samedi 3 mars 2018

Face au gros temps, l’Hermione a décidé de se mettre à l’abri au Maroc

La frégate Hermione affronte depuis dimanche dernier un train de dépressions que génèrent une houle puissante et des vents très forts d’Ouest. Le commandant a pris la décision de s’abriter au Maroc et a mouillé en baie de Fnideq sous Ceuta

Fort coup de vent à bord de L'Hermione - © Association Hermione-La Fayette
Lors de son départ de La Rochelle, mercredi 21 février, le commandant Yann Cariou se réjouissait des conditions de vent exceptionnelles lui permettant de sortir du Golfe de Gascogne, redouté en hiver. Des vents d’Est ont permis à L’Hermione de « dégolfer » très rapidement en deux jours seulement avec une belle vitesse moyenne. Ils étaient générés par le fameux système météorologique « Moscou – Paris » glaçant l’ensemble de l’Europe.

Le Cap Finisterre franchi, les 78 marins de la frégate s’apprêtaient à naviguer et parfaire leur formation à la mer durant de longs bords en Atlantique, avant leur première escale à Tanger prévue le 9 mars. Mais c’était sans compter sur les conséquences du fameux « Moscou-Paris ». Cette haute pression s’étalant très largement sur l’Atlantique Nord a bloqué le passage classique des dépressions qui atterrissent généralement sur nos côtes Ouest et celles de la Manche. Elles ont alors glissé en bordure de cet anticyclone pour échouer inhabituellement dans l’entonnoir de Gibraltar : des côtes portugaises au Maroc. Exactement là où se trouvait L’Hermione !

Equipage à la manœuvre dans le gros temps - © Association Hermione-La Fayette
L’équipage a préparé L’Hermione en conséquence. Les vergues les plus hautes ont été descendues sur le pont afin de diminuer le fardage et donc le roulis de la frégate. L’arrimage des canons a été doublé, des lignes de vie ont été installées sur le pont. « Depuis dimanche dernier, nous affrontons des creux de plus de 4 à 8 mètres et des vents jusqu’à 50 nœuds (90 Km/h) avec une houle de travers. À plusieurs reprises, le commandant a du mobiliser sur le pont l’ensemble des 78 membres de l’équipage pour manœuvrer le gréement et les voiles en toute sécurité. Aucun dégât n’est à déplorer à bord et l’équipage s’est très bien comporté, malgré la fatigue » a déclaré Yann Cariou, commandant de l’Hermione.
La situation météorologique sur zone ne devant pas s’améliorer tout de suite, un abri ou un port sur les côtes espagnoles et portugaises a été recherché. Ceux-ci se révélant bien trop exposés aux vents d’Ouest, Yann Cariou a donc décidé, en concertation avec l’association Hermione - La Fayette, armateur du navire, de poursuivre vers le Maroc dans l'idée de mouiller dans la baie de Tanger.
Au vu de l'état de la mer et des prévisions météo à venir, cette rade n'est finalement pas apparue comme le meilleur abri. L'équipage a donc continué sa route et traversé le Détroit de Gibraltar pour mouiller en baie de Fnideq sous Ceuta.
L’Hermione a donc jeté l’ancre dans la nuit du 2 au 3 mars. Fatigué par de très nombreuses manœuvres, enchaînées de jour comme de nuit, l’équipage va pouvoir prendre du repos durant cet arrêt inopiné.
L’Hermione devrait y rester au mouillage. Dès que la météo le permettra, se poursuivra la formation et l’expérience à la mer des gabiers et de l’équipage avant de rejoindre le port de Tanger pour y faire escale, rappelons-le, du 9 au 12 mars.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

sacré expérience pour les jeunes mais bon réflexe du sage