtre et les gradins...

Au départ, il y a Cécile, guide conférencière qui s’interroge sur la volonté de Jean-Philippe Machon, maire de Saintes, de doter l’amphithéâtre de nouveaux gradins. L’objectif est d’y accueillir des spectateurs en plus grand nombre. N’y a-t-il pas un danger pour le monument vieux de deux millénaires ? Ainsi naît Médiactions. Puis arrive Michelle, présidente de la Société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime. Elle partage ses inquiétudes. Vendredi dernier, aux côtés des membres des deux associations, elles ont signé une charte consensuelle autour de la valorisation, la restauration et les usages de l’amphithéâtre antique de Saintes.

Inauguré sous le règne de Claude, vers 40 après Jésus-Christ, le début de la construction de l’amphithéâtre de Mediolanum (Saintes) a vraisemblablement eu lieu à la même période que celle de l’édification de l’Arc routier dit de Germanicus, appelé communément Arc de triomphe, dans les années 20 après J.C. L'amphithéâtre est une "structure mixte", conjugaison audacieuse à la fois pleine pour la partie de la cavea s’appuyant sur les versants du vallon et creuse pour les parties entièrement construites (© photo Solstice). 

Depuis que la pétition de l’association Médiactions, lancée par Cécile Trébuchet en 2017, a recueilli près de 7500 signatures, l’affaire des gradins prévus dans l’amphithéâtre n’est plus une histoire anecdotique qui viendrait pimenter la vie de la capitale saintongeaise. Cécile Trébuchet (spécialiste de la période romaine) et les membres de Médiactions expriment tout simplement leurs inquiétudes quant au bouleversement qui pourrait toucher les "arènes", si chères aux habitants. Une voix qui s’élève publiquement et s’exprime quand d’autres n’osent pas s’exposer aux feux de l’actualité. « Il s’agit de sensibiliser la mairie à ce qu’est réellement l’amphithéâtre qui doit conserver son authenticité. Y implanter des gradins en bois serait une erreur et y organiser des concerts, déferlant des vagues de décibels, l’altéreraient gravement » souligne Cécile Trébuchet. Cette « agression » explique d’ailleurs pourquoi les spectacles, qui fleurissaient à une époque entre les pierres séculaires, y ont été interdits : ils abîmaient cette honorable structure...

Pour sa part, la mairie de Saintes, au sein d’un comité de pilotage où siège le directeur de la DRAC de Nouvelle-Aquitaine, assure qu’elle ne fera pas n’importe quoi, la décision finale étant collégiale. 
« Que nenni ! » rétorque Médiactions. Elle déplore le manque de transparence du projet du vallon et craint que les arènes ne deviennent une grande salle de spectacle à ciel ouvert de 5000 personnes. Elle ne s’oppose pas pour autant à la valorisation des nombreux vestiges qu’abrite la ville, capitale gallo-romaine aux premiers siècles de notre ère. 

Dans son combat, Médiactions a été rejointe par la société d’archéologie et d’histoire de la Charente-Maritime que préside Michelle le Brozec. Les deux entités ont élaboré une charte, présentée vendredi dernier avant d’être remise au maire. Elle comporte des signatures renommées dont celles de José Gomez de Sotto, directeur de recherches au CNRS, Jacques Bouineau, professeur d’histoire du droit, Louis Maurin, archéologue et historien universitaire, Marc Fardet, délégué de Sites et Monuments pour la Charente-Maritime, Philippe Ravon, président de musées de Saintes, Alain Michaud ou encore Bernard Mounier, membres de l’Académie de Saintonge. 

1er rang de gauche à droite : Alain Michaud, Cécile Trébuchet et Michelle le Brozec
Second rang : Guy Puyastier, Daniel Tognetti, Romain Charrier, Didier Catineau et Brigitte Puyastier

Une action « groupée »

Cécile Trébuchet se réjouit que des personnalités aient cautionné cette charte dont voici les principaux éléments ainsi que les points réunissant Médiactions et la Société d’archéologie et d’histoire :

• Nous nous posons des questions sur le projet évoqué par la municipalité concernant l'amphithéâtre et le vallon des arènes et nous nous inquiétons des informations qui sont transmises aux citoyens par voie de presse qui montrent à l'évidence que le souci premier de ce projet n'est pas la préservation et la restauration de l'amphithéâtre mais plus la création d'une grande "salle" de spectacle à ciel ouvert. 


• Nous sommes tous d'accord sur la nécessité d'un projet porteur pour valoriser l'ensemble du patrimoine de Saintes qui en a besoin car laissé à l'abandon depuis des décennies. Cependant la première phase annoncée du projet, à savoir la création de gradins dans l'amphithéâtre pour la réalisation de spectacles avec plus de 5000 spectateurs dès 2019, montre que l'objectif est très éloigné de la valorisation du patrimoine. Un nombre si élevé de spectateurs se déplaçant dans l'amphithéâtre ne peut être que préjudiciable à ses structures. On ne peut pas non plus considérer comme sérieuse une restauration permettant l'installation de gradins en à peine un an. A titre de comparaison, il a fallu six années pour restaurer six travées de l'amphithéâtre de Nîmes. 

• L’amphithéâtre est le site le plus visité par les touristes qui trouvent là un témoignage authentique du passé gallo-romain de notre cité conservé dans un écrin calme de verdure. L'installation de gradins aurait des conséquences irréversibles sur l'esthétique du site, un enlaidissement certain et, pour qui est un tant soit peu intéressé à l'archéologie, une altération évidente de la lecture historique du monument. L'argument de gradins "réversibles" n'est qu'un leurre et est inapproprié : en matière de patrimoine, rien n'est jamais réversible. 


• L’amphithéâtre a été pensé par les Romains pour des combats de gladiateurs et n'a donc pas les caractéristiques acoustiques d'un théâtre. Si on veut en faire une salle de spectacles, il sera nécessaire de monter une sonorisation en conséquence. Or il est reconnu qu'une sonorisation d'autant plus puissante que le nombre de spectateurs est important a des effets dévastateurs qui entraîneront une détérioration des pierres et du bâti déjà fragilisés. 


• La transformation de l'amphithéâtre en salle de spectacles à ciel ouvert pour 5000 personnes implique obligatoirement des infrastructures conséquentes. Outre les inconvénients de la sonorisation et la dégradation du site, la gestion du flux des spectateurs au niveau de l'accessibilité (à pied, en voiture, en bus), de la circulation dans le site, du confort, des commodités, de la sécurité etc. devra être pensée pour l'évènement d'un soir et aura obligatoirement des conséquences sur l’environnement du site. 


• Notre inquiétude porte également sur l'aspect financier d'une telle opération. Des réalisations comparables montrent que le succès surtout sur un site en plein air soumis aux aléas climatiques est très hasardeux. Le coût in fine pour les citoyens pourrait vite devenir très important. 
Nous souhaitons vivement que ces quelques éléments de bon sens soient entendus et que la municipalité sache raison garder. Il y aurait des actions prioritaires, plus raisonnables et moins onéreuses à mettre en œuvre en urgence pour la valorisation du vallon des arènes et du monument. 


Les propositions qui sont  faites :

• La restauration et le renforcement de la structure de l'ensemble de l'amphithéâtre par tranches successives, et non pas seulement là où les gradins seraient prévus. 


• Un accueil d'excellence pensé pour les visiteurs et guides toute l'année (et non pas pour des manifestations deux ou trois fois dans l'année). L'accueil actuel n'est digne ni du site ni des ambitions touristiques affichées. Une salle de conférence, des équipements modernes aux normes handicap, un centre d’interprétation enrichi d’outils numériques seraient à créer. Cet investissement permettrait une économie du tourisme bien plus prometteuse et durable que quelques grands spectacles estivaux à la rentabilité discutable. 


• La prise en compte du tourisme du futur pour la revalorisation du vallon, est aujourd'hui une nécessité. Le tourisme est en pleine évolution et doit répondre aux nouvelles attentes des visiteurs avec le respect des environnements naturels et le respect de l'authenticité des lieux. L'UNESCO a d'ailleurs récemment publié des recommandations qui vont dans ce sens (cf. Gestion du Tourisme- Janvier 2018). 


Des spectacles pourraient être envisagés s'ils conservent une dimension raisonnable, locale ou régionale où les spectateurs pourraient être assis sur les premiers rangs du podium et éventuellement sur des sièges supplémentaires installés sur l’arène même et démontables après chaque représentation. Un cahier des charges pourra aussi être défini pour les organisateurs fixant les conditions des représentations, comme le nombre de spectateurs, le niveau des décibels à ne pas dépasser, les emplacements du matériel scénique et sonore, etc. Il nous semble particulièrement important que le type de spectacle soit en cohérence avec le site et son environnement. Nous suggérons qu'une instance indépendante, telle qu'une association culturelle, puisse avoir un regard consultatif et historique sur le type de représentation. L'enjeu de tels spectacles à échelle raisonnable serait non seulement beaucoup moins risqué financièrement, mais également en phase avec la conservation du site archéologique. 

Saintes se veut « Ville d'Art et d'Histoire » ! Il y a des richesses partout dans nos musées et pourtant, ils sont aujourd'hui quasiment tous fermés ! Il y a des thermes romains et pourtant ils sont oubliés ! Il y a à Saintes une histoire riche tant par ses monuments que par ses hommes : gallo-romaine, médiévale, renaissance, révolutionnaire, cheminote, contemporaine et pourtant aucun musée retraçant l’ensemble de ces époques, aucune reconstitution historique en 3D reprenant toute l'évolution de notre cité ! 

Tellement de choses à faire et à valoriser avant de transformer l'amphithéâtre en salle de spectacles avec des gradins ! Une ville labellisée « Ville d’Art et d’Histoire » s’oblige à des devoirs. 
Le monument emblématique de notre histoire doit, au fil des générations, continuer à faire seul son spectacle, sans qu’une quelconque génération n’intervienne en le mettant en danger. Comme à toute époque de destruction, c’est lorsqu’un patrimoine est en danger que les citoyens se rassemblent. C’est ce que nous faisons aujourd’hui par la signature de cette charte, voulant acter avec enthousiasme et rigueur, tant nos souhaits de restauration que le refus d’une accessoirisation de notre amphithéâtre.

Deux restaurations, Grand et Fréjus, qui inquiétent Médiactions et la Société d'archéologie
Au terme de la rencontre, les deux associations ont validé le document. Leurs préoccupations concernent également les thermes de Saint-Saloine et l’aménagement du site Saint-Louis. 
zCécile Trébuchet n’oublie pas l’accueil des touristes à l’amphithéâtre qui reste rudimentaire : « je propose au maire de me suivre lors d’une visite. Il se fera lui-même une idée des difficultés que nous rencontrons »… Le rendez-vous sera-t-il retenu par le premier magistrat ? A suivre !

L'amphithéâtre de Saintes (© photo Solstice)
• La typicité de la construction tient compte de la topographie du site contrairement aux autres amphithéâtres datant de la fin du 1er siècle après J.C. (Nîmes, Arles) qui ne sont qu’une structure creuse. Sur la colline de Mediolanum, reposent donc directement les vomitoires (ensemble des dégagements par les escaliers) et les gradins. Le fait que gradins et escaliers n’aient pas de renforcement, ni de soutènement souterrain, explique la fragilité de la construction, très sensible aux vibrations lorsque le niveau sonore d’une manifestation fait trembler les pierres. 
Pourtant, l’amphithéâtre de Mediolanum est encore l’un des mieux conservés de toutes les Gaules. La magie de la construction reste ce formidable jeu d’escaliers, au nombre de 90, qui permet en très peu de temps d’installer toute une société soucieuse de la distinction de ses classes sociales. 

Les bâtisseurs de Saintonge : Carrousel à Saintes, parc Mysterra à Montendre, centre des congrès, hôtel et casino à Jonzac

• Le Carrousel musical de Saintes : rendez-vous le 7 avril

Le Carrousel en cours de construction (© Michel Bertrand)
Dans la cour de l’Abbaye aux Dames, découvrez le Carrousel, un manège qui suit le tempo des différentes musiques diffusées.
Samedi 7 avril, ouverture au public, journée gratuite pour les habitants de Saintes et de l’agglomération. Venez testez le Carrousel Musical, ses instruments numériques géants et n’hésitez pas à partager votre expérience avec le #JaidomptéleBazilik !
• Samedi 14 avril : inauguration officielle conjointe avec le bateau électrique le Bernard Palissy III.
• Les tarifs du Carrousel Musical :
 1 tour : 2,50 € / 5 tours : 10€
 - Billet couplé voyages sonores + carrousel musical : 10 euros

• Carte d’identité :
Le Carrousel Musical : œuvre collective poétique et musicale (volet 3 de Musicaventure) ; 
Production : Abbaye aux Dames, la cité musicale, Saintes
 ; Direction de projet : Odile Pradem-Faure, Frédéric Saint-Pol
 ; Création du Carrousel Musical : AG STUDIO (François Guiguet – Yasmina Boudhar – Ariane Francescato) /
METALOBIL (Freddy Bernard – Frédéric Gardan – François Chesnot)
 ; Ingénierie design, fabrication, pose : METALOBIL (Freddy Bernard – Frédéric Gardan – François Chesnot)
 ; Conception expérience musicale et interactive / création des instruments : BLUE YETI (Jean-Michel Couturier) ; 
Composition musicale : Jean-Michel Couturier, Jean-Michael Celerier, Gregory Cosenza, Anne Morata, Catherine Contour
Conception expérience visiteur/ suivi multimédias : Modulo Digital ( Jean de la Roche)
 ; Conception Praxinoscope, fabrication METALOBIL/MODULO DIGITAL (Jean de la Roche, Frédéric Gardan)
 ; Conception projet lumière : Christophe Renaud
 ; Conception et confection costume : Pleat-it (Sarah Bois)
 ; Designer et perspectives 3D : AG STUDIO – Julien Pinard

• Le centre des congrès de Jonzac a du grain à moudre !

Il accueillera son premier congrès national les 28 et 29 avril prochains. Le troisième forum des moulins producteurs propose un programme varié dont de nombreuses conférences et visites. A ne pas manquer ! En 2019, Jonzac recevra le congrès des stations thermales qui se déroule à Dax en 2018.



• Les travaux de l’hôtel de 92 chambres, construit près du casino et du centre des congrès, sont « dans les temps ». Ouverture le 1er juillet prochain.

Ouverture au début de l'été

• Le restaurant des Antilles devrait ouvrir le soir dans un proche avenir. Dans le domaine de la restauration, l’ancien Canotier, près du cloître des Carmes, propose un nouveau restaurant. Accueil et ambiance sympas, cuisine agréable.

Le restaurant place des Carmes
 • Le casino de Jonzac

Jusqu’en septembre 2018, le casino se refait une beauté : « De l'accueil à la salle de jeu, en passant par les caisses, le bar et les jeux traditionnels, tout sera renové. Cependant, pas d'inquiétude ! Pendant les travaux, tout reste ouvert et même plus. Nous serons le premier casino à vous faire aimer les travaux ! » assurent les responsables (le casino dépend du groupe Arev Finance que préside par Antoine Arevian). L'espace réservé aux spectacles disparaîtra puisque le casino fera désormais appel au nouveau centre des congrès, lequel possède deux salles spacieuses.
Selon Philippe Loriot, directeur, la fréquentation est bonne, voire meilleure qu’en 2017 à la même période, malgré les transformations en cours. Les joueurs viennent de plus en plus loin (Charente, Dordogne, Gironde) et constituent une clientèle « fidèle ». Le casino, qui possède un restaurant, est ouvert toute l’année. Et il propose de nouvelles machines !


• Exposition des œuvres de Rémy Demestre chez Loïc, restaurant place du Château à Jonzac à partir du 14 avril. A noter sur vos tablettes.


• Mysterra, le parc des labyrinthes de Montendre :

Les travaux se poursuivent et la structure, style Davy Crockett (ou première habitation de Champlain en Nouvelle France), s’insère bien dans le cadre végétal. Ouverture début mai. Mysterra® réinvente les labyrinthes en se servant, sans le dénaturer, de son écrin naturel, la forêt. À travers six lieux différents, vous pourrez vous laisser aller, jouer ou déambuler, accepter de vous perdre pour mieux vous retrouver, seul ou en groupe. Tout un programme dont nous reparlerons !

Bâtiment en bois, accueil du parc des labyrinthes, au cœur de la pinède (© photo RBDR)
Se perdre pour mieux se retrouver (© photo RBDR)

mercredi 28 mars 2018

Escale au port de Sète : L'Hermione en figure de proue !

Mardi 27 mars, L'Hermione, accompagnée par plusieurs belles unités de la flottille des fêtes maritimes de Sète, a fait une entrée remarquée et majestueuse dans le port sétois. Il s'agit là de la première escale en Méditerranée française de la frégate.

Chants des gabiers en tenue d'époque - arrivée à Sète
© Francis Latreille / Association Hermione
Si le bateau et l'équipage de L'Hermione ont dû faire des concessions dans leur navigation vers Sète, l'arrivée triomphale de la réplique de la frégate de La Fayette au milieu d'une belle parade nautique a ravi les gabiers et le public venu très nombreux mardi 27 mars sur les quais de l’île singulière.
Arrivée au port de commerce de Sète avec quelques jours d'avance, entre deux coups de vent, L'Hermione a appareillé tôt ce mardi matin pour rejoindre à quelques milles de la côte plusieurs beaux voiliers historiques de la fête. C'est donc une escadre qui s'est constituée autour de la frégate. Il y avait là Le Mutin, bateau-école en bois de la Marine nationale, le 4 mâts russe Kruzenshtern, deuxième plus grand voilier-école au monde, le 3 mâts Shtandart, réplique de la frégate du Tsar Pierre le Grand, Le Don du vent, voilier de Marseille classé navire d'intérêt patrimonial... mais aussi des dizaines de bateaux de pêche et de plaisance du plan d'eau sétois.

Arrivée de L'Hermione à Escale à Sète (27 mars 2018) 
© Francis Latreille / Association Hermione
Tout l'équipage, sur le pont ou dans la mâture, les gabiers comme les officiers, avaient endossé les tenues d'époque. Chargés à blanc, les 28 canons de la frégate ont tour à tour retenti, suivis d'une épaisse fumée blanche enveloppant le navire. Ces salves d'honneur ont à peine troublé les chants de marins entonnés par les jeunes gabiers bénévoles. Pas plus que le bruit assourdissant des Mirages 2000 de l'escadron de chasse La Fayette basé à Istres survolant la réplique de la frégate de La Fayette ! Peu avant midi, L'Hermione a accosté au quai d'Alger où le maire de Sète, François Commeinhes, et Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Armées, ont officiellement ouvert la cinquième édition d'Escale à Sète sous le regard enchanté d’Annick Artaud, présidente d’Escale à Sète de Wolfgang Idiri, le directeur : « L’Hermione est un formidable ambassadeur pour Escale à Sète, elle est connue au travers le monde, bien au-delà des passionnés et des gens de mer…Le projet de l’Association Hermione La Fayette nous a galvanisé pendant 20 ans et nous a prouvé que d’avoir des rêves plein la tête et d’y croire n’était pas une utopie. Accueillir la frégate pour notre 5ème édition est quelque chose d’indescriptible. Ce matin sur la parade nous avons été immergés dans un rassemblement de tous les gens de mers : des bateaux traditionnels, des bateaux de travail d’aujourd’hui, les pêcheurs, les pilotes, les remorqueurs, les sauveteurs… L’Hermione est notre invitée d’honneur il y a donc plusieurs villages à terre dédiés à la période de la guerre d’indépendance, de La Fayette, avec des reconstitutions, des métiers d’époque, des musiques ».

François Commeinhes, maire de Sète; Christophe Euzet, député de L'Hérault; Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès du m - © Francis Latreille / Association Hermione
Plus d'une centaine de bateaux, dont les plus beaux gréements de France et du monde, attendent le public du quai de la Savonnerie au môle Saint Louis, de ses canaux à la criée. L'Hermione stationne quai de la république et se visite chaque jour jusqu'au 2 avril, où elle prendra toute sa place dans la parade finale.

L'Hermione en navigation - Méditerranée 
© Association Hermione La Fayette / Maxime Franusiak
 Paroles de gabiers :

Dany Martin, jeune gabière canadienne
« Pour moi Sète, c’est la fin du voyage avec L’Hermione. Ça a été une expérience incroyable et intense. J’ai embarqué à La Rochelle, j’ai donc connu l’Atlantique dans des conditions musclées et la Méditerranée si différente et imprévisible. J’ai appris tellement de choses techniquement, mais aussi et surtout humainement. Le partage entre les personnes et les différentes cultures à bord a été incroyable pour moi. Avec les français (car je viens du Canada) j’ai pu parler de l’Acadie, ma région. Mes compères ont été très curieux de ce que j’ai pu leur délivrer et cela m’a fait chaud au cœur d’expliquer à tout le monde d’où je viens et à quel point notre histoire est connectée. Ça a été super enrichissant de « jaser » de nos racines, de la francophonie et des évolutions de la langue française. Maintenant, Je vais profiter de la fête Escale à Sète, nous allons ouvrir le bateau aux visiteurs et une fois encore partager avec eux. Je compte bien également aller visiter les autres bateaux de la fête, j’ai déjà eu la chance de visiter le Mutin et c’était formidable. La ville à l’air magnifique aussi. Pour moi c’est mon premier voyage en Europe et il y a tant à découvrir. »

A la barre - © Association Hermione La Fayette / Maxime Franusiak
Julie Fluhr, jeune gabière de l’Hérault
« La navigation à bord de L’Hermione est une expérience incroyable, les premiers jours j’ai dû m’amariner mais ensuite c’était formidable. Nous avons appris beaucoup de choses en peu de temps, les manœuvres, les différentes voiles, appréhender la météo… J’avais la chance de faire partie du « tiers Milieu » que l’on nomme le tiers du Roi car nous avons la chance d’assister au lever et au coucher du soleil (sur le pont de 4h à 8h et de 16h à 20h). J’habite depuis quelques années dans l’Hérault et c’est la première fois que j’assiste à Escale à Sète. Je suis heureuse de découvrir ces fêtes maritimes, et qui plus est en y arrivant à bord de L’Hermione. C’est assez émouvant cette arrivée dans le port sétois, j’ai des amis qui sont présents, et ma famille également. Nous allons maintenant vivre un autre moment de partage, avec le public en leur expliquant la vie à bord et le fonctionnement du bateau. J’ai également hâte d’aller découvrir les différents stands sur les quais, participer aux chants de marins et déguster les spécialités culinaires Sétoises, que je connais déjà, mais que je me languis de re-goûter. »

mardi 27 mars 2018

Des habitants de Baignes en Charente aident un Polonais victime d'un recrutement malveillant

Dimanche soir, un habitant de Baignes que nous appellerons Bernard, un restaurateur François et son épouse ont porté assistance à un homme d'une trentaine d'années, en errance depuis trois jours « après s'être enfui d'un cirque en Charente » a-t-il déclaré. En Pologne, une société l'avait recruté en lui promettant un travail stable. En réalité, il n'était pas nourri, encore moins payé et dormait avec ses collègues d'infortune sur de misérables matelas. Un cas d'exploitation classique... 

Baignes, une commune dont les habitants ont du cœur
Dimanche soir à Baignes en Charente. Vers 21 h, François voit arriver dans son restaurant un homme jeune, blond aux cheveux courts, qui est mal en point : « il avait l'air perdu, traumatisé. J'ai voulu savoir pourquoi ». François, qui a vécu pas mal de galères dans sa jeunesse, est attentif aux problèmes de ce Polonais, prénommé Kristian, qui ne parle pas français. « Grâce à l'italien, j'ai compris qu'il était parvenu à s'enfuir d'un cirque où se trouvaient encore ses compatriotes ». Il lui sert un repas et un café en se disant qu'il ne va pas l'abandonner dans la nuit. Il faut donc trouver une solution.
C'est alors que Bernard pousse la porte de l'établissement : « j'étais venu prendre une bière chez François quand j'ai aperçu Kristian qui semblait totalement désemparé. Il n'avait pas d'argent sur lui. La priorité était de lui porter assistance et nous avons pensé aux numéros d'appel traditionnels, le 15, le 115, les pompiers et les gendarmes ». Chacun se renvoie alors la balle, si l'on peut dire. François et Bernard ont du mal à croire qu'en France, pas un organisme ne veuille s'occuper d'un étranger sans toit. Il est vrai que nous sommes un dimanche ! Jusque-là, Kristian n'a pas réussi à établir un dialogue avec les gens qu'il a croisés : « Tout le monde se méfiait de lui. Pourtant, c'est un gars gentil, pas agressif ».

Parmi les hébergements qu'on suggère à François et Bernard pour lui, se trouve l'hôpital psychiatrique Camille Claudel à Angoulême. Contactés, les services répondent que l'homme n'est pas assez perturbé pour y être conduit. « La gendarmerie nous a conseillé d'alerter le maire de la commune. Nous l'avons joint par téléphone » se souvient Bernard. Or, Baignes ne dispose pas de logement d'urgence pour les personnes en difficulté. On verra demain... mais que faire pour le moment ? Bernard choisit d'accueillir Kristian chez lui pour la nuit : « je n'allais pas le laisser dehors, avec des vêtements mouillés de surcroît. A la maison, il a pris une douche, j'ai fait un grand feu de cheminée et nous avons discuté avec Google Traduction. Il m'a dit qu'il était soudeur et que son souhait était de rentrer chez lui au plus vite ».

Le lendemain, comme convenu avec le premier magistrat, Bernard conduit Kristian à la mairie qui prend les choses en main. « Ses papiers étaient en règle. Il a pris un bus de la SCNF qui l'a acheminé à la gare d'Angoulême pour Paris. Sur un plan, nous lui avons montré comment rejoindre l'Ambassade de Pologne qui était avertie de sa situation. C'est elle qui se chargera de le rapatrier » explique Gérard Deletoile. L'élu n'avait jamais été confronté à une telle situation. François et Bernard non plus et ils ont montré, en s'investissant personnellement et généreusement, que la solidarité n'est pas un vain mot.
Comment Kristian est-il venu jusqu'en France ? Par le biais de sociétés qui recrutent dans les Pays de l'Est en faisant miroiter des emplois lucratifs. Ceux qui tombent dans les mailles du filet déchantent rapidement car ils sont exploités dans la majorité des cas. Il serait arrivé de Pologne à bord d'une fourgonnette où ils étaient entassés une douzaine...

Carence en logements sociaux : La mairie de Saujon écope d’une pénalité de 230.000 euros

Lundi matin, devant ses collègues du Conseil départemental réunis à La Rochelle, Pascal Ferchaud, maire de Saujon, a exposé la situation délicate dans laquelle se trouve sa commune. Sanctionnée pour carence en logements sociaux, elle devra payer 230.000 euros. « Je suis découragé » a déclaré l’élu avant d’apporter des précisions...

Saujon, entre zone inondable et loi littorale...
Pascal Ferchaud ne s’attendait pas à être aussi sévèrement pénalisé pour carence en logements sociaux sur la commune de Saujon, ville de plus de 7000 habitants.
Pour mieux comprendre, il convient de rappeler la loi du 18 janvier 2013 : elle impose aux communes de plus de 3500 habitants - hors Ile-de-France - comprises dans une agglomération ou un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre de plus de 50000 habitants comprenant au moins une commune de plus de 15000 habitants, d'avoir un nombre total de logements locatifs sociaux représentant au moins 25 % des résidences principales et rend possible un quintuplement des pénalités. La loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové du 24 mars 2014 (dite loi ALUR) est venue alourdir les sanctions des communes qui ne respecteraient pas leurs obligations en la matière avec, notamment, la possibilité pour les préfets de majorer jusqu’à cinq fois le prélèvement initial du par les communes qui ne respectent pas leurs objectifs triennaux de production de logements sociaux.

Pascal Ferchaud, maire de Saujon et conseiller départemental. Outre la pénalité liée aux logements sociaux, la mairie sera privée de son droit de préemption
Confronté à cette situation, le maire de Saujon, « désarmé », n’hésite pas à citer Albert Camus face à l’adversité : « j’ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice. Il fallait donner sa vie pour la combattre ». Sur Saujon, le déficit en logements sociaux est de 700. « Nous avons des contraintes. La moitié des sols est en zone inondable et l’autre est soumise à la loi littorale. Il nous faudrait 50 ha supplémentaires. Or, dans la géographie actuelle, c’est impossible. Avec cette application stricte, l’Etat condamne la commune ! » explique l’élu qui rassure l’assemblée sur les intentions de la municipalité : « je ne fais pas partie de ces maires qui ne veulent pas de mixité sociale »
Cette réflexion suscite la réaction de Dominique Bussereau. Le Président évoque le Midi de la France et l’époque où Jacques Médecin, maire de Nice « s‘arrangeait pour conserver son électorat »… en évitant d'accueillir certains habitants plus favorables à la gauche.
Pascal Ferchaud propose deux solutions « absurdes » pour remédier à l’impasse dans laquelle il est placé : faire des bâtiments sur pilotis à Ribérou ou scinder sa commune en trois, chacune d’elles ayant 2400 habitants, ce qui les exonérerait de construire des logements sociaux.
Dominique Bussereau compatit : « nous sommes dans la même situation sur Saint-Georges de Didonne, Royan, Vaux sur Mer, Saint-Palais. A Saint-Georges, nous avons d’un côté le marais, de l’autre la forêt et enfin la mer ». Aux dernières nouvelles, le sujet devrait être abordé avec Jacques Mézard, ministre de la cohésion de territoires, fin avril.
La rochelaise Maryline Fleuret-Pagnoux souligne que la loi SRU « vise à récréer un équilibre social et répondre à la pénurie de logements sociaux ».  Toutefois, en certaines circonstances, elle est inadaptée aux contraintes des territoires. « Certains maires ont peur de ne pas parvenir aux 25%. De ce fait, ils ne cherchent pas à attirer de nouvelles familles et ralentissent la construction ». Lionel Quillet, conseiller départemental de l’Ile de Ré, abonde dans son sens.

Le préfet, Fabrice Rigoulet-Roze aux côtés du président Dominique Bussereau
Dans le département, 22 communes sont soumises à la loi SRU. A Pascal Ferchaud, le préfet Fabrice Rigoulet-Roze rappelle que ses services sont chargés d’appliquer la loi : « il ne m’appartient pas d’émettre un jugement sur les règlements ». Il n’en reste pas moins ouvert au dialogue.  En Charente-Maritime, 7 communes sont en carence de logements sociaux. Le problème est d’autant plus réel que de nombreuses familles, ayant déposé des dossiers, sont en attente. En conséquence, « l’Etat se mobilise aux côtés des communes » et une réflexion va s’engager pour étudier la façon « dont on peut agir ensemble ». Et de conclure en citant également Albert Camus : « Créer, c'est ainsi donner une forme à son destin ».
A suivre…

Saintes : Résultats des juniors/seniors au Cercle des Nageurs Saintais

Cinq Saintaises en Nationale 2 de natation ! 



Les Championnats de Nationale 2 Printemps Q2 de natation étaient à Tarbes du 23 au 25 mars 2018. Il y avait  86 clubs, 436 nageurs(es) categories junior/senior sur ces championnats organisés sur trois jours. Les nageurs ont tenté de décrocher des temps de qualification pour les Championnats de France. 


Le Cercle des nageurs saintais était représenté par ses 5 nageuses : Laowen, Morgane, Gwendoline Piaugeard, Norah Vigouroux et Emma Lialy. 

Trois jours de compétition avec des séries le matin et les finales l’après-midi. Un week-end long et éprouvant, du stress, des déceptions, de la joie, du partage et de la cohésion...
Nos 14 nageurs et nageuses de la Charente-Maritime se sont rapprochés et se sont soutenus et encouragés, un bel esprit d'équipe dans le 17 ! 

Nos Saintaises, encouragées par leur coach Sébastien Violleau, n'ont pas démérité en se qualifiant sur 5 finales C (13-15ans). Notre grande championne Emma Lialy remporte au 50 dos la 3eme place en finale C et la première place au 50 NL de la finale C. Félicitations à toutes pour votre courage et vos performances. 


Cette compétition a permis d'ouvrir la porte des Championnats de France promotionnel pour Emma sur 4 nages, pour Laowen sur 2 nages. Celle du criterium national promotionnel pour Gwendoline en 100 m brasse. Maintenant, il va falloir être classé dans les 20 premières françaises pour s'y déplacer ! Encore bravo les filles et merci au CNS de vous permettre de vivre ces belles expériences sportives.

Saintes : Le CNS continue sur sa lancée avec ses jeunes au 2ème natathlon départemental


Malgré le changement d’heure, les jeunes nageurs du Cercle des Nageurs Saintais ont répondu à l’appel à 7 h 45 ce dimanche 25 mars pour ce second natathlon à St Jean d’Angély. Sur un total de 125 inscrits, le CNS a ainsi débarqué, fort de 29 nageurs dont  17 filles (Lilou, Louane, Anaïs, Léa, Héméra, Milly, Roxane, Maé, Célia, Jazzy, Julie, Florine, Jade A., Chloé, Jade D., Elona, Loanne) et 12 garçons (Léo, Bastien, Yan, Lucson, Guillaume, Paul B., Paul F., Paul M., Dorian, Nolan, Mathieu, Gabriel) et leur fidèle coach Jean-Marie Vincent. Face à St-Jean d’Angély, Rochefort, la Rochelle, la Haute Saintonge, Royan et Oléron, le CNS se place sur le podium :
-  1ère place et 2ème place pour Milly Martin et Maé Bodin sur le 50 NL, 400 NL, 800 NL, 50 Pap, 100 Pap,
- 1ère place pour Roxane Gardelle sur le 200 4N et le 50 Dos, la 3ème place sur le 400 NL,
- 1ère place pour Célia Léger sur le 100 NL, 200 Dos, 100 Brasse, la 3ème place sur le 800 NL et le 50 pap,
- 3ème place  pour Yan Arsivaud sur le 400 NL, 50 dos et le 100 brasse.
Un grand bravo à tous ces jeunes pour leur participation et leur investissement ainsi qu’à leurs parents, tout particulièrement à ceux qui ont rempli leur fonction d’officiel toute cette journée. Prochain rendez-vous des jeunes du CNS le 29 avril pour le 3ème natathlon à Royan.

Saintes : Les Himbas font leur cinéma !

Samedi 7 avril - 15 h 30 - 
Médiathèque François-Mitterrand - Salle des Jacobins - Entrée libre
Projection du documentaire « Les Himbas font leur cinéma ! » suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Solenn Bard et
 et l’illustrateur Simon Hureau (sous réserve).


Entrez dans l’univers d’un peuple premier, à la rencontre d’une vingtaine de Himbas de Namibie qui las d’être filmés par le monde entier sans avoir leur mot à dire, ont décidé de prendre leur image en main et d’offrir au monde, avec humour et sensibilité, un regard sur leurs traditions : cérémonies et relations aux ancêtres, secrets de beauté et dangers de la modernité, recettes de cuisine...
Après la diffusion (52 mn), venez échanger avec Solenn Bardet, réalisatrice du film.
 Une séance de dédicaces assurée par la librairie Saliba ponctuera les échanges avec le public.
Solenn Bardet n’a que 18 ans lorsqu’un invraisemblable périple l’emmène au bout de la piste, aux fins fonds de l’Afrique australe, à la rencontre des Himbas. Aussitôt adoptée, le peuple rouge deviendra sa deuxième famille pour la vie. Elle sera le guide des équipes dans le cadre de l’émission « Rendez-vous en terre inconnue » avec Muriel Robin et Frédéric Lopez et celle d’Ushuaïa. Ambassadrice de ce peuple à travers le monde, elle a créé l’association Kovahimba afin de protéger et valoriser cette culture ancestrale.
Vingt ans, un livre Pieds nus sur la terre rouge, voyage chez les Himbas et un film, plus tard, c’est pour leur présenter son bébé qu’elle y retourne ; mais cette fois-ci, accompagnée d’un dessinateur, Simon Hureau, qui croquera inlassablement tout ce qui passera à portée de carnet.
Ils en reviendront tous les deux avec tant d’images et d’émotions qu’ils nous offrent un récit graphique de plus de 300 pages, d’une incroyable richesse, au croisement de la bande dessinée, de l’ethnographie et du carnet de voyage. Rouge Himba (Editions La Boîte à Bulles), est à l’image de leurs auteurs : érudit, talentueux, inclassable et plein d’humour...
Cette rencontre s’inscrit en préambule d’un cycle d’animations autour des peuples d’ici et d’ailleurs et de l’exposition de Stéphanie Ledoux « Portraits du monde » proposés du 19 mai au 16 juin 2018 à la médiathèque François-Mitterrand.

Témoignage exceptionnel au cinéma de Montendre : un agriculteur Paul François face à Monsanto

En avril 2004, l’agriculteur charentais Paul François est gravement intoxiqué après avoir ouvert la cuve de son pulvérisateur à pesticide, qui contenait un fond de Lasso. Lasso, ce pesticide de la marque Monsanto, déjà interdit dans plusieurs pays à l’époque à cause de sa dangerosité, mais pas en France.


S’ensuivent de longues années de graves crises, douloureuses et invalidantes, qui le conduisent, au fil des rémissions et des rechutes, à des séjours parfois prolongés dans plusieurs hôpitaux, à Angoulême, Poitiers, Paris. Mais chaque fois, si l’on constate en effet un mal sévère, la médecine se refuse à attribuer son état à l’inhalation accidentelle du pesticide.

Convaincu cependant, Paul François se met à la recherche de scientifiques qui pourraient analyser de façon plus précise et indépendante les symptômes dont il est frappé. Ces scientifiques, parmi lesquels Henri Pézerat, qui a mis en évidence le scandale de l’amiante et a contribué à son interdiction en France, font apparaître en effet la responsabilité du Lasso dans le mal dont il souffre ; ils pressentent un scandale des pesticides équivalent à celui de l’amiante.

Avec l’aide de Maitre Lafforgue, son avocat, il se lance alors dans un combat judiciaire sans précédent. Il lui faut attendre 2012 pour que le tribunal de Lyon lui donne raison contre la firme multinationale Monsanto : le pesticide est reconnu responsable de l’intoxication et de ses graves effets secondaires. Le jugement est confirmé en appel en 2015, mais l’histoire n’est aujourd’hui pas terminée, puisque Monsanto met tout son immense pouvoir en œuvre pour faire casser ce jugement.

Paul François continue son combat, en particulier à travers l’association Phyto-Victimes, qu’il a fondée en 2011 pour venir en aide aux agriculteurs ou personnes ayant un contact professionnel avec les pesticides et qui se sont retrouvés victimes de ces produits ; l’association les accompagne aussi pour faire reconnaître leur maladie professionnelle.

Il témoigne dans le documentaire Les Sentinelles de Pierre Pézerat, qui traite du scandale de l’amiante et de celui des pesticides, à travers le cas emblématique de ce paysan charentais.

Le film Les Sentinelles sera projeté mercredi 28 mars à 20 h 45, au cinéma Andronis à Montendre, en présence de Paul François, qui témoignera et mènera l’échange avec le public à l’issue de la projection, dans une soirée organisée par l’association CLAP Montendre. A la fin de la rencontre, Paul François dédicacera son livre Un paysan contre Monsanto, en vente sur place pour cette soirée.
Il est prudent de réserver à cinema.landronis@gmail.com ou au 09 62 51 76 02 (aux heures des séances), ou même d’acheter ses places d’avance directement au cinéma.