mardi 17 avril 2018

Nicolas Hulot sans réserve devant le marais de Brouage !

La CDC du Bassin de Marennes et la CDA Rochefort Océan soutiennent un grand projet de parc naturel régional

Nicolas Hulot accueilli à Saint-Sornin (© Nicole Bertin)
Le ministre de la Transition écologique et solidaire était en Charente-Maritime le 6 avril dernier où il a participé au congrès des réserves naturelles de France organisé à Ronce-les-Bains. L’après-midi, à Saint-Sornin, il a visité le site de la tour de Broue qui domine le marais de Brouage. Une bonne occasion de parler biodiversité et protection de l’environnement. 
Le Plan Biodiversité, qui découlera des différents échanges réalisés sur le terrain, sera présenté par le Gouvernement avant l’été prochain

La visite du site en présence du préfet, Fabrice Rigoulet Roze et des élus
La célèbre tour de Broue, seul vestige d'un puissant château-fort
Il y a plusieurs siècles, en ces lieux, l’océan se trouvait au pied d’un château-fort, propriété des seigneurs de Pons. L’activité du port découlait du commerce du sel, baptisé « or blanc », précieux à cette époque. Aujourd’hui, de ce passé glorieux, ne subsiste qu’une tour dont la longue ossature démontre la puissance. En contrebas, l’eau a cédé la place à des prairies.

Les anciens marais salants
Le marais de nos jours
En arrivant sur le site vendredi dernier, le regard de Nicolas Hulot ne s’est pas attardé sur cette sentinelle d’un autre âge, mais sur les marais qui s’étendent à perte de vue. Objectif de sa venue, deux présentations : la réhabilitation du canal de Broue, lauréate de l’appel à projet de la stratégie nationale de la biodiversité ainsi que l’expérimentation nationale de projets territoriaux durables pour le soutien de l’élevage en milieux humides. Les élus du territoire étaient nombreux à accueillir le représentant de l’Etat, dont le maire de Saint-Sornin, Joël Papineau, Didier Quentin, député, Lionel Quillet, Michel Parent, conseillers départementaux, Mickaël Vallet, maire de Marennes, Hervé Blanché, maire de Rochefort, sans oublier les gestionnaires du site (Agence de l'eau, Conservatoire du Littoral, Direction départementale des Territoires et de la Mer) et les éleveurs.

Présentations de Jean-Marie Gilardeau, Mickaël Vallet et Lionel Quillet
La gestion du marais ne peut se faire que de manière globale
 
Un parc régional aurait été trop contraignant

Plusieurs intervenants ont présenté et exposé la situation du marais de Brouage au ministre. Jean-Marie Gilardeau œuvre, avec une volonté farouche, à la protection de cet espace particulier et attachant : « un paysage authentique, des entrelacs de fossés, 10.000 hectares, 6500 parcelles, élevage et foin avec la crainte de friches à l’avenir ». Ce spécialiste du droit rural sait de quoi il parle. Engagé depuis de nombreuses années pour la sauvegarde des marais de Saint-Agnant/Saint-Jean d’Angle, il a facilité la recherche d’un accord entre les différents usagers. Ainsi, il a pu mener à bien la réhabilitation du canal de Broue, poumon indispensable puisqu’il dessert toute l’eau dont a besoin un milieu humide. Il préside en outre la Fédération nationale des associations syndicales de marais et le comité d’orientation scientifique et technique du Forum des Marais Atlantiques.
Parlons biodiversité !
Le marais de Brouage constitue une des plus riches et emblématiques zones humides du territoire français. Son classement au titre de ses qualités historiques et pittoresques atteste de sa notoriété et de la volonté qu’ont les pouvoirs publics, ainsi que l’ensemble des acteurs, de préserver ses richesses naturelles et culturelles. Sur les 1500 km de réseau hydraulique, les réseaux secondaires et tertiaires font l’objet d’un entretien assez régulier. Leur abandon conduirait, en effet, à une dégradation de la qualité de l’eau et des milieux de la zone humide, mais aussi de l'ensemble de l'estuaire de la Seudre. La Communauté de Communes du Bassin de Marennes, dans le cadre du projet de Gestion Intégrée des Zones Humides, a estimé que la réhabilitation du canal de Broue faisait partie des actions prioritaires.

Pour Mickaël Vallet, cet ensemble est à gérer dans sa globalité, c’est-à-dire avec Rochefort : « il s’agit de l’aborder sur le long terme avec identification des zones et des actions conjointes à mener. Dans cinq ans, soit on a réussi, soit le marais est foutu ». D’où la nécessité de faire bouger les choses en mobilisant les partenaires dans le cadre d’un contrat territorial qui débouchera non pas sur la constitution d’un parc national des zones humides, projet qui a capoté car trop contraignant, mais sur un parc naturel régional porté par les deux collectivités. « Un projet cohérent et ambitieux de conservation, mais également de développement des potentiels touristiques et économiques assurant la pérennité de la qualité de cette zone exceptionnelle » explique l’élu.

Benoît Biteau, défenseur d'une agriculture vertueuse
Benoît Biteau, conseiller régional et défenseur d’une agriculture vertueuse, a rappelé quelques évidences pour valoriser ce marais, à commencer par les vaches qu’il accueille. Leur préférer des races rustiques plutôt que des Blondes d’Aquitaine ! Son dernier livre, paru chez Fayard, en dit long sur ses engagements et ses craintes quant aux pratiques agricoles actuelles. ll l’a d’ailleurs offert à Nicolas Hulot. Les éleveurs ont également exprimé leurs préoccupations et leurs attentes (le marais est site expérimental).

Le ministre s’est montré attentif… tout en sachant qu’il n’a pas de baguette magique. Et puis la liste des doléances est longue face aux pollutions diverses et variées qui menacent l’homme. Pesticides et autres produits dangereux qu’on retrouve dans l’alimentation ou encore ces algues non désirées qui envahissent les plages. Et que dire du changement climatique…

Observation des cigognes
Pour finir sur une note optimiste, Nicolas Hulot a été invité à admirer le panorama, à couper le souffle, et un couple de cigognes qui revient chaque année à Broue. La femelle s‘appelle Simone et elle compte déjà une belle descendance. Sera-t-elle porteuse de bonnes nouvelles pour la région ? On l’espère…


Le ballet des cigognes ! (© Nicole Bertin)
• La France compte 346 réserves naturelles. L’objectif serait d’en créer 60 supplémentaires d’ici à 2030.

• 2020 : La France candidate pour accueillir à Marseille le Congrès mondial de la Nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature


• Nicolas Hulot : « Les réserves naturelles sont les jardins de la nature. Leurs gestionnaires sont à l’écoute du vivant, ils sont aussi les témoins de l’effondrement silencieux des oiseaux, de la disparition des insectes et du changement climatique. Je suis venu les écouter, pour construire avec eux des solutions pour inverser la tendance, pour que notre pays se réconcilie avec la nature ».

L’élaboration du Plan biodiversité s’inscrit dans un contexte où la France se place au cœur de l’agenda international. Paris accueillera en effet en 2019 la séance plénière de l’IPBES ainsi que le G7 Environnement qui sera l’occasion de mobiliser les plus grandes puissances économiques sur les enjeux de biodiversité. La France s’est aussi portée candidate pour accueillir, en 2020 à Marseille, le Congrès mondial de la Nature de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) afin d’en faire un évènement majeur de mobilisation.

• Découvrez la Maison de Broue et son exposition sur l'or blanc : 

Horaires d’ouverture
  • Jusqu'au 06/05  – 7/7-14 h 30 à 18 h00
  • 08/05 au 24/06 – week-end et jours fériés -14 h 30 à 18 h 00
  • 30/07 au 26/08 – 7/7-14 h 30 à 18 h 30
  • 27/08 au 16/09 – 7/7 -14 h 30 à 18 h 00
• Samedi 15 septembre 2018 : 10 heures à 19 heures.

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